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Prends garde à la douceur

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De la distance.- Nous nous étions éloignés des événements. Nous avons continué de participer, mais de loin. Le Mal ne nous laissait plus de choix: il fallait se replier. Ce n’était plus la situation générale et le confinement obligé pour tous mais l’attaque personnelle, à la fois sournoise et brutale. Pour le dire vraiment : nous étions dépassés. Et cependant nous avons refusé de céder au Mal, et c’est pourquoi nous l’avons affronté de loin sans en parler...

 

Des conditions objectives.- C’est entendu: le Mal est en chacun (entendons : chacune et chacun) et tous y ont part plus ou moins active selon les moments et les pulsions, les défenses intégrées ou les impulsions du milieu - on connaît, mais ce qui saisit à la gorge est l’effet de surprise, à commencer par les malformations de naissance ou la première idée de meurtre...

 

De ce qui est à faire.- Vous croyez que tout est fait dès l’origine et que tout est donné, que tout est parfait et à consommer ou que vous êtes refait à la base alors que le Job, pour le dire comme vous parlez, est à venir et tous les jours que le Job requiert d’attention et de bienveillance, de sérieux et de persévérance, d’aspiration enragée à la sainteté de chacun (entendons : chacune et chacun) et à la justice pour tous - tout ça pour le Job...

 

De l’inconnaissable.- Ceux-là ricaneraient de l’astronome porté à la mystique ou du mathématicien fidèle au temple de quartier, forts de leur ignorance du mécanisme stellaire ou des improbabilités calculées, alors qu’à s’enfoncer dans le trou noir on y voit plus clairement la beauté des choses ...

 

De la direction.- Y a-t-il quelque chose de plus haut que le surnommé Plus-Haut des sermons et des menaces, se demandent les doux hérétiques infoutus d’admettre que le Très-Haut ait signé le bon à tirer des calamités naturelles et des malfaisants, posant la question de l’intention initiale :  qu’ils fussent eux-mêmes le résultat d’une intention - et cela leur plaît en effet: qu’au-dessus du Plus-Haut se pose la question sans réponse qui leur sourit…

 

Du scandale .- Quant au Mal je ne m’y ferai jamais, lance l’innocent au Commandeur des prières, pas plus qu’au Bien que vous bénissez pareillement en fermant les yeux à moitié...

 

Des façons de s’élever .- La conclusion des ricanants me déplaît, me disais-tu toute rayonnante de ta lumière de mécréante apparente, en cela qu’elle n’est que grimace, et je trouve ça bien laid, au contraire des évangiles de l’enfance qui sont de si beaux récits qu’ils font du bien, et que veut-on de plus que ce qui nous fait être meilleurs que ce que nous croyons...

 

De la possession.- De la société de convoitise que vous avez conçue, nous nous sommes éloignés en privant nos enfants de tout superflu, et s’ils nous en avaient voulu nous en eussions été d’autant plus contents: poil aux dents...

 

De ton odeur.- Que tu fusses la sœur des fleurs, c’était prouvé par ta façon de signifier le bouquet de ton seul parfum secret…

 

Des mots de trop.- Quant à nommer ce qui ne peut l’être : mettre un autre nom que le mot LOVE dont nous usions sans penser jamais à ce qu’il signifiait, nommer le bien partagé que nous était l’éveil partagé après le sommeil, nommer ce lien ou la simple présence et les éloignements quotidiens, mettre des noms à tout moment et jusqu’aux dissonances -, nous lui aurons toujours préféré regards et silences...

 

Du simple chant .- À celui-là qui évoque en mots la lumière et qui plus est, les yeux au ciel : la lumière de la lumière, je suggère plutôt de le chanter...

 

De la rivière.- En remontant plus tard le cours du temps, devant cette mer brassant vos heures vous vous rappellerez cette lumière de l’eau de source descendue des hauteurs entre les herbes de la terre, et les arbres, les visages et les maisons, le fil de l’eau et tout ce vert...

Peinture: Stéphane Zaech.

 

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