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Le regard d’une contemplative

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En mémoire de Floristella Stephani
C’est avec mélancolie, ce mardi soir 26 juin, que j’ai retrouvé les tableaux de Floristella après que, sur mon répondeur, j’eus relevé avec retard le message de sa nièce Ilona, m’annonçant sa mort récente, tout en douceur me précisait-on. Il y avait bien des années que nous ne nous étions plus vus ni écrit, et pourtant la peinture de Floristella reste aussi présente, autour de nous, que celle de Thierry Vernet son compagnon.Flora010.jpg

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

C’est une vision magique des animaux du jardin des plantes, que l’art du glacis de cette restauratrice de toiles anciennes a parés d’une sorte d’aura de matière transparente. Flora02.JPGOu c’est le grand chat Moustapha dont elle nous a fait cadeau pour notre mariage. C’est un corbeau qu’elle a peint pour notre fille J. un peu jalouse que notre fille S. eut reçu un chat aquarellé par Thierry d’un seul trait de pinceau. FLORA09.jpgC’est aussi, qui garde notre sommeil, ce Christ solitaire au Golgotha sous un ciel de sang. Ce sont deux baigneuses proustiennes sur la plage de Trouville, évoquant une miniature de Manet. C’est ce soleil d’hiver sur les sables d’Ostende.

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Enfin c’est ce champ de coquelicots d’une grâce infinie dont j’ai fait la couverture de mon dernier livre. A cela s’ajoutant le souvenir de toutes les toiles découvertes à travers les années, de cette artiste pourtant lente et rare, qui mettait des mois à fixer sa vision, à l’opposé des fulgurances de son compagnon.
Floristella peignait hors de l'actualité passagère et des modes, mais on pourrait dire que sa peinture, comme celle des maîtres flamands, s’inscrit au cœur du temps dont elle saisissait un instant d’éternité dans la figuration la plus humble de ce qu'elle contemplait. De la même façon, du vivant de Thierry Vernet, tous les instants passés avec elle relevaient d’une forme de présence intemporelle, simple et joyeuse. Lui et elle disparus, ils restent vivants, par leurs oeuvres et dans nos coeurs reconnaissants.Flora08.JPG

Les tableaux de Floristalla Stephani ont été reproduits, ici, par les soins de Philip Seelen.

Un choix des oeuvres de Thierry Vernet et de Floristella Stephani est toujours visible à la Maison des Arts de Chexbres (Suisse, Vaud), aux bons soins de Barbara et Richard Aeschlimann. Flora03.JPG

 

Commentaires

  • Quels beaux tableaux!
    YL

  • Si vous êtes l'Yves Leclair des livres, je vous remercie et pour ce signe et pour l'envoi du dernier livre de Leclair Yves dont je parleai sous peu...

  • Oui,

    cher JLK,

    je suis l'Y.L des Bâtons de randonnées et du Manuel.
    Je lis tjrs avec attention vos notes!
    YL

  • Je reviens à l'instant d'une longue randonnée à travers de hautes terres magiques. Votre livre figure sur les tablettes de mes prochaines lectures. Merci pour le mot aimable.

  • Beauté...contemplation, c'est vraiment le terme qui convient tant je sens son regard précédant le geste de peindre mais lui aussi est peintre. J'ai lu le très beau texte que vous avez écrit à sa mémoire. Il était aussi des voyages de Nicolas Bouvier, dont j'aime tant les textes et les photos. Je me demande comment ils vivaient la proximité de leur passion de peindre. Il semble que leur univers était commun et différent. Leur peinture était différente, leurs regards sont différents, leur rythme de vie aussi et pourtant on sent en vous lisant des liens très forts entre eux. Il y a là comme des gardiens réciproques de deux solitudes qui auraient accepté de s'aimer clandestinement. Plus de paix intérieure chez elle que chez lui. Un immense respect de leur liberté réciproque. Quel rôle ont-ils joué dans la vie l'un de l'autre ? Quel bonheur explique la paix vibrante de ces tableaux ?

  • Floristella et Thierry m'ont toujours évoqué deux grands adolescents très frais. Ils habitaient à Belleville dans un petit appart tout humble. Chaque visite aux Envierges nous transportait hors du temps. Ils voyageaient un peu et lisaient beaucoup. Les lettres de Thierry étaient d'un écrivain à la Vialatte. Il appelait Floristella sa Grande Jorasse. Elle avait un rire éclatant. Chacun aimait la peinture de l'autre. Pas un trait de pose artiste chez aucun des deux. Ils étaient justes et vrais, pas aigris d'être plutôt méconnus, reconnaissants à leurs amis Barbara et Richard Aeschlimann de les avoir accueillis dans leur galerie et de leur avoir tissé un réseau de collectionneurs fidèles. En somme Floristella et Thierry étaient des gens bien, et leur peinture nous les garde hyper-présents tous les jours que Dieu fait (comme on dit).

  • Merci beaucoup. C'est très beau et très rare.Vous avez eu bien de la chance de les connaître. Nous, nous avons les tableaux et c'est déjà un immense bonheur.

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