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La Forteresse de l'asile


Melgar10.jpgEn été 2008, La Forteresse, du réalisateur lausannois Fernand Melgar décrochait le Léopard d'or du Festival de Locarno dans la section Cinéastes du présent. Eveline Widmer-Schlump, ministre en charge du Département de l'intérieur, m'avait  dit être très impressionnée après la première du film. Celui-ci documente le séjour des requérants d'asile dans le centre d'enregistrement de Vallorbe. Aujourd'hui, l'un des protagoinistes est menacé de renvoi en Irak où sa vie est menacée.

« Ce qui est terrible, c’est que nous ne savons pas d’où ils viennent et qu’ils ne savent pas où ils vont ». Ces mots d’une des collaboratrices du Centre d’enregistrement de Vallorbe, Fernand Melgar les cite en exergue de La Forteresse, qui en illustre magnifiquement la réalité. Le sentiment de « ne pas savoir » est au cœur de la question de l’asile, qui a permis, avant les votations de 2006, à la propagande blochérienne (notamment) de développer deux portraits-type du requérant : l’Africain dealer ou le Rom chapardeur. La réalité, on s’en doute, est bien plus complexe. Fernand Melgar, fils d’immigrés espagnols, clandestin lui-même en son tout jeune âge, a vécu le résultat des votations sur l’asile comme une trahison alors qu’il venait d’obtenir sa propre naturalisation. Autant dire qu’il était personnellement impliqué quand il a pris son bâton de pèlerin documentariste pour répondre à cette question : la Suisse est-elle xénophobe ?
« Tout le monde a tenté de me dissuader de faire un film sur l’asile », commente-t-il aujourd’hui. « Mais lorsque j’ai expliqué à Philippe Hengy, l’un des responsables du centre de Vallorbe, que j’entendais y passer deux mois, soit la durée la plus longue d’un séjour de requérant, mon projet a commencé de l’intéresser… »
Six mois de négociations (notamment avec l’Office fédéral des migrations) et de préparation avec une équipe qui partagerait son immersion, deux mois (de décembre 2006 à février 2007) de tournage, un patient travail d’apprivoisement de tous les « acteurs », requérants et collaborateurs du centre, des conventions de travail très précises et sécurisées : telle est la base logistique de ce documentaire qui voulait échapper au «contre » autant qu’au « pour » afin de vivre «avec» les protagonistes.
Résultat : sur 150 heures d’enregistrement, 100 minutes d’observations et d’émotions parfois bouleversantes, mais ne jouant jamais sur l’effet. «Lors de mes premières approches, notamment avec des aumôniers, je sentais qu’on me peignait le centre sous des couleurs apocalyptiques», puis j’en ai découvert de multiples autres aspects. Avant de séjourner à Vallorbe, je me faisais une image simpliste de la réalité, comme la plupart des gens. Or ce qui m’est apparu de plus en plus fortement, c’est que la vie triomphe de l’enfermement. La réalité que je documente est très dure, mais j’ai voulu en capter toutes les nuances. « La seule fiction se trouve dans le réel », disait Godard. Et c’est à raconter ce réel que nous sommes efforcés avec mon équipe ».
Ombres et lumières
Le terme de « forteresse » a valeur de symbole : c’est à la fois ce centre vaudois qui tient bel et bien de la prison en dépit de son relatif confort, et la Suisse, l’Europe, l’Occident dont rêvent les damnés de la terre. Point de brutalité ni de hurlements à Vallorbe, mais des règlements stricts, l’ennui et la tentation pour les hommes de le fuir par l’alcool, l’encadrement sécuritaire – un gilet pare-balles entr’aperçu. Au fil de la procédure, des bribes de destins apparaissent. Récits parfois insoutenables. Avérés ? La tâche difficile des collaborateurs est de trier. Le film montre admirablement leurs cas de conscience autant qu’il reste à l’écoute de chacun. Et la vie filtre de partout : des fidèles africains transforment une messe en sarabande en entraînant le directeur bon pote, un enfant vient au monde, un Kurde invective un chiite irakien, un père Noël passe comme un ange pataud - et voici l’heure du verdict: permis accordé ou pas, transferts, lueur d’espoir, illusions perdues, départs vers on ne sait quelle clandestinité…

Commentaires

  • http://www.youtube.com/watch?v=eMXKt99W61A#

    Keep bangin' on the wall
    Keep bangin' on the wall
    OF FORTRESS EUROPE!

    2022 -A new European order
    Robot guards patrolling the border
    Cybernetic dogs are getting closer and closer
    Armoured cars and immigration officers

    A burning village in Kosovo
    You bombed it out now you're telling us go home
    Machine guns strut on the cliffs of Dover
    Heads down people look out! we're going over

    Burnin up! can we survive re-entry
    Past the mines and the cybernetic sentries
    Safe european homes built on wars
    You don't like the effect don't produce the cause

    The chip is in your head not on my shoulder
    Total control just around the corner
    Open up the floodgates Time's nearly up
    Keep banging on the wall of Fortress Europe

    Keep banging
    Keep banging on the wall of Fortress Europe

    We got a right , know the situation
    We're the children of globalisation
    No borders only true connection
    Light the fuse of the insurrection

    This generation has no nation
    Grass roots pressure the only solution
    We're sitting tight
    Cos assylum is a right

    Put an end to this confusion
    Dis is a 21st century Exodus
    Dis is a 21st century Exodus

    Burnin' up can we survive re-entry
    Past the landmines and cybernetic sentries
    Plane, train, car , ferry boat or bus
    The future is bleeding coming back at us

    The chip is in your head not on my shoulder
    Total control around the corner
    Open up the floodgates Time's nearly up
    Keep banging on the wall of Fortress Europe

    Keep banging
    Keep banging on the wall of Fortress Europe

    Dis is a 21st century Exodus
    Dis is a 21st century Exodus

    They got a right - listen not to de scaremonger
    Who doesn't run when they're feel the hunger
    From where to what to when to here to there
    People caught up in red tape nightmare

    Break out of the detention centres
    Cut the wires and tear up the vouchers
    People get ready it's time to wake up
    Tear down the walls of Fortress Europe

  • Who did write that stuff ? Are you the banging gangster ?

  • http://fr.wikipedia.org/wiki/Asian_Dub_Foundation

    http://www.youtube.com/watch?v=_JGPIBO5vZ4#


    sur une des versions de l'album "community music" figure en bonus une version française du titre "collective mode" interprété par un chanteur parisien avec un texte magnifique; je ne l'ai pas retrouvée sur le net.

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