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Le blues du zombie

Sur L.A. Zombie de Bruce LaBruce, en compétition à Locarno.

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Précédé d’une rumeur sulfureuse, encore accentuée par son récent retrait intempestif de l’affiche du dernier Festival de Melbourne, le nouveau film du réalisateur underground canadien Bruce LaBruce, L.A.Zombie, n’a pas
paru indigne à Olivier Père de figurer dans la compétition internationale.
Présenté hier soir à une heure tardive, avec la mention «interdit aux moins
de dix-huit ans», ce film subvertissant les codes trash des films d’horreur
et de la pornographie homosexuelle, dépasse à vrai dire la provocation par ses évidentes qualités plastiques, évoquant le lyrisme urbain d’un David Lynch ou, picturalement, la splendeur des tags à la Basquiat, tout en constituant une traversée du monde des sans-logis de Los Angeles.
Singulièrement, le zombie de LaBruce (étonnante présence du « hardeur » gay François Sagat) n’a rien du vampire prédateur, puisqu’il sauve les
victimes de morts violentes en les pénétrant de sa longue trompe sexuelle à pointe de queue de scorpion humanoïde, projetant ensuite sur eux une espèce de sperme noir régénérateur…
Les familiers de films gore de moins de 18 ans poufferont, les amateurs de formes « paniques » dans la tradition surréaliste à la Topor ou Arrabal
souriront tout en appréciant la créativité visuelle du réalisateur et de ses
complices affreux-jojos. Quant au public adulte moyen non averti, il risque
de trouver cela adulte moyen trouvera cela tout à fait abject, comme en
convient d’ailleurs Bruce LaBruce.
D’un point de vue plus intérieur, l’originalité du film tient à l’émotion
réelle qui se dégage de la solitude et de la mélancolie de ce mort-vivant
rappelant l’ange de Wim Wenders dans Les ailes du désir, finalement plus
tendre et « humain » que les violents qui l’emportent dans la Cité des
Anges…

Commentaires

  • Beaucoup de buzz en effet, et l'on craint parfois d'en être la victime... Mais tout cela reste intrigant et à vous lire : je me dis que je tenterai décidément le voyage.

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