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Notes à la volée

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On dit qu'il n'y a pas de miracle. C'est signe qu'on y est fermé ou qu'on n'en veut pas. Tandis que pour qui y aspire il n'y a, du matin au soir, que miracle.

Chassés par le premier coup de vent de l'hiver, les enfants ont déserté l'île de sable au milieu des pelouses dont on entrevoit le cercle magique entre les colonnes du temple d'arbres, et plus on s'approche et plus s'exacerbe le sentiment que c'est de force qu'ils ont été arrachés à leurs jeux, sinon comment expliquer cet air d'après le désastre que montre la dune sinistrée, de laquelle affleure un pied de poupée aux ongles peints, et là-bas, parmi les feuilles mortes, cet outil de plastique rose que le petit terrassier aura sans doute abandonné à l'instant de fuir le cataclysme ?

A jamais lié au don de joie: le don des larmes.

Après qu'on a refermé le dictionnaire, les mots continuent de chuchoter. César fait la cour à césarienne, la diva feint d'ignorer la divette qui s'en soucie comme de colin-tampon, se sachant plus proche que l'autre de dividende et de divinité; et là-bas, dans les allées d'hiver, snow-boot snobe socque: « Mes snow-boots que j'avais pris par précaution contre la neige ». (Marcel Proust).

C’est peut-être dans la position de ces deux juifs méditant au pied de la Croix que je me reconnais le mieux aujourd’hui, touché par l’inquiétude du premier et la compassion de la seconde. Ce que Chestov appelle la « lutte contre les évidences » me semble toucher à la pointe d’un christianisme d’avant la théologie et d’avant les églises, à la fois opposé à l’épicurisme et à l’acceptation de la mort. Le Christ de Chestov échappe autant à Renan qu’à Nietzsche ou au pari de Pascal. Mais celui-ci est au coeur de La nuit de Gethsémani, le plus crucial des livres de Chestov. Quant à la sainte ouvrière, elle s’est elle-même crucifiée et représente par excellence, à mes yeux, cette conscience qui ne dormira plus « jusqu’à la fin du monde ». (Léon Chestov et Simone Weil)

Je ne pratique pas la littérature comme une guerre mais comme une joie. Dès qu’on mêle la guerre (à savoir l’envie, la jalousie, l’arrivisme, la violence sous toutes ses formes) à la littérature, je décroche. Cependant il s’agit de rester en armes, car la littérature est bel et bien un combat.

Je n’ai jamais su manœuvrer. Jamais su calculer ni ruser, et ne tiens pas à l’apprendre. Jamais je n’ai pensé stratégie, à aucun égard. Jamais je n’ai flatté pour avancer – d’ailleurs pas le sentiment d’avoir jamais avancé. Jamais non plus n’ai été capable de transiger en amitié. Mais à qui revient, je reviens. Tandis qu’à qui ne revient pas jamais je ne reviendrai.

L’obsession d’être connecté risque de vous déconnecter de vous-même.

La violence est du côté de celui qui fait le mort. Cette fausse douceur fait froid dans le dos.

Aquarelle JLK: vers Donneloye

Commentaires

  • Lu hier dans un polar:

    "Egypte! Ô Egypte!

    Un temps viendra où les Dieux quitteront la terre. De ta religion, il ne restera, alors que de lointaines légendes et, gravées dans la pierre, des paroles auxquelles le monde qui leur succédera n’accordera aucune fois. Les hommes pieux seront réduits au silence, les ténèbres l’emporteront sur la lumière et plus aucun regard humain n’osera s’élever vers le ciel. Les purs seront conspués comme s’ils étaient fous, les impurs vénérés comme s’ils étaient sages. Le couard passera pour courageux et l’impie pour juste. La croyance en l’éternité de l’âme sera bafouée.

    Pour cette raison, moi, T…, j’ai mis par écrit les secrets des dieux et je les ai cachés dans un endroit secret, jusqu’à ce que les hommes soient mûrs pour ce savoir. Il parcourra le chemin de la nuit, celui qui se mettra en quête du secret de la Lune. Mais qu’il se protège, celui qui aspire au savoir, de ce qui est tapi dans les ténèbres… "

    En parfaite raisonnance ...

    De la nuit des temps toujours les mêmes messages répétés à l'infini à l'humanité sourde.....

  • Chouette aquarelle, je l'avais remarquée dans l'album, les couleurs font très "vrai".

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