Monsieur l’Abbé me dit que je donne ainsi naissance à des enfants perdus dont la plainte empêche les anges et Notre Seigneur de dormir.
Chaque fois que tu le fais ils se trouvent comme chassés de ton vase sacré et voici qu’ils sanglotent dans la nuit, me dit Monsieur l’Abbé en s’approchant de moi.
Monsieur l’Abbé mime les sanglots en posant sa main sur la mienne.
Nous devons rester pur, me chuchote Monsieur l’Abbé dont la main s’appesantit sur la mienne, comme pour l’enfermer. Nous ne devons pas faire de peine aux anges et à Notre Seigneur.
J’aimerais être un enfant perdu lorsque la main de Monsieur l’Abbé descend. J’aimerais être un sanglot quand la pince se referme sur ma chose dure et que Monsieur l’Abbé se redresse subitement, le visage tout bouleversé - on sent qu’il est du côté des anges et de Notre Seigneur. J’aimerais être pur quand Monsieur l’Abbé constate qu’une fois encore j’ai péché.
(Extrait de La Fée Valse)
Peinture: Rico Wassmer.