
De même que le narrateur de ce roman, un jeune photographe japonais établi à Cuba, est aussitôt fasciné par la très étrange, voire très cinglée Reiko Sakurai, une compatriote actrice qui débarque en ces lieux à la recherche d’un homme qu’elle appelle « le maître », le lecteur se trouve happé, presque à son corps défendant, par le flux d’énergie d’un récit à multiples enchâssements évoquant parfois les délires contrôlés d’un Thomas Bernhard.
Sans s’occuper d’abord de l’identité de celui qui l’accueille, qu’elle imagine un envoyé du « maître », Reiko déverse, sur le supposé factotum, un véritable Niagara de confidences salées, frisant parfois la démence et reconstituant pourtant, avec une force d’évocation théâtrale (l’actrice faisant tous les rôles) et quelque chose de cinématographique aussi (dans le montage des séquences), le récit d’une vie chaotique marquée par une relation initiatique sado-maso et le recours à tous les excitants extrêmes.
Sous les dehors d’un récit indirect à l’érotisme exacerbé excluant toute intimité réelle, Thanatos, dernier volet de la trilogie englobant Ecstasy et Melancholia, en impose par la radicalité du propos sur les relations de dépendance, quelle qu’elles soient, et sur l’importance des cristallisations culturelles, illustrées ici par le contraste violent entre le fatalisme individualiste à la cubaine et le collectivisme formaliste des Japonais. Glauque et saisissant à la fois par son écriture à couteaux tirés et son questionnement existentiel sur la valeur de toute vie…
Ryû Murakami. Thanatos. Traduit du japonais par Patrick Honnoré. Editions Philippe Picquier, 231p.

Après avoir achevé, toute jeune fille, la lecture intégrale de la Recherche du temps perdu, lors d’un séjour au Portugal, Evelyne Bloch éprouva le désir de visiter la maison d’Illiers (inspiratrice de Combray) pour y retrouver le fantôme de Marcel, où l’accueillit un certain Monsieur Larcher citant d’entiers paragraphes de Proust par cœur en lui faisant visiter les lieux. Cette même ferveur l’a saisie, à son tour, pour devenir une véritable passion. Ainsi la biographe de Madame Proust et de Flora Tristan a-t-elle réuni une précieuse documentation sur les maisons d’écrivains en France et ailleurs, qu’elle nous fait découvrir ici avec une foison de détails et d’anecdotes.
nous raconter le dernier roman traduit, Purple Cane Road, que je me suis procuré dare-dare pas plus tard qu’hier et dont j’ai lu déjà les trente premières pages.




