
(Chanson de La Désirade)
On reviendrait à la maison:
on n’a pas oublié,
on a traversé les saisons,
ce qu’on dira : voir du pays,
et ce qu’on n’a pas dit,
ce qui offense la mémoire,
ce qu’on n’a pas voulu
ou qu’on ne veut pas reconnaître -
mais ce n’était pas moi !
en accusant le traitre
qu’il y avait peut-être là,
tout au tréfonds de soi -
on n’en sait rien, ou mieux :
on préfère ne pas savoir -
on ne pense à l’instant
qu’à la maison au coin des bois…
Il y a partout des champs de ruines,
du ciel on voit la terre,
et ce qui exulte et fulmine,¨
ceux qu’on bénit, qu’on assassine,
celle qui vous accueille
et ceux dont on recueillera
les derniers mots au soir,
après des jours de désespoir;
et dans les ruines les errants
ne pensent qu’à revoir
cette maison au coin des bois
qui existe ou peut-être pas…
Un-deux-trois-quatre-cinq-six-sept-huit,
fait un octosyllabe,
suivi d’un-deux-trois-quatre-cinq-six ,
au jeu des contrerimes,
et c’est parti pour la chanson
en rimes et raisons
possiblement déraisonnables
qui diront à façons
ce que raconte la maison…