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Rien n'est perdu...

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tout se transforme

 

Les barbares ont-ils gagné ? La culture occidentale a-t-elle perdu son âme ?

La littérature qui nous a nourris et que nous avons aimée, les arts qui ont formé notre sensibilité et notre goût, et que nous continuons d’aimer, sont-ils réellement au point mort ? Plus rien de vivifiant ne se fait-il vraiment  aujourd’hui, et n’en aurons-nous plus rien à transmettre ?

Les constats de Claude Frochaux, après ceux de Richard Millet, pour la littérature, ou de Tzvetan Todorov, pour la culture, méritent-ils d’être pris au sérieux ou ne sont-ils que jérémiades de vieux chenoques pressés de tirer l’échelle derrière eux ?

La place que nous consacrons à ces questions, dans le numéro estival du Passe-Muraille ordinairement ouvert aux textes de création, marque une inquiétude que la fuite généralisée dans la culture de pure consommation, ou la littérature de pure évasion, au nom du Fun et du Fric, nous fait partager.

Ce que nous ne partagerons jamais, en revanche, c’est la Schadenfreude, la délectation morose de ceux qui, repliés sur leur nostalgie ou leurs acquis rassis, refusent toute aventure nouvelle et concluent que rien ne se fait parce que cela les dérange de constater que quelque chose se fait sans eux dans un monde qui se transforme.

Au catastrophisme mortifère des désenchantés, nous tâcherons donc d’opposer le pessimisme lucide de passeurs plus attentifs et plus généreux, à l’écoute de ceux qui viennent. Un écrivain comme le Polonais Andrzej Stasiuk, brassant les nouvelles réalités avec une vigueur renouvelée, et dont l’interpellation sur l’Europe à venir échappe à tout discours convenu, pourrait illustrer cette conviction que rien n’est perdu au seuil d’un monde en recomposition.

 

 

Commentaires

  • Cher et vieux compagnon,

    Je t'entends...Je t'entends....
    Et tu sais, depuis Nietzsche et dieu, les surréalistes et l'art, les situs et le vieux monde, je me méfie comme de la peste de ceux dont le chant, parfois fort mélodieux pourtant, célèbre prématurément les obsèques...
    Ne crevons pas de la mort d'un monde qui, de toutes façons, ne nous a jamais convenu tout à fait.
    Rester debout sur d'autres convictions d'un art de vivre et de le dire. Et que les ruines ne désespèrent que ceux qui (tiens un "ceux qui" ?) ne savent écrire que le mot FIN.

    Sur Polityka, article sur la littérature polonaise contemporaine, avec une dizaine de portraits dont celui de Stasiuk. Je suis en train de faire les yeux doux à ma douce pour qu'elle me traduise intégralement, ce qui ne saurait tarder. Parce que j'ai de beaux yeux...
    Te le ferai alors passer et à Phil et à François itou
    Amitié, nom de dieu !
    Bertrand

  • Merci jeune fou, de diou. Je reviens demain à tu sais qui dont Tabucchi m'a éloigné. Mais on ne s'éloigne jamais d'un chômeur de fond après tout, quand on aime ce qu'on fait. Dobra notz.

  • La beauté du monde, celle des artistes, non, ne sont pas perdues. Mais, démographie galopante oblige, sans doute sont-elles rares. Non médiatisées. Et en passe de devenir de plus en plus rares, comme certains paysages. Richard Millet, en parlant de "désenchantement de la littérature" parle de quelque chose de personnel. Du vécu de son désenchantement. C'est du moins ainsi que j'ai lu son essai. Qui a rejoint beaucoup d'échos intérieurs et anciens en moi.

  • Une société est en train de disparaître, mais c'est à nous qu'il incombe d'en transmettre le meilleur à ceux qui viennent. À vrai dire, mais c'est entre nous, je suis aussi pessimiste, sinon plus, que Richard Millet. Son désenchantement est sans doute personnel, et cela m'attriste pour lui, mais il l'étend à l'époque et conclut au désastre généralisé, alors qu'il se passe des choses, sans doute inaperçues comme vous les dites, mais qui vivra montrera. À nous de les percevoir et d'organiser notre pessimisme. Merci Solko et vive la Qualité.

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