UA-71569690-1

Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Ceux qui plastronnent

Vaniteux01.jpg

Celui qui se félicite d'être flatté par ceux qui se flattent de le féliciter / Celle qui déclare à Bernard-Henry Lévy qu'il est le Baudelaire de la géopolitique sioniste / Ceux qui se cassent la tête en se faisant la révérence / Celui qui flagorne pour être mieux léché / Celle qui se félicite d'exister et le fait savoir sur Facebook et environs / Ceux qui  citent leurs propres livres qu'ils ont non seulement écrits mais relus plusieurs fois / Celui qui prétend son style nouveau ce qui se voit en effet sur ses SMS / Celle qui rappelle au jeune Enkidu que sa notoriété lui vient du scribe anonyme des aventures de Gilgamesh / Ceux qui se rappellent les listes sur humbles tabletttes d'argile étudiées par l'anthropologue anglais Jack Goody / Celui qui n'a pas perdu l'innoncence ni surtout la joie du scribe sumérien /Celle qui écrit pour savoir ce qu'elle danse / Ceux qui savent qu'on s'exprime actuellement quatre ou cinq mille idiomes dont la graphie fait parfois problème sur Twitter / Celui qui croit avoir écrit un livre fondateur et le rappelle à haute voix à l'étape du soir à ses soeurs et frères du Chemin de Compostelle ne jurant tous que par ce Rufin au succès douteux / Celle qui ne s'étonne pas autrement de ce que la phrase la plus longue de la littéraure française commence par les mots "Race maudite" et se développe en propositions complexes à subordonnées enchâssées qui montrent "l'action de la durée sur l'étendue" ainsi que le relève pertinemment Pierre Bergounioux dans son dernier ouvrage intitulé Le style comme expérience où l'on voit (notamment) que ce qu'on taxe de "joie poétique" est moins discutable que le refus de fonder une science historique  du style / Celle qui ne pense pas flatter Pierre Bergounioux en le déclarant l'écrivain-enseignant le plus cool de Brive en Corrèze / Ceux qui refusent  d'admettre verbalement que la mort est un phénomène naturel / Celui qui n'aime pas le bruit des paroles vaniteuses / Celle qui évite les mufles d'un déhanchement élégant signalant à la fois sa formation de majorette et son élégance morale / Ceux que la suffisance des marioles fait juste sourire alors qu'ils lisent tranquillement Un été avec Montaigne de l'excellent et bien nommé Antoine Compagnon, etc.

 

Jars.jpg(Cette liste dédiée aux fats et autres vaniteux a été établie parallèlement à la lecture du dernier essai de Pierre Bergounioux, intitulé Le style comme expérience (L'Olivier, 2013) et d'Un été avec Montaigne d'Antoine Compagon le bien-nommé (éditions des Equateurs /France Inter, 2013)  

Commentaires

  • Celle qui a lu avec passion, de Pierre Bergounioux, à peu près dans cet ordre-là : La Cécité d'Homère / Jusqu'à Faulkner / La puissance du souvenir dans l'écriture / Le matin des origines / Un peu de bleu dans le paysage / Une chambre en Hollande / B-17G / École : mission accomplie / L'héritage : Pierre et Gabriel Bergounioux, rencontres / Le fleuve des âges / Kpélié / La fin du monde en avançant / Aimer la grammaire / Back in the sixties / Bréviaire de littérature à l'usage des vivants / Carnet de notes 1980-1990 / Carnet de notes 1991-2000 /, et aucun de ses romans.

  • Celle qui donne la première phrase de chacun des livres dans l'ordre cités : NOUS SOMMES DOUBLES ET DIVISES, engagés dans le monde, agissants, passionnés, émus, agités mais capables, aussi, de recul et de réflexion / Des petits garçons, c'est ce que tous les écrivains, morts ou vifs ou encore à naître, sont devenus lorsque Le Bruit et la fureur est sorti des presses en 1929 et la raison en est que l'auteur a dit les choses, écrit, enfin, comme le ferait un petit garçon / C'est pour s'être découvert un avenir que les gens de mon âge, et de ma sorte, se sont sentis dépositaires d'un passé / Les bêtes ont reçu les ailes, les crocs, les poisons, leur livrée verte ou sable pour se maintenir en vie - c'est leur lot de bêtes - et nous, les lumières de la raison / L'endroit où j'ai fait les expériences cardinales s'apparentait à un creux d'un kilomètre, à peu près, de diamètre, qu'un pouce renversé, comme au cirque de Rome, aurait imprimé dans le grès ocre vers le permo-carbonifère / Les Pays-Bas n'ont pris un caractère de réalité palpable, effective qu'avec l'instauration récente de liaisons régulières, entérinées par les premières institutions européennes / L'image, médiocre, d'un gros avion à hélices est extraite d'un film de combat / Les livres sont homogènes à leur objet. Lorsqu'ils concernent l'école, qui est, par définition ennuyeuse, puisqu'elle est initiation à la pensée et que celle-ci consiste, selon la belle formule du physiologiste Alexander Bain, en un geste retenu, une parole ravalée, ils distillent un ennui double / Qu'est-ce qui s'est passé, finalement ? (question de Gabriel) Il s'est passé que des contrées restées à l'écart depuis le fond des âges se sont ouvertes, voilà une quarantaine d'années, au monde extérieur, au présent - c'était pareil - et que la vie, ou ce qui en tenait lieu dans ces parages, s'en est trouvée changée / On ne fait jamais qu'intérioriser l'extérieur qui est lui-même un legs des âges antérieurs / Le nom est venu longtemps après et la chose était déjà bien trop éloignée pour que je sois certain qu'il lui convenait / Nous avons toujours sur nos têtes la splendeur de la voûte étoilée / Ce court traité (aimer la grammaire) n'établit rien que le lecteur (jeune ou moins jeune) ne sache déjà, mais d'un savoir qui fréquemment s'ignore et que les pages suivantes ne font que porter au jour / Les trente dernières années ne ramènent à rien / La littérature est en germe dans le langage / Ma 16.12.1980 Levé avec une heure de retard / Ma 1.1.1991 Levé à cinq heures et demie /,...

  • Je plastronne, elle gasconne, elle coquette... :)

Les commentaires sont fermés.