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Sortir du noir

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Après le moment de noir qui m’accable chaque matin, je reviens à la vie en buvant mon café à la fenêtre d’où je vois le monde émerger lui aussi du noir en beauté ; et ce mot me sauve alors : ce mot de beauté.

Aussi, ces carnets m’aident à me retrouver, chaque jour après l’autre, c’est le bout de bois flotté à quoi je m’accroche pour ne pas sombrer.

Sa qualité de porosité fait de Shakespeare l’écrivain des écrivains, plus encore que Baudelaire qui a pourtant tout senti lui aussi. Mais à la porosité s’allie l’effort de transmutation sans lequel la porosité ne serait qu’une disposition spongieuse et passive. La poésie est un acte.

A l’aube ce froid
coule sa menace.
On ne sait
si c’est avant ou après.
Le mal rôde,
il a tous les noms,
nulle part et partout.
Tout est dispersé.
Seule,
tu respires à mes côtés ;
seul
ce souffle
nous anime.

JLK: Grammont à l'aube. Huile sur toile, 2005.

Commentaires

  • Ce « moment de noir » , on ne peut pas mieux le décrire, qui submerge tout au petit matin, je le connais bien aussi. Un vrai puits sans eau claire que je n'ai pas encore réussi à transformer en poème...

  • idem que vous

    quelques moments de lecture m'aident

    ou des gestes quotidiens: presser un citron, peler des fruits, faire un café... noir

    peut-être se sent-on désarmé d'être (encore) vivant

  • "pour ne pas sombrer". alors puisqu'une fois, grâce à vous, j'ai lu un remarquable livre, dont le titre et l'auteur inconnu à cette époque m'échappent en cette fin d'après-midi. ma bibliothèque est immense et mal rangée. mais souvenez-vous. c'était dans le Passe Muraille. 1ère page. Le livre de l'été, le livre qu'il fallait absolument lire. Le seul et l'unique livre. et c'était une pure merveille. merci.

  • C'est dans ces moments-là qu'il faut se rappeler le vieux Parmenide : "l'être est, le non-être n'est pas" ; c'est un joli poème je trouve... A bientôt de vous lire Jean-Louis, toujours avec autant de plaisir !

  • Merci les amis. C'est ce que JLK me demande de vous dire à sa place. Pour l'instant il pionce. Très fatigué par ses soirs de servitude à son journal. Se demande ce qu'il fiche là-dedans mais sourit aussi de ce travail de mercenaire. Pense à ce que faisait Fellini de tout ça - la vie comme un tabloïd...

  • Et bien lorsque je sombre aussi dans le "noir", il m'arrive d'ouvrir ces carnets de la Désirade... Nous partageons alors ton bois flotté.
    Ils m'offrent du goût, de la curiosité, de l'apaisement. Et ton envie, JLK, de garder les yeux ouverts sur le monde me permet d'agrandir les miens et j'y puise un peu de lumière.
    Merci.

  • Il faut deux rivages à la vérité : l'un pour notre aller, l'autre pour son retour. Des chemins qui boivent leurs brouillards. Qui gardent intacts nos rires heureux. Qui, brisés, soient encore salvateurs pour nos cadets nageant en eaux glacées. René Char

    Comment peut on vous renvoyer un peu de la lumière que vous nous distribuez jour après jour?...
    Comment peut on vous redonner l'esprit chantant et l'agape?...

    Laissez nous porter un peu de votre fardeau...

  • Copié dans SHUSHA pour vous tous...

    La naissance de Dieu

    Oui, nous sommes seuls. Oui, nous sommes séparés de tout. Oui, nous sommes abandonnés à nous mêmes, et rien n'interviendra pour nous sauver, car nous sommes Celui qui grandit sans savoir et dont les gestes, comme une guirlande enlaçant l'Esprit et le Temps, doivent s'ouvrir sur l'Eternel. Rien ne nous dira jamais que nous avons tord ou que nous avons raison, car notre vie, en vérité, s'écoule en dehors de ce qui est juste et de ce qui ne l'est pas. Quoi que nous fassions, le mal le plus atroce ou le bien le plus haut, c'est cela, et rien d'autre, qui doit être fait pour que croisse ce qui se forme en ce moment en nous et que, demain, prenant nos traits et effaçant le monde, apparaisse le visage d'amour de la Divinté. La création n'a pas d'autre but que de manifester ce qui la manifeste. Peu importe le nom que l'on donne à ce Pouvoir qui se rit de tout et se rêve d'univers en univers. Devant la Nuit qui nous parait déserte, devant le Silence qui répond à nos questions, il nous faut consentir à la vérité : Celui que, partout, nous cherchons sans Le trouver nulle part n'est autre que nous, que notre être secret en gestation derrière le voile de l'immensité. Car bien loin d'être mort, Dieu n'est pas encore né.

    Archaka

  • Être seuls et pourtant si entourés, émerger seuls mais pourtant aux autres se raccrocher, être seuls et pourtant tant apporter, n'être seul que pour l'attendre, naître seul que pour se rendre, n'être seul que dans les nuées et au petit jour, au dernier jour s'élever dans la lumière de ses yeux dorés.
    A bien bien tôt :)

  • "Fini d'être consumés par le feu, nous sommes le feu lui-même !" Hi Fellow !

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