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Le Day of Genius

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À propos du Journal de Stendhal et du dernier roman de Philippe Sollers...

C’est aujourd’hui le Day of Genius, en mémoire du 29 décembre 1822 devenu légendaire où Stendhal a conçu De l’amour, qui se salue en anglais comme on le fait désormais des happy few, et je me le rappelle tout en annotant à la fois le Journal du jeune Beyle et le Trésor d’amour de Philippe Sollers tout plein de Stendhal et d’une jeune stendhalienne de Venise du nom de Minna Viscontinini (Stendhal usait quant à lui du pseudo de Visconti) mais aussi du Stendhal de Claude Roy qui se force un peu pour nous faire croire que Stendhal sans la politique se réduit à peu de chose – avant de nuancer pas mal par la suite-, et du même coup je me rappelle le Journal littéraire de Léautaud luttant également contre la double tendance au vague et à l’hypocrisie qui rapproche ces deux écrivains de la sincérité et du naturel
J’avais déjà lu des fragments du Journal de Stendhal dans les éditions de la NRF, mais c’est la première fois que j’en aborde la version intégrale de quelque 1266 pages, en collection de poche Folio, avec une très intéressante préface de Dominique Fernandez qui dégage bien la complète originalité de l’entreprise que constitue ce journal de bonheur et non de contrition ou de compulsion (par contraste avec ceux d’Amiel, de Constant, de Kafka ou de Pavese), et son paradoxe considérable, puisque Stendhal parvient à dépasser cette contradiction ordinaire entre la vie vécue et notée (« instant noté, instant perdu », me disait un jour ce balourd de Jean Dutourd) par sa rapidité ou plus exactement : l’immédiateté constante d’un exercice qui s’interrompra, cependant, au seuil des romans, puisque H.B. tient son journal entre 1801 (il a dix-huit ans et toutes ses dents) et 1823 (il en a quarante), dans la foulée du Day of Genius...

(À suivre...)

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