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Au revoir tristesse

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Frères et sœurs
(Chronique des tribus)
 
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Pour lui, qui a parfois rêvé de s’établir sur les hauts de Positano, pas loin du palazzo suspendu du terrible Gore Vidal au port de prince lettré à longs tifs argentés - il a fantasmé les formidables échanges qu’ils eussent alors pu avoir sur fond de ciels marins - , la tonalité majeure de Naples a quelque chose d’africain plus que de baroque, que lui évoquent les cantilènes sauvages de la Nuova Compagnia di Canto popolare, et c’est donc une sorte de sous-produit édulcoré que lui paraissent les flatteuse images paysagères du film que lui a recommandé la veille son veriPote Corentin, tombé raide amoureux de l’actrice principale au nom (dans le film) de Parthenope (Celeste della Porta au générique) , indéniable princesse de magazine mais qui n’a pas l’heur de le troubler, lui, le moins du monde, alors que Monica Vitti, n’est-ce pas, que la Magnani ou la Mangano, que l’Alida Valli de Senso, et quelques autres, vivaient du regard et bougeaient de façon tellement plus mémorable que cette beauté toute de grâce et de fluidité, certes, mais sans beaucoup de consistance et parlant comme un recueil de sentences et ne se trouvant jamais, pas plus d’ailleurs que les autres personnages, développée en tant que figure féminine à réelles dimensions psychologiques et affectives, guère plus qu’une surface n’était sa façon de se dérober et de jouer parfois de paradoxes insolents plus abrupts et attirants ou, au fil des confrontations (d’abord avec la diva Greta Cool insultant à bon escient les Napolitains à en perdre ses cheveux postiches, puis avec la théâtreuse masquée, puis avec le prêtre « démoniaque », enfin avec le monstrueux enfant handicapé à l’aspect de baby pachydermique caché par son père le prof d’anthropologie de Parthenope – figure paternelle échappant aux paresses du scénario qui plombent en revanche le frère suicidé et l’écrivain américain de passage John Cheever campé par Gary Oldman et qui eût pu faire un si surprenant protagoniste... bref l’enthousiasme de Corentin n’est pas vraiment partagé même si la fin du film, comme en perspective cavalière, dégage un certain relent de mélancolie sonnant plus juste et ressortissant à ce que Luc Dietrich appelait le « bonheur des tristes » - et voilà que le jeune auteur annonce le projet de titre de son prochain livre à paraître à la fin de l’été, vraiment très bien trouvé lui dit son veriPote qui en déjà lu (et très prisé) le premier jet, à savoir La fin de la tristesse…
 
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