
Il marche là-bas vers l’abîme,
mais personne n’entend,
si ce n’est quelques innocents,
son dernier chant le plus intime
qu’en écho le vent de la lande
reprend chez les dormants -
les Sept Dormants vous le savez
sont autant d’innocents…
L’innocent est l’enfant des ombres,
à la fois père et fille,
toute vigueur et fantaisie,
échappant aux définitions,
tendres fils à leurs mères
que la rime veut éphémères -
hélas tout boitera toujours
à l’ombre de nos jours…
Il dit là-bas son au-revoir
aux choses d’ici-bas,
salut à la beauté des choses,
salut même aux méchants,
ces innocents désespérés
dont nous ignorons tout,
ne croyons pas que les violents
jamais ne l’emportent;
le néant sans porte n’est pas -
salut à ce qui est,
ce qui fut le reste et sera...
Peinture JLK: Le chemin sur la mer. Acryl sur toile.