Celui qui de toute façon est convaincu d’en savoir plus que les autres / Celle qui cherche la domination / Ceux qui préfèrent me pas entrer en contradiction / Celui qu’insupporte les jugements préétablis du Maître / Celle qui regarde débattre les mecs avec ironie / Ceux qui ont toujours visé haut (disent-ils en baissant modestement les yeux) / Celui qui attend qu’on se soumette / Celle qui décompense en twistant dans l’espace arboré de l’Entreprise / Ceux qui puisent dans les stocks de petit matériel de l’Entreprise pour compenser l’injustice qui leur est faite de toute façon / Celui qui gère (dit-il) la contradiction qui le fait adhérer à la cause des humbles alors qu’il roule en BMW / Celle qui se demande ce que répondrait Proust à Cauet / Ceux qui dégomment le pseudo-livre d’Houellebecq/Lévy sans l’avoir ouvert / Celui qui essaie de comprendre le pourquoi de la haine que suscite Pierre Assouline / Celle qui rit tout haut dans le métro en lisant le jugement de Michel Houellebecq comparant Assouline à un ténia alors qu’il est clair à ses yeux que c’est bel et bien l’amer Michel qui hante les intestins grêles / Ceux qui ont juré qu’ils faucheraient Ennemis publics à l’Hyper U par défi / Celui qui se rappelle sa descente à ski du Mont Blanc du Tacul en compagnie du père Houellebecq ce sinistre taiseux / Celle qui traite Houellebecq de moule ressentimentale / Ceux qui se demandent s’ils ne préfèrent pas l’inculture crasse d’Houellebecq à la pontifiance autosatisfaite de Lévy / Celui qui a par hasard bien connu les pères des deux lascars et n’en a pas un souvenir impérissable (dit-il) / Celle qui va se fendre d’une chronique positive sur Ennemis publics en recopiant ce qu’en dit Marianne / Ceux qui trouvent Rosebud d’Assouline plus classe que Comédie de Lévy et que Plateforme de Houellebecq réunis / Celui que la beaufitude de Houellebecq fascine comme l’ado en liquette qui fait son record de passage de porte dans il ne sait plus quel film belge à l’entracte duquel il a foutu un pain à l’ouvreur qui palpait les nibards de sa meuf / Celle qui s’inscrit au Club des Femmes Alpinistes de Haute-Alsace / Ceux qui assistent au sublime lever du jour automnal de ce dimanche 12 octobre 2008, en la saint Wilfried, cet Anglais entré au monastère pour échapper à sa belle-mère et devenu archevêque d’York avant de rendre son âme au Seigneur en 709, etc.
Image: Philip Seelen
Commentaires
Je dois relire ce texte, y voir comment vous insinuez que tout est affaire de regard. Regard i.e art c'est-à-dire manière, savoir et surtout savoir vivre.
Celle qui referme les mots de haine et passe les frontières sur l'aile des oiseaux afin que "sa joie demeure"...
Bonjour Jalel, je n'insinue rien du tout: je laisse mon capteur capter, dirigé qu'il est sur la triple Zone de L'Enfer, du Purgatoire et du Paradis de notre ami Dante Alighieri, lequel fait toujours autorité à ce qu'il semble. Ce qui est capté est multiple mais n'indique aucune intention de ma part. C'est un exercice de porosité et qui englobe toutes les virtualités humaines, c'est éventuellement un exorcisme mais sûrement pas une leçon de quoi que ce soit, moins encore le fruit d'un parti pris quelconque - sauf peut-être celui d'un humour panique...
"Humour panique" qui des fois fonctionne comme un livre de médecine pour qui n'est pas médecin : on se découvre toutes les maladies. Pas facile de s'avouer ça.
Peut-être aujourd'hui alors la fête de Wilfr(i)ed OWEN, ce jeune poète anglais mort à la Grande Guerre, sur les berges du canal de la Sambre, le 4 novembre 1918 et dont quelques-uns des "Poèmes et lettres de guerre (1916-1918)" ont été traduits de l'anglais par Xavier Hanotte, philologue et germaniste, écrivain, né en Belgique, vivant près de Bruxelles.
Xavier Hanotte vient de publier chez Belfond (juin 2008) "Le Couteau de Jenufa".
"Rosebud" de Pierre Assouline... J'ai ralenti la lecture pour que le livre dure plus longtemps, pour qu'il ne s'achève pas et comme il y pose cette dernière phrase, "Et si la vocation d'une oeuvre d'art était de demeurer définitivement inachevée ?", le sourire m'a aidé à, presque, fermer le livre.... (je dis presque parce qu'il est là à portée de la main !)
Je sais que vous n'insinuez rien, Jean-Louis. C'est votre texte qui dans sa richesse insinue. Moi, par contre, j'ai voulu insinuer qu'injurier l'autre est , le moins qu'on puisse dire, un manque de savoir vivre. "savoir vivre" que je prends au sens le plus littéral.
C'est plus dangereux encore : cette assimilation d'un être humain à la vermine n'augure rien de bon pour l'humanité tout entière. Comment Mr Houllebecq a-t-il pu se le permettre ? Etre mauvais poète est plus dangereux qu'il n'y paraît.
Cher Jalel,
Vous êtes un vrai poète et vous aimez la poésie. Cet amour irradie de vos textes et des textes que vous transmettez.
Mes listes sont une façon de tourner "autour" des thèmes,en multipliant les aspects et les éclairages, mais j'ai horreur de l'"omnitolérance" et je vais être plus explicite à propos de ces écrivains sans dignité, que leur vanité autorise à traîner les autres dans la boue. Une mauvaise phrase est une sorte de mauvaise action, et ne parlons pas des injures, sauf quand elles procèdent d'une sainte colère ou d'une saune fureur, du côté de Rabelais ou du Big Will...
Cher Jalel,
Vous êtes un vrai poète et vous aimez la poésie. Cet amour irradie de vos textes et des textes que vous transmettez.
Mes listes sont une façon de tourner "autour" des thèmes,en multipliant les aspects et les éclairages, mais j'ai horreur de l'"omnitolérance" et je vais être plus explicite à propos de ces écrivains sans dignité, que leur vanité autorise à traîner les autres dans la boue. Une mauvaise phrase est une sorte de mauvaise action, et ne parlons pas des injures, sauf quand elles procèdent d'une sainte colère ou d'une saune fureur, du côté de Rabelais ou du Big Will...
Mais où est donc passé la proposition subordonnée dans cet énoncé fastidieux d'antiennes scandées telles d' Alzeihmériennes prières ?