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Une rencontre délicate

Questions à Henri Alleg

Je vais rencontrer demain le vieux communiste Henri Alleg auteur de La question, où il a témoigné de la torture qu’il a subie en Algérie, et qui fait l’objet d’une adaptation théâtrale en nos murs.
J’ai préparé cette rencontre en lisant Mémoire algérienne, le gros ouvrage qu’il vient de publier et qui me laisse extrêmement perplexe. A le lire, en effet, j’ai le sentiment que le communisme dans le monde n’a répandu que des bienfaits ou que, dans les pires cas, ce fut toujours  à cause de ses ennemis qu’il a failli.
Or je me demande bien ce que va répondre ce vieux-croyant aux questions que je vais lui poser. En premier lieu, je vais lui demander ce qu’il ferait en Algérie, aujourd’hui, à supposer que lui soient donnés les pleins pouvoirs. Ensuite je vais lui demander quelle Algérie il appelait de ses vœux à l’époque de Ben Bella ? Puis je vais lui demander s’il est, aujourd’hui de par le monde, un régime qui corresponde à ses vœux ? Lui qui a signé un Victorieuse Cuba persistera-t-il à chanter des louanges à Castro ? Enfin je vais lui demander ce qui le révolte le plus dans le monde actuel et s’il est, à ses yeux de contempteur de la torture, des fins qui, pour certains régimes, justifient certains moyens ?
Je ne sais trop ce que va donner cette rencontre. Le vieil homme est paraît-il adorable, mais je n’adore pas son livre et me demande si Madame Epouse, qui supervise chaque entrevue à ce qu’on m’a dit, adorera vraiment mes questions ?

Commentaires

  • Vous avez de la chance de pourvoir rencontrer cet homme. Lorsque j'ai lu La question, il y a quinze ans, j'aurais aimé l'entendre parler.

  • Vous avez raison: ma prévention est un rien pusillanime, s'agissant d'un homme dont l'engagement a été total et qui y a risqué sa vie à plusieurs reprises, à part la torture et la prison. D'ailleurs Mémoire algérienne est un livre passionnant du point de vue de l'histoire détaillée des débuts d'Alleg à Alger, dès 1939, dans le mouvement naissant de l'indépendance, et jusqu'au plus tragique de la guerre. C'est sûrement un homme d'une honnêteté et d'une fidélité sans faille, qui expliquent qu'il passe en somme les crimes du communisme par pertes et profits. Il va de soi que je me garderai de le juger, même si je pense à tous ceux qui ont fait les frais de ces "pertes et profits". Merci pour votre mot.

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