Le troublent les jambes des choristes chantant Jean-Sébastien Bach au fond de la cathédrale, qu’il aimerait applaudir une seule fois dans sa vie en jupons de satin blanc - le choeur des liserons divins à doubles tiges.
La trouble la bosse sous le jean.
Le troublent les mégots marqués de rouge qu’il recueille à la dérobée et qu’il aligne sur sa table de verre avant de leur mettre des lèvres.
La trouble la complicité des cuisiniers, des casseroliers et autres jardiniers.
Le troublent les belles divorcées qui emmènent leur fils unique à la neige, et le bain qu’elles lui donnent le soir, et ce qu’elles lui racontent de l’autre en oubliant de boire le vin qu’il aimait.
La trouble sa raie d’enfant dans ses cheveux.
Le troublent les improbables combinaisons lexicales, du style Madame fourre, le casseur sanglote, on se croirait dans une académie de sous-entendus, voudriez-vous me servir la langue à la nage...
(Extrait de La Fée Valse)