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Journal des Quatre Vérités,XXIII

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Ce mardi 21 avril. – Je vais tâcher de prêter plus d’attention, ces prochains temps, à l’actualité détaillée. Ce que nous vivons ces jours étranges, inimaginables et fous, est intéressant et révélateur à de multiples égards, et d’abord en matière de déni, omniprésent dans les médias et sur les réseaux sociaux, où l’on voit au plus haut niveau des pouvoirs mondiaux que l’autruche américaine ne le cède en rien à la chinoise ou à la russe, chacun chargeant l’autre en se dédouanant.

Tout près de nous, sur le site, caractéristique selon moi d'un nouvel aveuglement idéologique, que représente Observateurs.ch du cher Uli Windisch, passé de la juste opposition au politiquement correct à une sorte d’acharnement symétrique parano contre tout ce qui ne fleure pas la bonne vieille nation nationaliste, voici qu’on apprend que Bill Gates et les Chinois sont de mèche avec l’OMS pour nous contaminer avant le Grand Remplacement marquant l’alliance secrète de l’Etat islamique et de la social-démocratie moisie; et tous les jours nos amis de gauche, sur Mediapart, ou nos amis libéraux du site antagoniste Contrepoints y vont de leur hargne accusatrice – mais c’est ailleurs que j’entends grappiller le Détail, en relevant d’autres statistiques que celles qui déferlent sans rien signifier.

Ainsi je note à l’instant qu’en 1991 la moyenne des hommes qui ont vécu sur terre était estimée à 85 milliards, nous rappelant que le nombre des morts sera toujours supérieur à celui des vivants, et que le nombre de décès annuels imputables à l’automobile est dix fois supérieur à ceux des diverses grippes, etc.

Sur quoi je prends des nouvelles du compère Donald Trump par WhatsAp, qui m’apprend que l’eau de javel ou l’encaustique ont une vertu curative probable contre ce fucking microb.

PANDÉMIE ET CULTURE. – Dans la rubrique culturelle du quotidien 24 Heures que je reçois gratuitement au titre d’ancien mercenaire, je lis sous la plume de l’excellente Cécile L. que c’est le moment ou jamais de lire Montaigne.

Je la vois d’ici et me demande pourquoi elle n’écrit pas : relire Montaigne. Parce que c’est cela même que le président français Macron, philosophe émérite, a conseillé à ses ouailles nationales : voici venu le Moment de la Culture, le moment de relire Proust, et l’on imagine Cécile sur son futon et Manu dans son fauteuil à bascule tout cuir blanc, du sommet à la base, se repassant les bonnes vieilles séries de 24Heures chrono ou les cassettes de Louis de Funès en pensant très fort à ceux qui en bavent dans les banlieues impatientes d’accéder au Savoir.

PORNOLAND. – Que représente vraiment l’empire numérique de la pornographie, dont j’apprends par Michael Connelly que l’un de ses foyers de production, à Los Angeles, constitue la ressource financière la plus juteuse de la Cité des Anges?

Comment aborder ce sujet clairement et sans intonation moralisante, sans hauts cris plus ou moins affectés, de façon simplement réaliste, en considérant qui fait quoi et comment, et désormais bien au-delà des studios spécialisés vu que l’exhibition plus ou moins lucrative se mondialise et se banalise au point que ça baise en famille sous l’oeil de la webcam, que tous les « goûts de la nature » y ont droit et que personne ne moufte en dépit des prétendues barrières destinées à préserver l’innocent enfant ?

Et si c’était d’abord toi, moi, vous qui devrions nous protéger, je ne sais pas, en regardant par exemple ailleurs ?

Or l’exposition des organes n’est qu’un aspect de cette agression permanente, de cette incitation de chaque instant à l’excitation, de cet orgasme en boucle qu’on dit « bestial » alors qu’aucun singe branleur ni aucune truie en rut ne montrent un telle constance énervée devant leurs écrans.

À quoi tout cela rime-t-il, dont personne ne parle ou, plus exactement, dont tout le monde fait semblant de parler aux émissions On-en-parle, d’un ton hyper concerné et pour n’en rien dire..

Ce vendredi 24 avril. – Mon état physique n’est pas ces jours bien brillant, mais l’humeur est allègre et ma bonne amie peine et sourit à l’avenant ; en revanche les menées du Président américain la font enrager, alors que, plus cynique ou détaché, je m’en réjouis tant elles me semblent exposer ce qui se cache à l’ordinaire en matière de basse démagogie et de muflerie vulgaire.

Déjà le Cavaliere italien me réjouissait, avec sa rutilante effronterie de bateleur télévisuel à l’italienne, mais avec Donald Trump c’est l’apothéose du kitsch et du toc ricain conjuguant, dans sa version la plus vulgaire, le culte du fric et l’idéologie la plus chauvine dont nos beaux esprits libéraux s’accommodent en diabolisant tout ce qui fait obstacle à leur expansion à outrance, jusqu’à ces jours où tout à coup les plus lucides, devant le désastre non encore évalué, voient s’effondrer leur empire, etc.

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