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Polyphonie chorale

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Lecture de Regarde la vague, de François Emmanuel (1)


- Exergue d’Henry Bauchau : « Je sais que je ne suis qu’un lierre, je sais que je ne suis qu’un lien, j’étreins mon arbre et je ne le connais pas ».
- Généalogie des Fougeray : Père et mère décédés.(Georges et Gabriela) Six enfants (Marina, Olivier, Pierrot (décédé), Grâce , Alexia et Jivan (adopté)

- LA VEILLE

- JIVAN. Arrive à Chavy en voiture.

- Avec la sensation retrouvée de communier avec la beauté.

- Ressent encore la « main noire » de Noah sur son cœur. Noah qu’il vient de quitter. Se rappelle le père. Sa mère silencieuse.

- Pense qu’ils seront tous là. Y compris Alexia toujours en mission.

- Olivier a investi la grange pour son mariage.

- Les chevaux d’Olivier apparaissent.

- Tout de suite un flux mental impérieux. Musique intime.

- Il est question d’un tableau, signé Micha. Crépuscule sur la mer. Emporté par Grâce.

- Va déposer son bagage avant de chercher Alexia à l’aéroport de Cherbourg.

- Aperçoit ses neveux. Hyacinthe la farouche. Qui lit Moi qui n’ai pas connu les hommes.

- Elle a un « sourire perdu ».

- ALEXIA. Rêve qu’Olivier brusque leur père.

- Elle a été mariée à Nathan

- Consigne ses rêves dans un cahier de moleskine pour son psy. Lequel est « obnubilé par le sexe ».

- Rien de cela dans ses souvenirs du père.

- Elle travaille dans l’humanitaire.

- Se rappelle l’Afrique.

- Elle a un petit garçon prénommé Ulysse.

- GRÂCE. Genre bourgeoise d’intérieure.

- Elle a été opérée d’un cancer du sein.

- En pince pour son chirurgien russe.

- Toute délicatesse et fragilité forte.

- JIVAN. Raconte l’arrivée d’Alexia. Une ombre dans son regard.

- Le questionne sur Noah.

- Lui dit seulement de la tête : non, non, non.

- Elle lui dit que Noah lui aurait plombé la vie. Evoque le « mal noir des femmes ».

- Il cherche les « écorchées de la vie2.

- MARINA. Note un geste affectueux de son prof de piano aveugle.

- Qui l’a beaucoup aimée. Et lui sourit 2A quoi sourient les aveugles ? »

- Elle l’interroge sur Hyacinthe, sa fille taiseuse.

- Il la dit « un être tendu, magnifique, mais qu’il ne faut pas perdre ».

- Non pas feu dormant mais comme elle « feu noir ». Et lente à céder…

- ALEXIA. Retrouve la famille réunie dans la cuisine de la ferme.

- Avec la vieille Lili.

- Olivier est absent. Il a voulu que les femmes s’habillent en bleu, la mariée (enceinte) en blanc.

- Elle dérogera.

- Jivan parle avec Marina de l’enquête sur la disparition du père en mer.

- Son corps introuvable après le retour du bateau.

- Le sourire de Marina dénote « la force souveraine, la puissante impassibilité des Fougeray ».

- Le fils d’Olivier, Gil, ne sera pas là. Zone à Paris.

- Le petit Ulysse parle anglais.

- La TV déverse ses images tragiques qui lui rappellent « la geste sanglante » du monde.

- Grâce l’interroge sur Nathan.

- Grâce qui ne peut se lâcher. Coincée.

- Marie-Doune, fille aînée de Marina, la cuisine sur son job.

- JIVAN. Il entre dans le bureau du père. Dont il se dit qu’il n’a jamais été pour lui que l’enfant indien de la père, adopté après la perte de Pierrot.

- OLIVIER. Pense à ses attelages. Cinq pour le mariage. Qui feront l’image « dream ».

- Un fou de chevaux. Homme à femmes aussi.

- Lynn est angoissée, mais c’est elle qui le soutient.

- Désire que l’action soit « ronde ».

- Le mec qui assure en apparence. Mais qu’on sent fêlé.

- MARINA. A son tour dans le bureau du père. A la recherche d’une photo de jeune fille. Mihaela, liaison secrète du père.

- Elle a contacté la jeune femme. Pour l’inviter.

- Conversation touchante entre les deux femmes.

- Se rappelle les derniers mots de son père sur le tarmac de Caen.

- Lui a dit rêver d’une « fin légère ». Elle a 46 ans.

- JIVAN. Assiste à la colère d’Olivier contre le fils du traiteur.

- Observe ses trois sœurs de loin.

- Constate que ce qui les unit est plus fort que ce qui les distingue.

- Lui n’est pas de leur sang.

- Le rire à distance d’Alexia le glace.

- Scène à forte valeur visuelle, proprement cinématographique.

- Tout se déroulant comme un film intérieur à multiples points de vue alternés.

- GRÂCE. Se rappelle le prénom de son docteur. Sergueï.

- Y pense avec bonheur et gêne à la fois.

- ALEXIA. Lit Ulysse avec Ulysse.

- Il exige ce livre pour s’endormir.

- Hyacinthe entre pendant la lecteur.

- Lui adresse un sourire doux.

- Le mutisme d’Hyacinthe engage Alexia à lui dire qu’elle la comprend, mais la jeune fille s’esquive.

- OLIVIER. Il lui faut appeler Lynn. Qui est encore à l’hôtel.

- Dans sa chambre, avise un trou noir dans le miroir.

- Lui rappelle ses « crises ».

- Suit un traitement médical. Violence latente en lui.

- Lili lui reproche d’en vouloir trop.

- JIVAN. Alexia lui a parlé de la dernière lettre, « magnifique », du père.

- Alexia voudrait lui dire ce que le père désirait transmette, mais Jivan n’écoute pas.

- Il aimerait lui parler d’autre chose.

- Elle subodore que c’est de Noah. Parle de « saleté d’amour ».

- Alors lui se braque.

- GRÂCE. Se rappelle la pesante présence sexuelle de Franz.

- La seule fois qu’elle pousse un cri, c’est en pensant à Sergueï.

- Franz le prend pour lui…

- MARINA. Rejoint Hyacinthe. Se rappelle comme l’enfant a été laissée à Chavy.

- Une fille hors du commun. Sauvage.

- Songe au « petit corps d’avant l’autre corps »…

- ALEXIA. Jivan lui a demandé si elle-même a jamais connu l’amour.

- JIVAN. Se retrouve seul dans son ancienne chambre. Repense au temps où Alexia l’appelait dans la sienne.

- OLIVIER. Tout à ses pensées terre à terre d’homme pratique.

- S’est disputé violemment. S’est déstressé en picolant trop.

- ULYSSE. Dernière image de cette première partie, du petit garçon courant en rêve et murmurant « catch him, catch him ».

- Tout cela très beau, très doux, très musical et pictural en même temps. L’espace admirablement « construit » par les voix.

- LE JOUR

- OLIVIER. Auprès de la splendide Lynn, Olivier Fougeray sera « le grand maître du dream », yes sir.

- MARINA. Voit son tour cette image de la famille aux cinq tilburys.

- GRÂCE. Pense aux absents et aux morts. Toute fière que son couple ait tenu, avec Franz et les jumelles.

- ALEXIA. Son point de vue est plus narquois sur le « grand film » d’Olivier.

- JIVAN. Se rappelle, sur son tilbury, l’enterrement de sa mère, et le père alors « seul au monde ».

- ALEXIA. Réagit aux formules du sacrement religieux. Pensées grinçantes dans la chapelle.

- JIVAN. Son regard est plus serein. Sent une joie en lui.

- Se rappelle que cette famille blanche l’a adopté à l’autre bout du monde, à l’orphelinat de Cochin.

- MARINA. Lutte contre l’ennui de la messe. Se rappelle un voyage en Suisse avec le père. Qui lui a transis divers objets préhistoriques. Comme un legs personnel. Leur secret.

- GRÂCE. Au moment de l’échange des anneaux, reprend le fil du récit, qui glisse d’un personnage à l’autre, sans aucun accroc.

- ALEXIA. A présent Jivan rit. On s’est retrouvé sur la route. On prendrait bien la tangente au lieu de rejoindre le vin d’honneur…

- GRÂCE. Joue son rôle de femme organisée au vin d’honneur.

- OLIVIER. Ne pense qu’aux images objectivées de la fête. Pensées érotiques au passage, quand le frôle Dolly avec laquelle il a souvent fait Oli-Dolly.

- L’auteur rend parfaitement tout ce qui se passe en deça des mots, dans le for de chacun. Toutes les sensations, observations, impressions, gestes, échanges de regards, tout enrichit le récit.

- ALEXIA. Glisse d’un groupe à l’autre. Tout ça rappelle un peu Dolce Agonia de Nancy Huston, en moins chargé existentiellement mais en plus musical.

- Une voix chaude s’adresse à elle. Un homme en noir en lequel elle reconnaît un beau jeune homme de jadis.

- MARINA. Un homme lui parle pendant qu’elle observe sa Hyacinthe à une fenêtre.

- Se dit que sa fille lui a échappé comme son mari, parti pour une plus jeune.

- JIVAN. Se revoit enfant dans une fête pleine de monde. Comment on l’a arraché à sa honte dans les rires partagés. Comment il « faisait bébé » avec Alexia.

- ALEXIA. Reconnaît le bel homme à la voix grave. Le fils d’un ouvrier polonais qui venait à la maison.

- Il se passe quelque chose entre leurs regards.

- GRÂCE. « Grâce avait l’impression que chacun était à sa place dans la polyphonie du monde ».

- Tout à fait le sentiment qui se dégage du livre aussi.

- Elle sent que quelque chose s’est passé en elle.

- Comme si elle était prête pour l’amour. Elle pense à ses morts et se dit qu’elle ne pourra plus parler qu’é Sergueï.

- MARINA. Surprend, avec stupéfaction, une conversation entre Jivan et Hyacinthe la muette.

- Mais sa fille se tait dès que cette intimité est troublée.

- Elle s’effondre dans un divan.

- JIVAN. Constate l’effondrement de sa sœur aînée. A qui il confie qu’Hyacinthe perçoit la vente envisagée de la maison comme une sorte de fin du monde. Lui aussi en est très affecté.

- Jivan est impressionné par Marina qui incarne la « tranquillité souveraine » des Fougeray.

- MARINA. Dit à Jivan qu’elle a laissé Hyacinthe à Chavy pour la commune sauvagerie de l’enfant et de son grand-père.

- OLIVIER. Lynn le panse comme un cheval fou.

- La remarque d’une invité, à propos de l’absence de son fils Gil, l’a piqué au vif.

- ALEXIA. Observe les convives avec ironie. Des conversations nourries par le « consumérisme ambiant » qui « finiraient par communier au dernier tohu-bohu médiatique, l’époque était d’un conformisme affligeant ».

- JIVAN. Fait parer sa vieille tante Lucia pour qu’elle lui raconte un peu plus de détails de son adoption.

- Se demande pourquoi on l’a choisi lui.

- Aimerait élucider le mystère d’une petite cicatrice en croix à son bas-ventre.

- Se rappelle son retour adulte à Cochin.

- La vieille femme qu’il a baisée une nuit et un jour durant.

- MARINA. Eprouve le besoin de quitter les convives et de se retrouver seule.

- Se rappelle le tableau de Micha.

- Se rappelle les jeux de lumière du tableau auxquels son père l’a rendue attentive.

- Son père qui aimait dire « regarde la vague »…

- ALEXIA. Regarde l’homme noir la regarder. Loin l’un de l’autre, « chacun comme une image pour l’autre, un rêve ou un rêve de rêve ».

- MARINA. Retrouve Hyacinthe en rêve.

- Puis se rend dans sa chambre où elle tombe sur un cahier noir, écrit par son père.

- Qu’elle commence à lire.

- Et tout aussitôt le récit se charge d’une nouvelle gravité.

- Le père évoque son besoin d’écrire (p.94)

- « Ici, j’écris comme on parle seul, à Dieu peut-être, si ce mot a un sens, et non pas ce Dieu de Gabriela que je n’ai jamais vraiment compris, mais plutôt à cet inconnu de moi, qui demeure sans image, effacement même de l’image, et prend ma main quand je la tends vers l’ombre ».

- Evoque son père et sa génération de héros.

- Note que « plus rien ne nous unit que le sentiment de la foule »

- ALEXIA. Ecoute l’éloge débile d’Olivier par un sien ami.

- Olivier est quasiment un étranger pour elle.

- Se dit qu’il doit la trouver « bien roulée » et par trop idéaliste.

- Remarque que le discours de l’ami a fait l’impasse sur l’existence de Gil.

- Gil qui erre à Paris entre squats et asiles de nuit.

- JOURNAL DU PERE. Devient un élément constitutif du récit.

- Evoque ses relations avec la fidèle Lili. « Lili est la charge infatigable du temps.

- Evoque ses souvenirs de bonheur « dans le temps ».

- Très belles séquences.

- Se rappelle son enfance, Gabriela, ses enfants à travers les années.

- « Ce sont les fragments de mon archéologie ».

- Très belle mise en abyme du roman, avec la voix si proche de l’absent. (A suivre)

A paraître au Seuil le 23 août 2007.

Commentaires

  • J'avais beaucoup aimé La Question humaine. Ce nouveau roman est-il au même niveau ?

  • D'après ce que m'en a dit JLK au téléphone tout à l'heure, de son bivouac de la Cima Ovest de Lavaredo, c'est un livre magnifique. Mais l'altitude le fait peut-être exagérer ?

  • Pouvez-vous lui demander s'il a lu d'autres livres intéressants à paraître à la rentrée ?

  • A ce que je sais, il est en train de lire le nouveau roman d'Antoine Volodine et La Symphonie du loup de son ami Marius Popescu. Il en rendra compte sur son blog sous peu à ce qu'il nous a dit. Bonne soirée à la petite compagnie d'Ailefroide.

  • Heureusement qu'il y a Fellow. Cela doit peser tous ces livres à transporter au bivouac.

  • S'il n'y avait que les bivouacs. Or les voilà qui reviennent d'un procès de trois jours qui les a laminés. On appelle ça une chienne de vie, mais je préfère la mienne...

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