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Au plaisir du poète


François Augiéras versus Michel Onfray: la poésie contre le wellness philosophique.

 
Le plaisir va-t-il devenir obligatoire ? L’hédonisme fera-t-il l’objet demain de cours sanctionnés par des examens ? Faut-il se réjouir de voir Michel Onfray devenir LE philosophe le plus vendeur de la France du poète Villepin ?
Je me pose ces graves questions ce dimanche matin, en écoutant une plaque de Buddy Guy trouvée hier pour une thune dans une grande surface de la zone industrielle voisine, au milieu des champs de neige, après avoir repris la lecture du Voyage des morts de François Augiéras, réédité dans Les Cahiers Rouges alors que paraît une biographie (et même deux paraît-il) consacré à cet étrange personnage, mystique barbare et très lumineux écrivain au demeurant.
J’ai commencé de lire l’autre jour la Contre-histoire de la philosophie de Michel Onfray, qui se propose de lutter contre « les protagonistes les plus austères de la grande guerre des idées ». A en croire l’auteur, «l’histoire de la philosophie est écrite par les vainqueurs d’un combat qui, inlassablement, oppose idéalistes et matérialistes ». Plus précisément, «avec le christianisme, les premiers ont accédé au pouvoir intellectuel pour vingt siècles. Dès lors, ils ont favorisé les penseurs qui oeuvrent dans leur sens et effacé toute trace de philosophie alternative ».
Chic n’est-ce pas : ce Michel Onfray va ruer dans les brancards des vieilles noix de la philosophie: haro sur Platon et Plotin, sur l’Augustin et le Thomas si peu taquin ! Réjouissons-nous de re-jouir…
Mais rien de réjouissant, à vrai dire,  ni moins encore de jouissif, à la lecture de Michel Onfray, qui pontifie comme une vieille noix, justement, et simplifie comme jamais les pire scolastiques n’ont simplifié. Ainsi que le lui fait observer amicalement Jean-Louis Ezine par une lettre ouverte parue cette semaine dans le Nouvel Obs, Michel Onfray, le rebelle (?) de naguère, est en train de virer pédant grave et massif. Demain c’est forcé : ce sera l’Institution, L’Académie de l’Hédonisme, en attendant l’Eglise Hédoniste des Derniers Jours.
Surtout il y a cela : que la phrase de Michel Onfray ne chante pas, contrairement à celle de Saint Augustin. Que le style de Michel Onfray ne bande pas, à l’opposé de celui de Blaise Pascal. Bref que lire Michel Onfray n’est plus un plaisir mais un pensum, qui me rappelle à l’instant qu’on approche de l’heure du culte.
A l’heure du culte je lirai plutôt, avant de déblayer la putain de neige d’alentour, des phrases de François Augiéras. François Augiéras fut un vrai rebelle et jusques à la fin des fins dans sa grotte. François Augiéras faisait l’amour avec le monde en faisant l’amour avec un peu tout le monde, des jeunes filles, des jeunes garçons, des adultes consentants des trois sexes, des vieillards, des enfants, des chèvres, des nuages, surtout des mots. L’époque qui affiche les mots parce que la chose n’y est plus devrait brûler logiquement François Augiéras en même temps qu’elle se prépare à sanctifier puis à cloner Michel Onfray.
« J’étais jeune et comme les races que nous avions créées, il me semblait voir la lumière pour la première fois », écrit François Augiéras ce dimanche matin, tandis que Buddy Guy, le nègre à couilles pleines de lait blanc comme la neige, pousse son Broken hearted blues qui me fait m'épanouir de douleur bleue...
Ce dimanche matin François Augiéras me raconte comment il va au petit bordel de la montagne « où deux ou trois filles vivent à côté des étables dans les villages des vallées perdues », puis il me raconte comment il caresse le fils du notable qui lui a ouvert son grand lit de bois français, à Tadmit dans l’Atlas saharien.
François Augiéras, jeune homme nu dans le désert, cite Karl Jaspers chez lequel il a trouvé « le seul commentaire donnant la candeur matinale de l’œuvre de Nietzsche : « Une carrière, disait-il, une colline ouverte au soleil levant. Ca et là des blocs immaculés, non pas un édifice, mais des pierres blanches mouillées de rosée sur l’herbe du printemps ».
A l’instant l’herbe du printemps n’est qu’une promesse sous la neige candide, et François Augiéras repose en paix sous sa pierre elle aussi sous la neige là-bas de Dordogne, mais ses mots en troupeaux me vivifient comme la voix de Buddy Guy ce dimanche du Seigneur des agnelles : « J’allai plus loin, comme les jeunes filles en Israël qui gardent les troupeaux, un livre, un fusil à la main »…
François Augiéras. Le voyage des morts. Grasset, Les Cahiers Rouges, 2006.

Commentaires

  • Bonjour Jean-Louis,

    Déblayer la neiges pour se rendre à l'office de l’Eglise Hédoniste des Derniers Jours* c'est gonflé. Il y a quelques trucs pas trop mal écrit dans Onfray mais cela fait longtemps qu'il ne prend plus le temps de faire des phrases. C'est le problème des gourous, il faut qu'ils pondent alors ils finissent par dire n'importe quoi pour éditer livres, CD, DVD... Ceci dit, je suis tombé l'autre jour sur le blog de confrères jaloux, c'était encore pire, pour l'ennui.

    * N'est-ce pas plutôt « du septième jour » lorsque Adam et Eve se retrouvent seuls au paradis terrestre et qu'ils se mettent à forniquer avec toutes les créatures qui passent par là en mangeant des fruits trop mûrs.

  • Bonsoir JLK,

    Je suis un peu trop juge et parti pour prétendre à un avis objectif sur Onfray, mais, en plus de sa branchitude à lunettes rectangulaires et au cheveu souple, ce qui me paraît le plus inquiétant chez lui, c'est cet extrêmisme qu'il prétend dénoncer et dont il fait indéniablement preuve ; ainsi je l'ai entendu comparer platoniciens (suppôts du pouvoir - contrairement à lui le philosophe rebelle - et soit disant persécuteurs des philosophes cyniques et nazis!!! C'est limite si il ne prétend pas que les cyniques ont été raflés! En cela je vous rejoins donc totalement : il y a quelque chose d'autoritaire dans cet hédonisme militant.

    J'ai été marqué par la lecture de "Barbares d'occident" d'Augérias un tout petit volume, à la suite de quoi je me suis porté acquéreur de plusieurs de ses livres que je n'ai malheureusement toujours pas lu...Quelle style pur et énergique!

    Une pensée pour Muray pourcesser mon bavardage.

    Bien à vous JLK.

    PS : petite coquille ici : « J’étasi jeune et comme les races que nous avions créées, il me semblait voir la lumière pour la première fois ».

  • La nouvelle de la mort de Philippe Muray, que j'apprends à l'instant par vous (c'est dire à quel point j'étais sous la neige...), m'attriste beaucoup. C'était un fier mousquetaire et un esprit libre, dont les observations étaient souvent éclairantes. Je me trouvais souvent en désaccord avec ses vues péremptoires, mais c'était plus intéressant d'être en désaccord avec lui que d'être d'accord avec soi-même...

  • Bonjour,

    J'ai traité sur mon blog de François Augiéras, un sujet qui semble vous intéresser...

    http://stephanelibertad.com

    Cordialement,

    Stéphane

  • Cher Stéphane, la tombe d'Augiéras me fait penser à celle de Genet. Vous avez bien fait d'ouvrir cet espace à votre parole. Vous constatez que l'imbécillité se répand jusque sur le Mont-Royal et c'est le moins, il y a bien plus mais NOUS les aurons: continuez, continuons...

  • Bonjour,

    Je suis assez surpris de ce commentaire sur Onfray. Que ses livres se vendent bien est-il un argument contre sa pensée ?
    A l'université populaire de Caen, les cours sont libres : pas de frais d'inscription, pas d'examen, pas de contrainte d'âge. Alors pourquoi imaginer un scénario inverse ? Pourquoi introduire l'idée d'un gourou, d'un directeur d'idées ? Il ne me semble pas qu'il ait cette prétention. En revanche, l'accusation revient souvent pour le critiquer : est-ce à dire que le terrain de l'argumentation des idées est insuffisant ?
    Qu'il propose et invite à lire ou relire des textes négligés par l'université dans sa "contre-histoire" (et qu'il aide à leur réimpression !), chacun ne devrait que s'en réjouir, même ceux qui n'apprécieraient pas les idées qui y sont défendues.
    Qu'il critique l'idéalisme et sa place dans la culture, même si on n'en est pas d'accord, est-ce à déplorer dans une société qui permet la confrontation des idées ? Si sa lecture est fausse, ne suffit-il pas d'en donner une autre plus convaincante sans le mépriser pour autant ?
    Il n'écrit pas comme Saint-Simon, sa prolixité peut ennuyer. Mais ses idées ? Sont-elles plus justes que celles de St Augustin ou Pascal ? Moins ?
    Sa vie compte-t-elle pour rien ?
    Que comprendre dans le parallèle avec la poésie de Villepin (mais qui lit Villepin ? Quel sens de parler de la "France du poète Villepin" ? Existe-t-elle ?!)
    Que faut-il donc déplorer ou craindre ? Ses prises de position contre le capitalisme ? Sa critique de la religion ? Son exposé matérialiste ? Son style qui menacerait grandement l'apprentissage de la langue dans les écoles ?

    Comme dans toute pensée, il y a des erreurs ou des approximations, et la critique la plus convaincante est encore de les montrer. Pas de reprocher à un auteur quel qu'il soit qqch qui n'existe pas ou pas encore : "demain c'est forcé".... quoi au fait ?

    Cordialement,
    Geofrey

  • vraiment, c'est étrange comme certain prêcheur d'un soi-disant hédonisme ne dispose même pas d'un échantillon démonstratif, n'importe quel idiot de troisième zone en étalerait un minimum pour séduire autre chose que des mouches à vinaigre, n'est-ce pas?

    pour l'oreille:

    http://gmc.podomatic.com/entry/2007-03-25T11_13_28-07_00

  • Cher JLK,

    Un grand merci pour ce billet.

    J'abhorre l'Onfray omphale qui se plaît à jouer le centurion exécutant Jésus. D'ailleurs, les termes qu'il emploie au sujet du Christ témoigne bien de son insensibilité crasse.

    Onfray est un sous-produit de BHL. La blessure en moins (il n'a pas raté un héritage qu'il aurait pu honorer, celui de Derrida).

    C'est viscéral. Je ne peux pas le sentir. Je lui ai senti d'ailleurs le livre une fois et tout de suite j'ai montré les crocs.

    Je ne sais pas s'il est de la France du poète Villepin, mais ce dont je suis sûr, c'est qu'il n'est pas de celle de Villon!

  • Merci, cher GMC, pour cette délectable révérence au Roi Onfray. Quant à Geofrey, tant mieux si ce pain-là vous nourrit, qui paraît un peu spongieusement fade à d'autres dont je suis. Quant à incriminer la jalousie de ceux qui osent s'en prendre à un "philosophe" à succès: c'est un peu court jeune homme, même si ça ne mange pas de pain. Marc Levy a le même genre d'arguments, et Paul-Loup Sulitzer aussi, de même que Céline Dion. Ceci dit, pour discuter des idées recyclées par Michel Onfray, je préfère aller aux sources vives: à La Boétie, à Lucrèce, Helvétius ou Dodin-Bouffant et son exquis pot-au-feu - et l'incomparable Soubise... Salut Frédéric, et merci pour Villon, sans oublier Richepin.

  • "C'est viscéral. Je ne peux pas le sentir. " Merci pour ce résumé qui me dispense d'argumenter en faveur de l'excellent Onfray.

  • Cher Arnaud,

    J'ai la culture tripale, viscérale, sanguine... J'ai l'argument pauvre, la poésie riche. Pardonnez-moi donc d'être resté au stade du cri.

  • Arnaud a d'autres arguments que l'Argument. J'étais en train de lire L'Arbre de la connaissance de Varela lorsque je suis tombé sur son Appel d'air. Manque pas de souffle, le lascar, d'intituler son site Carnets du sous-sol, mais je trouve intéressante sa perception à fleur de sensation même si ça manque un peu de fruit et de bête...

  • J'y suis! Merci pour le tuyau.
    Je trouve son dédale très chouette.
    Et ça me parle bien plus que Ômfrais!

  • Bonjour,

    Ce qui est un peu court, c'est de s'en tenir aux tirages, que ce soit pour Onfray ou Levy. Levy resterait mauvais s'il n'avait vendu que 100 exemplaires.
    L'argument n'était donc pas : Onfray est bon puisqu'il vend, mais il n'est pas forcément mauvais parce qu'il vend...
    L'invective et le viscéral sont incontestables. Avec ça, on est sûr de rompre tout dialogue, chacun est renvoyé à sa chapelle.
    Pour ceux qui voudraient montrer l'inanité d'un tel penseur, il est toujours possible d'affuter ses arguments et de faire une telle démonstration en public (mais il faut aller à Caen), puisque le cours est toujours suivi d'une séance de questions libres...
    La "Contre-histoire" compte aujourd'hui 6 volumes. La condamner après les premières pages me semble un peu court.

    Il n'en demeure pas moins que j'apprécie votre blog et vous remercie de toutes ces découvertes.
    Geofrey

  • Allons Geofrey ne prenez pas ça trop au sérieux, en tout cas avec moi: je n'ai pas envie de polémiquer plus que ça à propos de Michel Onfray, je suis content pour vous que vous ayez trouvé un lieu de discussion vivant à cette université populaire - j'ai pour ma part de terribles souvenirs de faculté où sévissaient des éteignoirs, par ailleurs je suis très peu philo à concepts ou systèmes, je n'ai jamais marché qu'à des philosophes écrivains ou poètes, genre Camus et Char à seize ans, Rimbaud et Kazantzaki à dix-sept, Nietzsche et Rilke à dix-huit, Thoreau et Kafka à dix-neuf, ainsi de suite et maintenant un peu de tout, mais il me faut de la poésie et du paradoxe et des phrases qui bandent comme des ressorts ou rutilent comme de l'huile à ressorts que je ne trouve pas chez Onfray (nullement créateur évidemment) tandis que j'en trouve chez Sloterdijk et chez Simone Weil et chez Merleau-Ponty et chez re-Nietzsche et quelques autres dont personne ne parle plus ou pas encore - je ne sais pas: Cézanne à l'écrit, Annie Dillard dans les roseaux ou Bachelard à l'oral... ah mais il faut que je regarde un peu la neige neiger maintenant, bonsoir.

  • j'en ai encore un en stock:

    ODE A MICHEL ONFRAY


    Salut à toi, philosophe du pathétique
    Charançon d'inutiles pensées mécaniques
    Pondeur de vains discours creux et répétitifs
    Vaniteux charlatan amateur de poncifs

    De l'hédonisme tu te prétends représentant
    Tu n'es pourtant qu'un intellectuel stérile
    Plaisir et souffrance ne sont pas différents
    Le croient les aliénés, les inconscients débiles

    Tes paroles sont fondées par le nauséabond
    De la pensée hystérique elles sont les otages
    Neurones éteints ne sachant qu'un affreux verbiage
    Que tu fais passer pour une belle érudition

    Constructeur de viles théories insipides
    Tu affirmes fort tes opinions essentielles
    Qui se révèleront aussi creuses que vides
    Constituées de fragments de superficiel

    Tes idées sont du recyclage passéiste
    Relooké aux couleurs d'un temps plutôt absent
    Tu vends de la soupe aux malheureux indigents
    Qui se réjouissent d'avaler ta bouillie laxiste

    Le jour où tu sauras définir le sujet
    Peut-être écouterons-nous ta prose arrogante
    Fondée par l'autosatisfaction délirante
    De l'épicier qui aime encaisser la monnaie

    Sois rassuré tu n'es pas seul dans cette misère
    Ce brouillon d'intellect qui brasse de l'ineptie
    Nombreux sont ceux qui se complaisent dans l'avanie
    De leurs fronts obtus ne jaillit pas la lumière



    et, juste pour dire, à l'attention de geofrey: fut un temps où je prenais les débiles - au sens littéral - comme onfray pour des gens sérieux et conséquents, j'ai donc erré dans leurs ouvrages ventripotents pendant un temps que la décence et l'intelligence pourraient aisément considérer comme du temps perdu; pour votre info, michel onfray ne souhaite pas discuter de ses postulats stupides, je le sais pour lui avoir écrit plusieurs fois (tout ceci remonte à pas mal de temps, avant la gloire et le cash-flow).

    je vous soumet donc la problématique qui lui fut soumise en son temps et à laquelle, bien entendu, il répondit par la grandeur de son silence; puissiez-vous en tirer quelque amusement:

    les philosophes prétendent que leur discipline se base sur l'observation; or, qu'est-ce donc que l'observation? un phénomène comprenant trois termes:

    - le sujet observant

    - l'action d'observer

    - l' (ou les) objet observé


    voyez donc ci-dessus la simplicité de la chose (en contraste avec la lourdeur du discours de plomb creux véhiculé par onfray)



    il se trouve que personne sur cette terre ne sait répondre à la question "qui suis-je?"

    le philosophe rigoureux dans sa démarche, une fois arrivé devant cette question, se devrait en toute honnêteté intellectuelle de s'asseoir devant et de passer sa vie entière sur elle; au lieu de cela, la plupart, et onfray n'est en aucun cas une exception en ce domaine, préfèrent aller gloser sur des sujets périphériques qu'ils parent de la grandeur de leur vanité.

    mais je vous le demande, que vaut le résultat d'une équation où le principal terme reste inconnu et est, de plus, sciemment ignoré dans les postulats et autres présupposés?

    si vous êtes un garçon a minima sensé, vous saurez répondre de vous-même, c'est une réponse on ne peut plus simple...




    enfin, ne vous inquiétez pas, le monde des sérieux est plein de ces incongruités qu'ils qualifieraient d'escroquerie intellectuelle s'ils étaient pas tant obnubilés par la saveur de leurs potages en tous genres.

  • Je suis ébahi par tant de simplicité. Comme la haine tourne bien les choses en notre faveur ! En dehors du sujet, point de salut !
    Pourquoi ne pas l'ignorer cet homme-là, si vous n'êtes pas intéressé par des questions "périphériques" ? Le ressentiment déborde ?
    Onfray, comme bcp d'autres imbéciles, ne s'est évidemment jamais interrogé sur la question, de savoir s'il était fils de dieu ou de sa mère, s'il avait bien lu Montaigne ou Descartes, et si son âme passerait le stade de la putréfaction.
    Il faut bien reconnaître qu'il a commis un acte impardonnable en ne vous répondant pas gmc, alors qu'il répond à des milliers d'autres !
    Mais comme je suis un "débile mangeur de soupe", je n'ai certainement pas entendu vos vers. Qu'importe ? Mon nombril suffit bien, n'est-ce pas ?
    Bien le bonsoir.

  • la haine est toujours dans les yeux de celui qui l'invente, cher ami, elle n'est nulle part ailleurs.

    onfray, comme beaucoup de ses confrères, omet sciemment le résultat de l'équation qui vous a été présentée et que, manifestement, vous ne souhaitez pas non plus approfondir, n'est-ce pas? ^^ total fun, comme dirait l'autre...
    pour précision, ces textes datent de 2006, il y a déjà bien longtemps que le sieur onfray ne dispose ici que du crédit qu'on accorde aux marchands en tous genres.

    soit dit en passant, où avez-vous lu qu'une réponse de sa part était attendue? et où avez-vous lu qu'il était impardonnable? alors qu'uniquement des faits vous ont été présentés....votre réponse n'est qu'un dialogue d'extrapolations que vous menez avec vous-même, tout comme vous vous appropriez de vous-même le statut de "débile mangeur de soupe" que personne ne vous a offert a priori.

  • Pardonnez-moi gmc, vos vers ne témoignent d'aucune haine, au contraire !
    Mais votre regard sur Onfray illustre plutôt bien la définition que vous proposez.

    "Tu vends de la soupe aux malheureux indigents
    Qui se réjouissent d'avaler ta bouillie laxiste"
    Après ça je fais des extrapolations. Tout comme pour le "débile, littéralement", qui ne saurait atteindre le lecteur aveuglé par tant d'inconséquence philosophique, "bien entendu".

    Quant à la question du "qui suis-je" et à votre équation, elle est novatrice effectivement et mérite qques siècles de réflexion. Socrate ni Kant, pas plus que Montaigne ou Freud, ne nous aident à y voir plus clair, et aucun de ces penseurs n'a su retenir l'attention de Onfray ou autres imbéciles.

    Un jour fut le sujet, il se constitua seul, puis vint l'objet. Un savant découvrit que l'un et l'autre interagissaient, un autre que le rapport lui-même était constitutif de chacun, un autre encore que le sujet de l'Autre précédait le mien...
    Mais surtout, le fait de se comprendre indépendamment de toute divinité, de "peindre le passage" plutôt que l'être, entre autres occupations périphériques, ne participe en rien à cette fameuse interrogation que vous donnez.
    D'ailleurs comment faites-vous pour y répondre ? Sujet prenant pour objet son propre moi (le moi a priori ?)... en toute objectivité...

    L'identité du moi ne suppose-t-elle pas un pouvoir préalable d'identification ? Et son identité n'est-elle dès lors pas conscience de son activité ?
    Autrement dit, le "je" serait d'abord une relation à autre chose que lui-même, et il n'est pas illégitime d'aller le chercher ailleurs que dans son nombril, ou plutôt si ! mais en l'élargissant à l'ensemble du corps... et d'aller voir aussi le politique et l'ensemble des structures sociales à travers l'Histoire.
    Toutes choses qu'un crétin décidément, un affreux marchand comme Onfray ne fait qu'à longueur de temps. (D'ailleurs que fait-il de tous ses sous ?)
    Bien à vous.

  • onfray vend des salades à sa propre gloire, cher ami. pour prendre juste un exemple, allez donc écoutez le podcast ci-dessus (sur la thématique "hédonisme" et son prophète psycho-rigide), si vous avez de l'oreille, vous saurez le voir, dans le cas contraire, peu importe.

    pour prétendre savoir ce que valent les vers dont vous parlez, encore faudrait-il aller jusqu'au bout du langage, évacuer le plomb et identifier les teintes que donnent à ces mots - dont la plupart sont totalement neutres - les vents qui balaient votre regard.

    "novatrice": personne ne l'a prétendu, vous l'induisez de votre propre fait.

    socrate: excellente référence, lisez les oeuvres complètes de socrate, rien de plus n'est nécessaire pour jouir de la vie et y voir plus clair. vous voyez, on vous épargne du labeur.

    "Un jour fut le sujet, il se constitua seul" : spéculation oiseuse, entièrement dénuée de fondement.

    "Sujet prenant pour objet son propre moi": très simple à faire, les exemples regorgent de cela en poésie, vous n'avez que l'embarras du choix, vous pouvez également regarder ce qu'est ce moi dont vous parlez (à cet endroit, les volontaires ne sont plus très nombreux, et, soit dit en passant, onfray n'en fait pas partie).

    "en toute objectivité": non signifiant, objectivité et subjectivité sont un seul et même phénomène.

    "L'identité du moi ne suppose-t-elle pas un pouvoir préalable d'identification?" : votre question ne veut absolument rien dire; juste un point: l'identification ne relève que du langage (un petit extrait de la doctrine chrétienne, par exemple: qui a le pouvoir de nommer les choses? ;-))), or il se trouve que chaque mot porte un sens et son contraire en même temps, ainsi que l'ensemble des sens compris entre ces deux extrêmes.

    "...et d'aller voir aussi le politique et l'ensemble des structures sociales à travers l'Histoire. " pfffffffffffff, allez donc voir et comprenez pourquoi ces imbéciles de grecs - tout le monde, à commencer par onfray, se réfère à eux, n'est-ce pas? ça m'amuse à un point que vous n'imaginez même pas - ont attribué une muse à l'histoire, là aussi, concluez... si vous avez les tripes pour le faire ;-))

    en parlant des grecs, savez-vous quelle est la signification du prénom de la femme du poète?

    néanmoins, juste un petit rappel: "le poète doit laisser des traces, pas des preuves" (rené char)

    bien le bonjour chez vous...en musique ;-)


    http://www.youtube.com/watch?v=Sv813f2Xtrg#

  • La "spéculation oiseuse" était de l'ironie, induite par votre appel à réfléchir loin de la "périphérie", que je ramenais au centre d'ailleurs, mais ce point-là vous ne l'avez pas relevé.
    Que vous ne compreniez pas une question ne signifie pas qu'elle est dénuée de sens (la philosophie kantienne est un total non-sens...), et merci de considérer votre interlocuteur comme pas tout à fait stupide ou ignorant, qui peut se référer à Socrate en omettant de citer Platon.

    Avec une refondation de la linguistique, on pourra affirmer une chose et son contraire, comme ça on est sûr de ne pas se tromper !
    La doctrine chrétienne est pleine de platonisme et de fantasmagorie. Mais comme subjectivité et objectivité coïncident parfaitement (mais cela ne pose-t-il pas un problème par rapport à votre "équation" de départ ?), le sentiment de dieu suffit à prouver son existence. Ou l'inverse bien entendu. Le relativisme est plein d'avenir.

    Merci pour René Char, voilà au moins une lecture commune, mais je ne suis pas sûr que sa voix n'aurait pas tonné en entendant votre révérence aux Grecs. Ils sont assurément stupides puisqu'ils n'ont découvert ni l'évolution des espèces ni la relativité !
    J'arrête là, et je suis votre lien en musique.
    Bien à vous.

  • mais personne ne vous considère comme stupide ou ignorant, c'est d'ailleurs bien dommage, moi-même qui est un âne (ou un chien, le meilleur ami de l'homme, ça dépend des moments) regarde toujours avec le sourire les gens doctes.

    "on pourra affirmer une chose et son contraire, comme ça on est sûr de ne pas se tromper !" : c'est déjà ce que fait tout un chacun, il suffit de prêter attention à ce qui se dit, l'absurdie et la chimérie ne sont pas forcément là où on pourrait le croire ni là où elles sont revendiquées.^^

    "La doctrine chrétienne est pleine de platonisme et de fantasmagorie." ce qui fait d'elle, d'après vous donc, une pure merveille, c'est déjà pas mal au fond.
    néanmoins, léger bémol, qu'est-ce qu'un sentiment? parce que, juste qu'à preuve du contraire, dieu n'est qu'un mot...

    l'évolution des espèces est une fable qui me fait beaucoup rire, notamment en anthropologie où un silence éblouissant règne dès qu'on aborde la question de l'apparition - supposée, mais, là, surprise, affirmée!!- du neo-cortex de homo sapiens sapiens, il y a environ 30 000 ans, dans cette discipline qui nous présente des ancêtres garantis pur vintage -2 millions d'années. d(^_^)b
    ne parlons pas du fait qu'aucun biologiste ne sait répondre à la question "c'est quoi, la vie?"...

    par contre, au niveau relativité : "par convention le chaud, par convention le froid, par convention le doux, par convention l'amer, par convention la couleur, en réalité les atomes et le vide" héraclite d'éphèse, Vème siècle av.JC, il n'a fallu que 25 siècles à l'occident pour le démontrer "scientifiquement"; ce doit être pour ce genre de truc que ce brave héraclite est appelé "l'obscur".
    etienne klein est capable de pondre 900 pages poussives (et ennuyeuses) sur chronos, tout ça pour dire que le monde scientifique ne sait absolument pas ce qu'est le temps mais, l'ambiance et les étiquettes du monde scientifique lui font dire que ces "pauvres grecs n'ont eu que l'intuition de l'atome".

    ha, heureusement qu'on rêve, non?

  • Heureusement que tout le monde ne vit pas dans le rêve. Il existe un monde où tous les contraires ne se valent pas, le réel se chargeant de faire le tri.

    Depuis sa chaise, ou le coude sur le comptoir, on peut contempler les êtres et les choses un sourire en coin et les plier à nos dogmes. Et malheureusement dieu n'est pas qu'un mot : en Arabie ce mot-là a la lame tranchante, en Palestine il a son mur...
    Le sentiment de dieu est un argument avancé par les croyants pour justifier de son existence, ce qui est absurde évidemment, puisque déjà ce sentiment n'est pas universel et s'applique à des dieux différents... Mais cela montre aussi qu'il y a des limites à dire qu' "objectivité et subjectivité sont un seul et même phénomène".

    Quant à la science, ce qui serait vraiment hilarant serait d'essayer de vivre sans aucune de ses réponses, et n'embrasser la médecine (par exemple) qu'en rêve.
    Patrick Forterre propose une définition simple de la vie : "On peut commencer à parler de vie lorsque les mécanismes de la sélection darwinienne s'appliquent"...
    Qu'une telle définition soit temporaire n'est pas un défaut, c'est bien ce qui distingue science et religion, qui n'ont pas la même prétention.

    Je m'en retourne à la lecture du fabuliste Darwin, en lui souhaitant bon anniversaire. En rêve.

  • "Heureusement que tout le monde ne vit pas dans le rêve.....le réel..."

    un italien nommé alighieri a décrit ce que vous qualifiez de réel sous les traits d'une comédie. je ne suis pas persuadé que ce "heureusement" soit si heureux que cela, il suffit de prêter attention aux gémissements divers et variés qui émanent de ce pseudo réel pour invalider ce terme indélicat. soyons généreux^^, personne ne sait dire ce qu'est le réel, admettons-le - par convention uniquement - comme l'ensemble des phénomènes physiques et psychiques, ou - par pur plaisir poétique -, comme la danse d'une femme.

    "en Arabie ce mot-là a la lame tranchante": un cimeterre vaut bien un glaive, sans nul doute, reste à savoir ce que vous voyez dans ce mot sur lequel la rouille n'adhère pas même si elle ne dort jamais.

    il y a plusieurs murs en palestine, mais jéricho en arabe commence par un alif, et les murs sont des inventions que les minotaures cultivent volontiers.

    "Le sentiment de dieu est un argument avancé par les croyants.." un athée (en anglais, atheist est plus parlant comme terme) est quelqu'un qui CROIT et PRETEND qu'il n'existe aucune sorte de déité de quelque nature que ce soit (sans pouvoir aucunement le démontrer); un athée est donc un croyant négatif.
    vous voudrez donc bien considérer l'ensemble des habitants de cette planète comme des croyants et ceci, sans quasi aucune exception.

    "c'est bien ce qui distingue science et religion" désolé d'infirmer ceci, mais la science n'est qu'une religion de l'époque actuelle, emplie de mythes comme toutes les autres, y compris ces nouvelles petites sectes en l'honneur d'un culte qui tarde à décoller, celui de la laïcité.
    si vous y tenez, je vous synthétise l'ensemble des connaissances scientifiques de l'humanité en une dizaine de lignes, c'est d'une simplicité enfantine.

    au fait, vous ne m'avez pas répondu concernant le prénom de la femme du poète^^

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