(Pour Mireille B.)
Ce n’est rien, petit, ce n’est rien:
juste une vie qu’on prend,
une ombre de moins au chemin
effacée par le vent...
Mais toi, promène ton chagrin,
fais lui faire une ronde,
un grand tour dans le beau jardin
sous la lumière blonde...
L’hiver aussi pleure les fleurs,
et les oiseaux se cachent
en des lieux secrets écartés
de la vivante hache...
C’est la faute à la vie tout ça !
disent les innocents
qui la remercient pour cela
de les garder vivants...
Et tout passera comme en douce
ou comme les colombes,
ou comme l’herbe qui repousse
et reverdit nos tombes...
Peinture: Albert Anker.