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Chemin faisant (116)

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Nos vies antérieures. – À l’atelier de Paspels où nous sommes redescendus, le soir, nous feuilletons le livre d’images des grandes toiles de Robert en parlant d’un peut tout. À un moment donné, l’artiste revient sur notre conversation de tout à l’heure, à Almens, rapport à ce que furent peut-être nos vies d’avant-celle-ci.

 

Tandis qu’il me racontait ses équipées de nomade de vingt ans en Afghanistan encore épargné par  la guerre, je lui avais parlé de ma certitude d’avoir vécu à Sienne et Arezzo avant de m’y pointer pour la première fois, lui citant alors mon trisaïeul toscan, prêtre à Ulrichen dans le Haut-Valais, dont la Faute contraignit notre arrière-grand mère à quitter les lieux ; et lui de trouver cette trace de mémoire toute naturelle, voire évidente, alors que la métempsyose est encore autre chose évidemment.

20140822_205842.jpgJe lui dis alors que ce que j’aime dans sa peinture est qu’elle fait penser sans mots, danser l’imagination sans concepts, foisonner les associations de sentiments et d’idées sans brides logiques ordinaires, comme dans les rêves. Etnous voici devant sa grande toile aux îles en voie d’immersion, ou comme saisies dans les glaces de quelle mémoire, dont il me dit qu’elle a surgi de ses souvenirs du Yucatan…

 

Veine d’or. – Robert Indermaur n’est jamais tout à fait symboliste, pas plus qu’il n’est vraiment réaliste ou expressionniste. Il m’a dit que Varlin et Hodler, mais aussi Lucian Freud et Francis Bacon, comptaient au nombre de ses pères occultes. Or tous échappent également aux classifications strictes.

 

20140822_175812.jpgEt nous voici devant ce garçon au maillet de mineur, sous le filon d’or apparu au tréfonds des galeries, mais comment ne pas voir que c’est d’autre chose que d’un symbole qu’il s’agit ? Alors Robert de me raconter son souvenir d’enfant dans une carrière à cristaux et autres minerais précieux. Et moi de lui parler de la mélodie qui nous traverse. Et lui, fièrement insistant, de me faire remarquer que la veine dorée de son tableau est vraiment de l’or vrai, comme en utilisaient les Siennois ou les Byzantins…

 

Théâtre urbain.– Voyageur à tous les sens du terme, qui me raconte son désir passé des’établir au Kénya, Robert est à la fois homme des bois et des gorges, artiste et non moins artisan, coureur des cimes à la dégaine de Guillaume Tell et chroniqueur visionnaire de la grande ville.

Et puis il y a chez lui une espèce de metteur en scène à la Fellini, dont la petite scène installée dans un coin de son atelier n’est que l’extension  du théâtre qu’il a fondé naguère à Coire avec sa femme, et voici qu’il passe en revue les scènes de rue qu’il a reconstituées dans une série faisant suite à celle, mémorable, de People’s Park.

 20140822_175645.jpgEn reflet dans le miroir de la rue, c’est alors cette femme arrêtée dont le visage se dédouble, comme dans un soudain vertige…

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