J’aspire à tout ce beau désordre,
me disait l’arbre en rêve
et sur sa large main ouverte
je lisais la brève sentence
de nos années enfuies -
l’arbre nous aurait bientôt oubliés…
Ta sève n’était qu’impatience,
a murmuré le vent
à l’écoute de cet instant
de pure adolescence
où soudain l’animal jaillit,
et le cheval hennit -
on eût dit que tremblait le temps…
Les mots étaient insuffisants:
le mot seul de racine,
ou le verbe de revenir
vers l’arbre ou vers le vent;
revenir au défi du temps:
le désordre de l’arbre
me suggérait la permanence -
revenir au silence…
(Ce 25 janvier 2024)