UA-71569690-1

Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Poète, vos papiers

1057184855.JPG

Des pratique fétichistes du preneur de notes en situation aggravée. Visite d’atelier…

Mis en demeure de présenter ses papiers par le jeune peintre Fabien Clairefond de récente connaissance, aussi talentueux qu'intrusif et injonctif, l’auteur de ce blog lève un coin de voile sur sa méthode de preneur de notes invétéré, frappé par cette maladie incurable vers l’âge de 16 ans, qui n’a cessé de s’aggraver depuis lors.
Le support de cette manie compulsive (exercée initialement pour se libérer de la propension à mordre son prochain, notamment, ou pour dépasser le stade du miroir, comme on voudra) fut d’abord une série de petits carnets noirs de marque Biella et de format 10x16cm, dont ses archives comptent une soixantaine à l’heure qu’il est. Dans les années 90 du siècle passé, ledit support de taille modeste fut remplacé par de véritables livres, maquettes reliées aux pages vierges à lui fournies par ses éditeurs. A noter que l’encre du maniaque est verte depuis LA rencontre de sa moitié, dont les yeux virent du gris bleu au vert d’eau selon les variations de la lumière, et que chaque carnet manuscrit fait l’objet d’une recopie dactylographiée, occasionnant l’achat par série de sept de grands cahiers reliés noirs à tranches rouges de marque chinoise, dont chacun compte environ 188 pages. Lesdits carnets et cahiers noirs du malade sont enrichis de nombreux documents collés, cousus, agrafés, qui ajoutent au texte une manière d’hypertexte en trois dimensions et en feront d'improbables objets de collections, sait-on. Est-ce tout ? Sûrement non, mais pour le moment ça va comme ça. Bonsoir, Fabien...

868805760.2.JPG
1218205359.JPG1225310176.JPG701266559.JPG1109475102.JPG1929882911.JPG

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Images: de haut en bas et d'ouest en est: 1) La cathédrale de Chartres en passant sur carnet de petit format: aquarelle lavée en voiture sur la route de Saint-Malo. 2) Vue de la Désirade au jour de notre installation, en 1997. 3) Le chien Filou , connu des visiteurs de ce blog en tant que médiateur attitré, sous le nom de Fellow; 3) La maison rouge, à Montagnola, également peinte par Hermann Hesse; 4) Olivier provençal classique gesticulant, non loin de Pézenas, sur un carnet de la seconde génération, relié toilé; 5) Filou sévère, pour faire croire qu'il a la moindre aptitude de gardien, au-dessus d'un coin de Léman; 6) Transcription tapuscrite avec rajout de paysage aquarellé, la Savoie vue 315401032.jpgde Lausanne-City...  7) Carnets publiés aux éditions Bernard Campiche; L'Ambassade du papillon et 986284977.jpgLes Passions partagées, recouvrant les années 1973 à 1999.1935414010.JPG 8) Dernier carnet ouvert sur des images de Toscane et du lac des Quatre-Cantons.

Commentaires

  • Je trépigne tellement je suis content de voir ça!
    Les pages sont très belles, avec cette belle composition de l'écriture et du dessin.
    C'est magnifique.

    La cathédrale de Chartres
    Un coin de Léman
    Lac des Quatre-Cantons

    ...me font particulièrement rêver (et le reste est très bien aussi).
    Les carnets édités, ça, ça m'intéresse beaucoup. Merci beaucoup!

  • Magnifique. C'est à la fois très beau et émouvant... on sent le frémissement de la vie qui traverse ces pages, on se trouve bizarrement un peu indiscret aussi, comme si c'était beaucoup plus personnel, intime, en cet état qu'un vrai livre imprimé. En plus des mots, il y a le grain du papier, son bruit ..et les couleurs évidemment qui ont vécu et vibrent encore.
    Un regret: il n'est pas possible d'agrandir l'image en cliquant dessus. Peut-être est-ce aussi bien de rester à distance.. je viens de parler de discrétion et tss ;) je suis incorrigible!

  • WINDPAPER

    Les papiers du poète
    C'est l'Arménie qui brûle
    Et la brise du jasmin
    Qui propage ses essences
    Au creux des reins
    Des cécités de l'aurore
    Les papiers du poètes
    Sont des sarments d'alouette
    L'aube scandaleuse d'une allumette
    Dont les virages circulaires
    Réaniment les polarités
    Des velours homogènes

  • Impressionnant, tout bonnement impressionnant, je dirais. Sur ce, je m'en vais finir de ranger mes carnets de correspondance, et toutes ces feuilles volantes. Les ranger dans un feu serait le plus simple, mais enfin.

    Bien à vous

    Mike.

  • Mais non Mickey, surtout pas le feu. Vous verrez comme tout mûrit. Patience et amour, ensuite délices et orgues, si possible de Barbarie. Et si vous nous proposiez plutôt un chti choix de poèmes pour la prochaine livraison Number 76 du Passe-Muraille, parution juillet 2008 ? Ce serait flambant, non ?

  • Et bien, très flambant, je dirai. Je vais alors de ce pas envoyer un pigeon-voyageur au Maître, huhu.

  • Y sont trop chous, Fred et Mike. Faudrait les présenter. Feraient du cheval fou...

  • Peter Beard n'est pas loin...

    Je ne comprends pas une chose:
    "chaque carnet manuscrit fait l’objet d’une recopie dactylographiée, occasionnant l’achat par série de sept de grands cahiers reliés noirs à tranches rouges de marque chinoise, dont chacun compte environ 188 pages."

    Les pages dactylographiées sont collées dans les carnets?

  • Pourriez-vous nous remettre cette page que je ne connaissais pas ? En plein coeur de votre écriture de ce beau livre en chantier, se trouver face à ce témoignage est très émouvant : on touche presque votre écriture. J'adore les petites aquarelles mêlées à vos mots si patients, si impatients...

  • CHAPITRE XXIV
    Où l’on voit, tel saint Michel terrassant le démon, notre ami Cap avoir raison des plus basses températures

  • Franchement parlant, je n'ai pas du tout envie d'entretenir ce fétichisme, même s'il a son charme. Bon, j'ai ressorti la bricole pour Christiane, mais La Chose est autre chose. Passons.

  • Ce n'est pas du fétichisme , Jean-Louis , c'est un partage émouvant avec un manuscrit.
    Je vous explique : J'ai lu ces derniers mois le magnifique et bouleversant Journal d'Hélène Ber. J'ai beaucoup aimé ce livre mais il y avait une distance entre lui et moi. Par hasard, méditant dans le Mémorial de la Shoah, (rue Geoffroy-L'Asnier - Paris IVe) je tombe en arrêt devant une petite vitrine contenant... son cahier ouvert, je crois, à la page 48. Cette écriture fine, cette encre, ses feuilles...j'ai senti à ce moment précis sa vérité, son humanité. Le manuscrit l'incarnait, la faisait proche, simple, des nôtres.
    Quand je suis tombée par hasard sur cette page de votre blog : votre écriture, vos dessins, vos aquarelles ont rendu proches quelque chose de vous qui nous ressemble. Parfois ces pages dactylographiées (je ne sais si le mot est adéquat), sur l'écran, créent une distance, idéalisent, éloignent. J'avais besoin de relier l'écriture au geste , à l'outil. Un artisan du verbe, un métier humble et magnifique qui donne à la création littéraire son prix de sang et de chair et de sueur et de crampe dans les mains...
    J'ai été un peu longue, excusez-moi , mais votre commentaire m'a obligé à creuser ! MERCI.

  • Mais je comprends tout à fait ça, Christiane, et je sais l'émotion de retrouver une page manuscrite, j'ai dans mes collections des tas de bribes de tout ça, des lettres, des autographes, des objets, et pourtant tout ça est bon pour le feu. Flambons plutôt...

  • Parce que des hommes dans un temps de terreur ont brûlé des livres, il faut résister et protéger un manuscrit comme on protège un oiseau tombé du nid. Seul le lecteur lui donnera des ailes pour voler. Là où ils ne pouvaient entrer avec un livre, ils ont survécu en récitant un livre, en le réécrivant.
    Vos livres font du bien , JL, ils endossent notre douleur pour rendre le monde plus vivable, mais vous, pour écrire cela , vous portez lourd. Est-ce cela brûler ?

  • Qui est MIKE B... je brûle de le connaître...
    J'ai tellement brûlé de chose depuis quelques années...
    Mais le feu de joie de la Saint Jean qui s'éteint au matin ne remplacera jamais la chaleur d'un foyer jour après jour alimenté!
    Amitié chaleureuse...

Les commentaires sont fermés.