Celui qu’on n’attrapera plus / Celle qui fuit le Tea-Room / Ceux qui se retrouvent à l’air libre / Celui qu’on ne trouvera même pas ailleurs / Celle qui campe sur ses oppositions / Ceux qui voyagent léger / Celui qui ne pèse que son salaire / Celle qui ne se paie même pas de mots / Ceux qui se fondent dans le lointain / Celle qui se laisse emmener par son tamanoir vers la rivière aux garçons masqués / Ceux qui fuient sous le vent debout / Celui qui est à Venise le jour et sous l’eau la nuit / Celle qui préfère un Cimarosa bien frappé à l’apéro qu’un pavé de Sartre au dessert / Ceux qui visaient Marseille et se retrouvent à Tanger où le Désert porte conseil / Celui qui sonde les cœurs et compte les coups / Celle qui coupe son avocat en deux et déguste ses crevettes en fixant le juge Milord ce faux-cul / Ceux qui cherchent des crosses à la fille de Brosses / Celui qui sera le premier linguiste de sa famille de fourreurs / Celle qui extrapole dans les chiffres rouges avec ses ongles noirs comme l’âme de son père usurier / Ceux qui lâchent la lamproie pour la pénombre / Celui qui se trahit en se taisant / Celle qui écoute le taiseux qui la baise et la paie et lui fait pour la réchauffer du café chicorée / Ceux que la mélancolie rattrape dans les allés des consulats du Brésil ou de Colombie – c’est à choix / Celui qui lit en braille les partitions de Frescobaldi dont certains passages le font sourire sur ce banc du Luco / Celle qui danse le long du canal pollué / Ceux qui filent du mauvais cocon / Celui qui voyage au bout de la nuit genre Easy Jet à Nouvel An / Celle qui ira très loin mais sans toi / Ceux qui feront leur chemin de croix / Celui qui se met le doigt dans l’œil du cyclone / Celle qui a toujours eu un tour d’avance en retard / Ceux qui se tirent des flûtes au sel / Celui qui se réfugie dans l’opéra de la bouffe / Celle qui lévite mais que retient au sol sa petite chienne encore tributaires de l’attraction terrestre faute d’exercice spirituels mais ça s’exerce / Ceux qui ne voient aucune échappatoire au fait d’être nés un jour et d’avoir à rendre leur tablier un autre jour et de se trouver pour le moment en butte aux fluctuations de prix du Panier de la Ménagère, and so on.
Image : Philip Seelen
Commentaires
Comment pouvez-vous à la fois avoir écrit le roman "virtuel" 'Le viol de l'ange', et publier une note intitulée 'Ceux qui en réchappent' ?
Le sens de votre question m'échappe absolument, et d'autant plus que vous écrivez sous le signe de la Contradiuction, qui n'entre même pas en ligne de compte en l'occurrence...