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Les escholiers


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L’auteur masqué (27)

Ce texte est tiré des premières pages de l'extraordinaire nouvelle de Nicolas Gogol, intitulée Vij, du nom du chef des gnomes russes dont les paupières sont si lourdement plombées qu'elles tombent jusque par terre. Cherchez la ressemblance avec ceux qui s'aveuglent. En attendant, personne n'a identifié Gogol dont le style se reconnaît pourtant à 33 verstes, même en traduction (ici, dans la Petite Bibliothèque Ombres, de Louise Viardot).

« Dès que la cloche du séminaire, qui était pendue à la porte du couvent des frères, à K., se mettait en branle, on voyait arriver de toutes les parties de la ville des groupes d’écoliers. Les grammairiens, les rhétoriciens, les philosophes et les théologiens se rendaient aux classes avec leurs cahiers sous le bras.
Les grammairiens étaient encore des enfants; en marchant, ils se poussaient les uns les autres, et se disaient des injures d’une voix de fausset. Ils avaient presque tous des habits sales et déchirés, et leurs poches étaient toujours remplies de mille brimborions, tels qu’osselets, sifflets de plume, croûtes de pâtés, et jusqu'à des jeunes moineaux auxquels il arrivait de pépier dans le silence de la classe, ce qui attirait quelque fois sur leur possesseur des coups de férule ou même une bonne cinglée de verges en cerisier. Les rhétoriciens marchaient avec plus de gravité; leurs habits avaient moins d’accrocs, mais en revanche ils portaient presque toujours sur leurs visages quelques ornements dans le style des figures de rhétorique, un œil au beurre noir ou une lèvre toute boursouflée. Ceux-là devisaient entre eux et juraient d’une voix de ténor.
Les philosophes et les théologiens parlaient une octave plus bas, et n’avaient rien dans leurs poches que des brins de tabac noir. Ils ne faisaient jamais de provisions, car ils dévoraient dans l’instant tout ce qui leur tombait sous la main. Ils sentaient tous la pipe et l’eau-de-vie, et de si loin que plus d’un artisan, allant à sa besogne, s’arrêtait et flairait longtemps l’air comme un limier. »

Commentaires

  • Depuis hier soir, j'espère que quelqu'un va poser une question, un peu débroussailler le terrain, parce que je patauge ! Voyons... écrivain français de la première moitié du XXe siècle ?

  • En premier lieu: me renvoyer votre adresse pour que je puisse vous envoyer le livre promis la dernière fois. Ensuite non: pas la première moitié du XXe, ni dans l'Hexagone.

  • Le professeur Tournesol confirme: un peu plus à l'Est...

  • Bonjour Papillon! ça va chercher du côté de Lev Tolstoï"Enfance et Adolescence" ou carrément du côté de ton copain Tchekov, non?

  • Pas loin

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