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Le Temps accordé

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(Lectures du monde, 2023)
409674818_10233145868735688_4937778386321438577_n-2.jpgALL THAT BLUES. - Le rire sardonique de Keith Richards, en veste de peau de serpent et pianotant un blues en disant comme ça que le clavier horizontal du piano lui évoque un jeu d’échecs, m’a fait me rappeler ce soir - deux soirs avant l’anniversaire du dernier soir de Lady L., il y a deux ans de ça dans la nuit du 14 au 15 décembre – au goût qu’elle avait pour la musique country (elle a voulu du Willie Nelson pour les derniers adieux de notre Cérémonie de lumière posthume), Dolly Parton et Bonnie Raitt que nous étions allés écouter au Jazz festival, Johnny Cash évidemment et Frankie Lane, et j’aimais bien la chahuter à ce propos avant de découvrir les liens de cette musique avec le blues noir dont je raffolais, le rock blanc et l’Amérique profonde qu’elle avait fréquentée bien avant moi en teenager séjournant dans sa famille de là-bas dont les filles blondes de sa tante continuent de m’envoyer des selfies sur Instagram ou Facebook…
C’était le temps de Kennedy et de la guerre au Vietnam, le temps des Doors à propos desquels je regardais hier soir le docu consacré à la saga rimbaldienne de Jim Morrison, à vingt ans Lucy n’était guère militante ni supposée se pointer nue à Woodstock – ce n’est que plus tard qu’elle a rejoint le Groupe Afrique et s’est retrouvée au Mozambique avec une coupe de cheveux à la Angela Davis -, j’étais à vrai dire bien plus fan qu’elle des Stones et de Muddy Waters ou de Buddy Guy auxquels Keith Richards rend hommage en se posant en King de tout ça, et le pire est qu’il a raison même si le very King reste Elvis - ou BB. King dans sa foulée…
 
EPOUSER MON FRERE ? NON MERCI ! – Ma journée avait commencé, avant même le lever du jour, par une cogitation comique suscitée par une vidéo chinoise vue hier soir sur Youtube, évoquant les amours de deux frères de sang aboutissant à une demande en mariage et, avec l’assentiment de parents, à la régularisation d’une union maritale en bonne et due forme.
Inutile de préciser que ce mariage entre jolis messieurs n’eût pas été toléré en Chine communiste, et que son projet susciterait maintes mises à mort de par le monde actuel, mais le clip en question, réalisé par des acteurs professionnels et scénarisé dans le pur esprit d’acclimatation de la nouvelle mouvance LGBT, m’a fait imaginer les situations les plus folles en les rapportant à nos vies tranquilles.
Dame ! mais je n’y avais jamais pensé : et si mon frère aîné (cinq ans de plus que moi et vraiment de goûts différents sinon opposés) en avait pincé pour moi ? Si ce bel athlète blond de type nettement aryen avait manifesté la moindre attention à ce frère excessivement adonné à la lecture et d’une sensibilité presque inquiétante ?
Dans le clip chinois, les deux garçons ne diffèrent pas moins mais cela se passe aujourd’hui et la question est posée sur une plateforme accueillant des millions d’internautes peut-être interloqués ou peut-être pas du tout ? Je ne sais : mon pauvre frère est mort, jamais notre mariage n’aurait tenu la route et d’ailleurs ni lui ni moi n’aurions vraiment été partants malgré l’esprit du temps…
 
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NOTRE BON NATUREL. – Ni ma bonne amie ni moi n’étions de vrais intellectuels, malgré nos activités et passions respectives, ni elle ni moi n’avions la moindre ambition sociale, juste intéressés par les gens et fidèles à quelques amis, mais l’essentiel était ailleurs, du côté de sa mère survivante et de nos filles, au côté de son frère jusqu’à son crash cardiaque et au téléphone avec deux ou trois bonnes personnes, mais encore ? demandais-je ce matin à dame Viviane ma coiffeuse vaudoise, riant aux éclats comme rit Keith Richards ou mon ami Jean Ziegler quand il se lâche, riant comme nous avons ri ce dernier samedi, deux jours avant la nuit, quand elle m’a dit comme ça : «Et dire, mon bon ami, que nous pouvons encore rire de tout ça ! »
(À la Maison bleue, ce mardi 12 décembre 2023)

Commentaires

  • Je n'ai pas les mots Jean-Louis, c'est vraiment trop dur tout ça. Vous êtes très présents, Lady L. vous-même et Philip. Pour toujours dans la belle vie de lectrice que vous nous avez faite. Je vous embrasse très très fort.

    Michèle

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