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Lumières de Bukowski

Les thèmes des nouvelles de Charles Bukowski, limités à ses errances d’alcoolique et à ses baises, sont d’un intérêt apparent à peu près nul et pourtant il y a, chez ce pochard graphomane, une sorte de grâce poétique tout à fait singulière.

J’en vois un exemple, parmi cent autres, dans A propos d’un drapeau vietcong, qui raconte le minable épisode de la confrontation, au bord d’une autoroute, d’un camionneur à cran d’arrêt et de trois hippies auto-stoppeurs, une fille et deux garçons traînant un drapeau du vietcong.

En trois pages, Bukowski raconte une espèce de viol plus ou moins consenti qui évoque toute une Amérique brutale et veule à la fois et dont ne reste finalement que cette image de bannière abandonnée dans la lumière pure: “Il était là, dans la poussière, près des voies. La guerre continuait. Sept fourmis rouges, grand modèle, se baladaient sur le drapeau”.

Commentaires

  • Des thèmes limités à l'alcool et au sexe, chez Bukowski? Moui, mais je ne vois par ces deux thèmes que des moyens pour exprimer le thème majeur, que l'on retrouve toujours chez Bukowski, que ce soit romans ou nouvelles: l'errance de l'individu, celle de l'auteur et la sienne seule, certes, mais que chaque individu peu à peu près retrouver. Ce serait un peu simple de limiter le vieux dégueulasse à l'image du poivrot obsédé.

  • Oui, ce que j'avais noté là était un peu court, tu as entièrement raison, et d'autant que je me fais souvent une cure de Bukowski, disons deux trois nouvelles d'affilée et quelques gorgées de sa poésie en V.O. pour la musique et la lumière dans les mots. Parce que c'est bien ça, dans l'errance des jours et notre façon d'essayer de retenir le temps qui fout le camp, qui fait le prix de ce qu'écrit Bukowski: c'est la musique des mots et sa lumière bluesy qui transfigure le quotidien le plus crade. Mais pour les thèmes je n'en démords pas: ça reste quand même assez étroit, si tu compares aux nouvelles de Tchekhov où à Carver, qu'on a dit le Tchekhov américain, où défile toute l'humanité et toutes les nuances de nos coeurs de chiens...

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