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Chambres d'écho

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En mémoire de Constantin Cavafy.


Sous les arbres, déjà,


du quai de la nuit de mai,


les corps à l'odeur de poisson,


les mains cherchant les noms


des visages absents ;


les corps à l'abandon


déjà faisaient entendre


ces murmures dont les chambres


se souviennent longtemps après.

 

 

Le lift est une antiquité,


mais en bois précieux,


et ses poulies sont huilées


comme les corps très souples


des guerriers de l'amour.

 

 

Les chambres ont tout enregistré ;


la salle d'eau sur le palier


les accueillait dans sa buée,


toute bleue et ses tuyaux


crachaient une eau rouillée.

 

 

Mais ces corps de guerriers


ignoraient le remords :


le soleil de la chair


seul irradiait les chambres;


le soleil et la mort.


                         (Thessalonique, Hôtel Tourist, 1993)

 

 

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