UA-71569690-1

Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

En coulisses

images-13.jpeg

J’aime les sentir me frôler quand elles bondissent hors de la scène. On dirait des souris blanches ou de petites poules affolées.

Oui c’est surtout ça que je palpe au vol: c’est ce côté duveteux et furtif ou cette sensation de plume mouillée.


Surtout je les trouve émouvantes. Dire qu’il y a près d’un siècle qu’elles font rêver les gens avec ce truc assommant qui s’appelle Le Lac des cygnes, et qu’il n’y en a toujours, à la fin, que pour les solistes!


Cela étant, les parties fines en coulisses, ça c’est du pipeau.

D’abord parce qu’elles sont crevées et vinaigreuses de sueur, ensuite du fait de leur squelette. En tout cas moi ça me glacerait de toucher le sac d’osses d’une danseuse, moi qui aime la femme bien en chair et plutôt du genre olé olé.

Je sais bien que les tableaux du sieur Degas ont quelque chose d’assez émoustillant, mais faut jamais oublier les odeurs de pied et la poussière en suspens qu'il y a là derrière.

Enfin je ne crois pas la trahir en précisant que Fernande n’aime faire ça que sous les draps et qu'en tant que pompier de l'Opéra j'ai ma dignité.

 

(Extrait de La Fée Valse)

Les commentaires sont fermés.