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Rouge et noir de la passion

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Angélique Ionatos à Lausanne

Un mélange de sauvagerie et d’extrême raffinement, de sensualité et de sentiments sublimés, de force expressive et de poésie délicate marque l’art incomparable d’Angélique Ionatos, de retour au théâtre Kéber-Méleau (« le plus beau du monde », à son dire) pour deux programmes distincts.

Le premier, Eros y Muerte, décline les nuances violemment contrastées de la passion amoureuse et des ombres de la mort. La chanteuse, d’une présence incandescente, y apparaît successivement dans une flamboyante rouge, puis en noir à rubans pourpres, accompagnée de trois musiciens en parfaite symbiose avec elle et sa guitare : César Striscio au bandonéon à touche latino, David Braccini et son violon aux accents tsiganes, et Claude Tchamtichian dont la contrebasse, lancinante ou percussive, suggère jusqu’à l’inexprimable…

Ionatos4.jpgLe grand lyrisme est de partout et en consonance, comme l’illustre ici le « blues » profond, entre érotisme et élégie, d’une Angélique sans rien de diaphane, bien plutôt piaffante et craquante, tantôt enjôleuse et cajoleuse, tantôt incarnant la pasionaria qui rappelle que le printemps peut-être celui de l’amandier en fleurs (l’arbre en question étant féminin dans la langue grecque), mais aussi le décor tragique d’une exécution de résistant. 

De Pablo Neruda (les si beaux poèmes de la Centaine amoureuse) à Kostis Palamas (le Victor Hugo grec évoquant notamment un chèvrefeuille érotique) ou Kostas Karyotakis (le noir Jour d’avril), en passant par Anna de Noailles et Léo Ferré, Angélique Ionatos transite d’une langue à l’autre avec la même grâce qu’elle change de rythme ou de couleur musicale.  

Pour ceux qui auraient manqué ce premier récital (dont une partie est accessible en CD), un autre rendez-vous est à prendre avec Angélique Ionatos, en duo cette fois avec Katerina Fotinaki, pour une fusion de voix et de guitares, dans Comme un jardin la nuit, en compagnie des ombres lumineuses de Sappho et de Barbara, de Léo Ferré et de Panos Tountas, entre autres poètes grecs aimés :   « Pour l’amour de l’amour… des êtres, de la poésie, de la musique,
de la langue grecque et de la française, leur amour n’ayant pas de frontière. »

Lausanne-Renens. Théâtre Kléber-Méleau, Eros y Muerte, jusq’au 14 janvier ; Comme un jardin la nuit, du 17 au 21 décembre. Me-je 19h, ve-sa 20h30, di 17h30. Réservations : 41 21 625 84 29. cet article a paru dans l'édition de 24Heures du 5 décembre 2008.

 

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