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L'Arche de JLK

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Ce qu’écrit Michel Audétat sur Chemins de traverse dans Le Matin-Dimanche.

Pour moi qui sors peu, le journal de Jean-Louis Kuffer est comme un trou de serrure où j’aime coller l’œil pour voir ce qui se passe dans le milieu littéraire romand. Je m’informe : cancans d’écrivains, brouilles et embrouilles, trahisons et réconciliations… Qui n’a pas ses petits plaisirs de conciergerie ? J’observe tout cela avec curiosité, mais aussi avec pas mal de retard puisque ces Chemins de traverse couvrent les années 2000 à 2005.

Bien sûr l’essentiel n’est pas là : la  part de l’anecdote croustillante est d’ailleurs plutôt réduite dans ce journal. Enchaînant là où s’arrêtait L’ambassade du papillon (Campiche, 2000), Chemins de traverse se révèle ondoyant et divers comme l’auteur lui-même. On y trouve des rencontres d’écrivains, des réflexions littéraires, des choses vues, des parenthèses méditatives, des radiographies intimes, des événements tristes ou joyeux… L’unité du livre tient à sa visée. JLK accompagne par l’écriture la marche des jours pour ‘être au plus près de ce qu’il a sur le cœur. Ainsi va la vie : ainsi va le journal.

Dans ce volume, j’aime en particulier le JLK grand lecteur (et Chroniqueur à 24Heures) qui ne passe pas une journée sans se frotter aux livres des autres. Son journal montre le goût littéraire qui se forge, qui n’a jamais fini de se forger. On tique parfois, ce qui fait partie du plaisir. Non, le premier roman de Noëlle Revaz vaut mieux que son appréciation réservée… Et le féroce Philippe Muray, il n’aurait donc pas d’humour ? Mais on adhère aux belles pages que JLK consacre à Simenon, Balzac, Philip Roth ou Naipaul. Il note qu’il y a « du Noé chez le passeur de livres appelé à faire cohabiter, dans son arches, les espèces les plus dissemblables, Voire les plus adverses. »

Traverse1.jpgJean-Louis Kuffer, Chemins de traverse ; lectures du monde 2000-2005. Olivier Morattel éditeur, 418p.

Cet article a paru dans Le Matin Dimanche du 24 juin 2012.

Commentaires

  • Merci pour cette excellente critique! elle me donne véritablement envie de découvrir cet auteur et son roman! :)

    Marie.

  • Jean-Louis Kufer... quel étrange homme de plume partagé entre une écriture philosophique intimiste, profonde, calme, accessible par ses livres et sur certaines pages de cet espace (quand son regard se pose sur un être, un paysage et laisse venir les mots tranquilles). C'est aussi un chroniqueur caustique au sang vif, à la plume rapide, ne craignant pas la mêlée, courageux, très impliqué dans la vie politique et culturelle de ce temps. C'est encore l'auteur de nouvelles émouvantes, au charme fou.
    Mais hors l'écriture -ou à travers elle- on rencontre l'homme sensible, fidèle en amitié, attentif à la blessure du monde contemporain puisant une force sereine dans la tendresse des siens et dans sa terre.
    Une "belle" personne.(J'emprunte ce terme à un autre chroniqueur, d'un autre blog, car il est juste, pour J-L K, aussi.)

  • Merci M'dame.

    Avec mon amitié.

    Jls.

  • De rien, M'sieur
    Avec toute mon amitié.
    Ch.

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