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Retour à Ozu

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Ce qu'en disait Wim Wenders... 

"Je vous parle des plus beaux films du monde. Je vous parle de ce que je considère comme le paradis perdu du cinéma. A ceux qui le connaissent déjà, aux autres, fortunés, qui vont encore le découvrir, je vous parle du cinéaste Yasujiro Ozu. Si notre siècle donnait encore sa place au sacré, s’il devait s’élever un sanctuaire du cinéma, j’y mettrais pour ma part l’œuvre du metteur en scène japonais Yasujiro Ozu…Les films d’Ozu parlent du long déclin de la famille japonaise, et par-là même, du déclin d’une identité nationale. Ils le font, sans dénoncer ni mépriser le progrès et l’apparition de la culture occidentale ou américaine, mais plutôt en déplorant avec une nostalgie distanciée la perte qui a eu lieu simultanément. Aussi japonais soient-ils, ces films peuvent prétendre à une compréhension universelle. Vous pouvez y reconnaître toutes les familles de tous les pays du monde ainsi que vos propres parents, vos frères et sœurs et vous-même. Pour moi le cinéma ne fut jamais auparavant et plus jamais depuis si proche de sa propre essence, de sa beauté ultime et de sa détermination même : de donner une image utile et vraie du 20ème siècle". Cette émouvante déclaration d’amour d’un cinéaste à un autre est signée Wim Wenders, extraite de son magnifique documentaire, Tokyo Ga.
On y revient par le truchement de L’élégance du hérisson de Muriel Barbery, qui rend elle aussi un bel hommage à Ozu en citant plusieurs scènes de ses films et en donnant son nom à l’un de ses protagonistes, le seul homme fréquentable du roman...

(noté sur un coin de table en regardant Crépuscule sur Tokyo, un Ozu bien sombre et bien tendre marquant un tournant de son œuvre)

Commentaires

  • J’aime bien : « aux autres fortunés qui vont le découvrir »

    C’est aussi ça l’exception culturelle dont on ne veut pas à l’OMC. C’est cette capacité des gens qui ont découvert une œuvre d’envier ceux qui ne la connaissent pas. Un peu comme si les conducteurs de Porsche se mettaient soudain à envier ceux qui vont un jour en acheter une au lieu d’écraser les propriétaires de petites voitures de toute leur morgue et leur pognon comme ils en ont l’habitude.

    Venez nombreux dans le club des fans d’Ozu, on pourra se raconter la scène des deux vieux assis sur le mur, dos à la mer, dans cette station balnéaire du sud. Leurs enfants trop occupés à Tokyo par leurs affaires leur ont offert ce séjour de rêve. Ils hésitent à s’avouer qu’ils ne sont pas satisfaits, quelques mots de plus et derrière la tristesse de la scène surgissent l’humour, le rire et toute leur complicité. Ils vont quitter cet endroit où ils n’auraient jamais dû venir pour retrouver leur belle-fille qui vit dans une chambre modeste… Dur de faire meilleur assaut contre l’absurde d’une certaine modernité.

  • Merci, Joël, de ne pas envier ma 2CV, toi qui roules en Facel-Vega...

  • Je ne connaissais pas Facel-Vega mais c'est intéressant.

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