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Ceux qui se font du cinéma

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Celui qui court après son ombre diluée par les spots /Celle qui accepte toujours trop d’interviews pour pouvoir en refuser assez / Ceux qui stressent à l’idée de ne pas speeder / Celui qui fait jouer son carnet d’adresses pour entrer gratos / Celle qui se réseaute all-casting /Ceux qui se font des toiles entre les lignes / Celui qui se sent moins obscur dans les salles noires / Celle qui est venue de Saint-Gall pour offrir un pain de poires typique à Ornella Muti / Ceux qui se battent au couteau au bord de la piscine genre Bigger Splash dont les eaux turquoises feront un beau contraste avec le rouge du sang giclé / Celui qui lit les chroniques de feu Serge Daney dans les vasque de la Maggia / Celle qui s’inquiète de ne pas recevoir de SMS de son fiston en camp WWF alors que sur l’écran de la Piazza les Miss se font éviscérer grave / Ceux qui se font leur propre film sans sortir de leur chambre agrandie par les effets du scotch / Celui qui se dit « en festival » comme sa secrétaire le dit « en conférence » / Celle qui reconnaît l’ex de son ami de lycée avec laquelle est parti son ex à elle après une soirée sur la Piazza Grande où se donnait La vie des autres / Ceux qui sont déçus en découvrant des penchants hitlériens au compagnon du patron du restau branché Da Renzo / Celui qui évoque ses amours à la Noémie Lvovksy qu’il aurait d’ailleurs pu rencontrer s’il en avait eu l’âge mais ça se choisit pas / Celle qui va de salle en salle sans cesser de se laver les mains entre deux / Ceux qui trouvent tout super pour ne pas regretter le prix de l’abonnement / Celui qui ne voit que les mauvais aspects des bons films / Celle qui s’affiche avec un candidat aux Léopards de demain en parlant fort pour si jamais / Ceux qui estiment que les festivaliers illustrent l’esprit grégaire typique de la société du spectacle comme l’ont bien vu un Guy Debord puis un Philippe Muray tous deux hélas décédés pour des excès d’alcool et de tabac / Celui qui aime les rituels locarnais genre lemoncino sur la Piazza ou petits dèjes à l’hôtel où l’on se raconte les films de la veille / Celle qui a vécu intensément la dernière journée de Satché dans Aujourd’hui le beau film tendre et mélancolique du Sénégalais Alain Doumis / Ceux qui se levant très tôt rencontrent au bord du lac ceux qui ne se sont pas couchés et parfois cela débouche sur une séquence aussi douce que celle de la toute fin de Festen…

Image: une scène d'Aujourd'hui, film d'Alain Gomis.

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