Celui qui dévore Mon chien Stupide de John Fante dans les allées de la Villa Borghese avant de découvrir que le titre original de ce livre est West of Roma / Celle qui rappelle le soir ses sept chats comme une paysanne ses poules / Ceux qui ont laissé leur Scottish a pedigree long comme ça sous la garde d’un ancien taulard dont l’animal apprécie les restes de la cuisine de première bourre / Celui qui aventure l’opinion selon laquelle les propriétaires de siamois sont des homos souvent refoulés / Celle qui prétend en femme d’esprit que tous les chiens ont une âme sauf le chien de fusil (ah,ah), et que tous les chats en sont dépourvus sauf ceux qu’a évoqués Baudelaire dans sont sonnet fameux / Ceux qui lisent Mein Kampf à leur pitbull / Celui qui va dormir dans la niche de son lévrier afghan Luppi après que sa femme Amandine lui a fait pour la énième fois son chantage du: c’est lui ou moi / Celle qui a gardé et fait naturaliser les peaux de tous ses bassets recousues ensemble en tapis mural du plus bel effet / Ceux qui ont été durement affectés par la mort de leur chat de gouttière Ciccio auquel il ont érigé le treizième mausolée du fond de leur jardin privatif / Celui qui fait courir sa levrette sur le home-trainer de son garage en la menaçant de sa grosse voix au moindre fléchissement de rythme / Celle que le chagrin a terrassée au retour des champs de sa chatte Baby dont la grande faucheuse du paysan Molard a sectionné les quatre pattes / Ceux qui envisagent de pacser leurs deux Danois dont l’orientation sexuelle est clairement différente, etc.
Aquarelle de JLK : la chienne Thea, gardienne vigilante du foyer de la Professorella et du Gentiluomo, à Marina di Carrara, entre sept chats et le robot tondeur Oskar.
Commentaires
Je partage avec cette description la lecture de Mon chien stupide mais il y a plusieurs années et je ne saurais décrire le lieu et l'heure, une certaine amitié spontanée avec les chiens mais j'ai renoncé à en ajouter de nouveaux après que la route a eu réduit un labry et une adorable griffonne à l'état de carpettes sanguinolentes, un goût prononcé pour les chats dont la population s'est réduite par divers accidents du même tonneau à deux survivantes. Je pense appartenir à l'espèce modérée, non idolâtre mais clairment amoureuse de la beauté paisible des aniamux de compagnie.
Merci pour l'humour.
Ah, terrible, la chatte Baby. Après tout cet humour, ça m'a coupé les jambes, si j'ose dire...
Il faut oser, parce que c'est une histoire vraie. J'habitais aalors dans les hauts de Lausanne, au bord des prés, à 200 mètres du bunker de Simenon. Mon chat, tout noir à petites taches blanches, s'appelait en réalité Gogol. Il disparut quelques jours, j'étais inquiet, et il reparut précédé d'une pauvre murmure. Il n'avait plus que quatre moignons sur lesquels il se traînait. J'ai cru d'abord à un acte de sadique, puis j'ai conduit l'animal au refuse voisin de la SPA, où on l'a endormi tout en m'expliquant qu'il était désormais courant que des chats, ou des faons, se fassent cisailler par les faucheuses qu'ils tâchaient d'éviter en se planquant par terre avant de bondir au moment où la machine leur passait dessus...
Une pancarte "Attention, chien dangereux" était accrochée sur la porte de ce qui lui faisait office de "chambre", précise Europe 1.