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israël

  • De la guerre et des gens

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    Par-dessus les murs (6)


    Ramallah, le 18 mars, 2h26.

    Cher ami,
    Je ne sais pas si je trouverai My First Sony à Tel Aviv – merci pour la proposition d'envoi que vous m'avez faite, mais Ramallah est, entre autres, sous blocus postal, comme je vous l'ai dit, et les valises diplomatiques que je connais sont avares en littérature et en poésie, dès qu'elles dépassent les quelques grammes d'une lettre (les diplomates ont des choses plus importantes à transporter, on le sait, le whisky ça pèse, et les antiquités aussi, dans l'autre sens).
    Mes parents me rendent visite bientôt, ils m'apporteront le livre de Barbash et je me ferai une joie d'en reparler avec vous. Ce ne sera sans doute plus d'actualité et c'est tant mieux… Pour l'instant je suis plongé dans quelques Petits Textes Poétiques de Robert Walser, mon exotisme à moi… nous faisons ensemble de longues randonnées dans la montagne, il n'y a personne pour arrêter nos pas, un brigadier un peu méfiant, parfois, qui regarde notre accoutrement de jeune poète avec un peu de suspicion, mais il est plus bête que méchant, et il ne porte pas de M16 en bandoulière. Les couchers de soleil sont magnifiques, dans ces contrées, les femmes sont belles, qu'on rencontre à la nuit tombée, au détour d'une forêt, qui vous ouvrent généreusement la porte de leur chaumière, une lanterne à la main… Walser, c'est déjà le siècle précédent, 1914, la nuit des temps. Excusez la naïve extase, mais quel miracle, que ces mots qui nous parlent d'une époque à l'autre ! Nous cherchons dans nos lettres à dire la ressemblance humaine, entre ici et Israël, la Suisse et ailleurs… pourquoi la tâche semble-t-elle parfois si rude, quand nous pouvons tisser des liens avec des hommes qui n'existent plus, plus loin de nous encore, par-delà des guerres et des guerres ?
    Vous avez lu la nouvelle comme moi : on aurait retrouvé, il y a peu, le pilote qui a descendu Saint-Exupéry, en juin 1944. Il s'appellerait Horst Rippert, 88 ans aujourd'hui. Les quelques citations que je lis dans le journal (« sur » le journal, plutôt, puisqu'on n'enfourne pas sa tête dans un écran) disent un regret vrai et sans pathos de l'ex-pilote de la Luftwaffe. Ca a l'air authentique, et d'ailleurs qu'importe si derrière ce Horst se cache quelque escroc de talent, il y a quelque chose de très touchant dans cette histoire, que l'on doit sans doute au recul, au décalage temporel. Etrange rencontre posthume, entre un lecteur qui abat sans le savoir l'auteur qu'il admire, qui a toujours espéré, ensuite, « que ce n'était pas lui », pas Saint-Ex, dans l'avion qu'il pourchassait.
    Je suppose que des histoires similaires fleurissent ici, des fleurs sauvages entre les lourdes dalles de la guerre. J'en entends peu, je vous l'avoue. Karin Wenger, journaliste à la NZZ, m'en a raconté une – c'est une histoire vraie, ce qui signifie, dans le contexte présent, que ce n'est pas une histoire d'amitié, mais celle, plus simple, d'une rencontre. Entre un soldat israélien, qui a fait son pauvre boulot dans le camp de réfugiés de Balata, à Naplouse, et un habitant de ce camp. L'un a très certainement essuyé les tirs de l'autre, ils se rencontrent pourtant, quelques années plus tard, dans l'appartement de la journaliste, ici à Ramallah. C'est un tour de force, même si l'ex-soldat fait partie de Breaking The Silence, un groupe d'anciens appelés qui témoignent de leurs actes et des horreurs de l'occupation.
    La conversation durera toute la nuit. Nous n'en connaîtrons que quelques bribes rapportées, la journaliste s'étant sagement retirée, après le dîner. Au petit déjeuner, seul reste l'Israélien, le Palestinien est parti à l'aube. Celui-ci confiera plus tard à la journaliste que la conversation était intéressante, oui, c'était bien, ils ont parlé de choses et d'autres, de musique... L'Israélien lui a confié ses projets, il aimerait prendre des cours d'espagnol, à Madrid, l'été prochain… c'est bien, c'est intéressant, oui, ça doit être bien, de pouvoir aller à Madrid, plutôt que d'être coincé en Cisjordanie, dans un camp de réfugiés, à attendre la prochaine incursion, les prochains tirs.
    Elle raconte cette histoire, et d'autres, dans un livre qui s'appelle Checkpoint, NZZ Libro Verlag. A paraître en août seulement… je reste fidèle aux décalages temporels, et vous joins cette photo du centre de Ramallah, prise il y a déjà trois mois.

     

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    La Désirade, ce lundi 18 mars, 15h 48.
    Cher Pascal,


    Vous m’envoyez une image de Ramallah sous la neige d’hiver d’il y a trois mois, et je me dois donc, malgré celle qui est revenue cette nuit sur nos hauteurs, de vous annoncer le printemps par le truchement d’Olympe. Les narcisses ne sont pas encore en fleur, mais ils pointent en toupets entre les primevères et les perce-neige. L’heure n’est plus aux folles descentes de luge de Sonloup aux Avants (là précisément où Hemingway venait se griser à l’époque de la Conférence de Lausanne), mais elle sera bientôt à la chasse à la martre et à la loutre que le lascar pratiquait en nos régions, et qui ne se montrent plus guère à vrai dire. Le gibier qui nous reste, à nous autres chasseurs virtuels qui ne touchons ni au lynx (sur les hauts) ni au coq de bruyère non plus qu’au blaireau pataud ou au daim gracieux, se réduit donc quasiment au militant écolo et à la démarcheuse de gelée royale. Pour mémoire légendaire, j’ajouterai que c’est dans le val suspendu que surplombe notre Désirade que s’achève L’Adieu aux armes, du même auteur qui s’est fusillé lui-même en été 1961, l’année aussi de la mort de Céline et de nos quatorze ans, où mon ami allemand Thomas et moi nous tâtions de nos premières cigarettes dans les fougères du bord du Danube, en Souabe profonde. A ce propos juste une histoire moins bellement symbolique que les vôtres mais qui dit aussi notre époque : il y a deux ans de ça, me demandant ce qu’était devenu Thomas, je le cherche sur Internet et en trouve, à l’appel de son nom, une bonne vingtaine (un acteur de théâtre à Berlin, un directeur de gymnase de Munich, un marchand hessois signalé à Baltimore en 1846, etc,) mais pas mon Thomas. Je regarde donc le site de sa ville natale et crac dans le sac : voici mon Thomas au cabinet médical repris de son père. Alors de lui écrire et pour apprendre quoi ? Qu’il a deux filles comme nous et une résidence alpestre à trois coups d’aile de condor de notre propre nid d’aigles – et de nous retrouver bienôt, tellement jeunes et pas changés, nicht wahr ?

    183573553.JPGRobert Walser a passé le dernier tiers de sa vie dans le « modeste coin » de la clinique psychiatrique d’Herisau (1933-1956) sans écrire plus rien mais en gardant toutes ses facultés de discernement, comme l’illustrent les merveilleuses Promenades avec Robert Walser de Carl Seelig. Ce livre est baigné par la quintessence de la sagesse walsérienne, à la fois lucide et mélancolique. Tout en se baladant par les campagnes et les montagnes au fil de marches immenses, ponctuées de repas dans les auberges, l’écrivain parle au journaliste (qui note tout de tête et copie le soir son précieux rapport) de ses souvenirs d’Europe, de Berlin, de Vienne, de Musil, de Kafka et du monde comme il va (cette bruyante bête d’Hitler qui monte qui monte), ou encore de Tolstoï et de Dostoïevski, entre bien d’autres sujet. Rien ne remplace évidemment les textes du poète lui-même, mais ces promenades ont un charme incomparable autant qu’un vif intérêt documentaire. J’en enverrai volontiers un exemplaire à vos parents pour qu’ils vous le remettent ainsi que le My first Sony de Benny Barbash.
    On m’a reproché de parler trop vite dans 24 Heures de ce livre que je n’avais pas fini de lire (mettons 120 pages sur 426…) mais voilà le travail : notre seule page littéraire sort le mardi, ensuite de quoi il y aura Pâques et d’autres thèmes d’actualité à foison. Dans certains cas, nous sommes là pour amorcer les curiosités, et je suis content de l’avoir fait car ce livre, que je lis maintenant en entier me captive comme si je lisais ma propre enfance alors que mes parents ne se chamaillaient pas, que notre famille n’a subi ni la guerre ni aucune dictature, etc. Mais là encore il s’agit de ressemblance humaine, et ressaisie dans une espèce de flot prousto-célinien très singulier, à l’heure du simultanéisme et des liens familiaux et sociaux en constante crise.
    De fait, l’histoire du vieil Horst Rippert est émouvante, même si c’est un « classique » des aléas de la guerre. Je suis en train de lire Orages d’acier d’Ernst Jünger, qui évoque le monde des tranchées avec une sorte d’hyperréalisme hallucinant. L’autre jour encore, à Paris, nous sommes sortis, un ami et moi, complètement bouleversés par le film consacré à la reconstitution (par les acteurs du drame) de la bavure américaine d’Haditha, où des mères et des enfants sont massacrés sur le coup de sang d’un sous-officier lui-même broyé par la machine de guerre. La ressemblance humaine ? Jamais elle n’a paru plus criante que dans ce chef-d’œuvre du film anti-guerre. Et combien de petits princes là-dedans, alors qu’on continue à lire Terre des hommes dans sa traduction allemande…

    Photo Pascal Janovjak: Ramallah en janvier.

    Photo JLK: Olympe à La Désirade

  • La déchirure à vue d’enfant

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    A découvrir: My first Sony, de Benny Barbash

    Lauréat du Prix du Grand Public au Salon de Paris 2008 , l’auteur israélien Benny Barbash a déjà fait un tabac en Israël, en Italie et en Allemagne avec My first Sony, fresque tragi-comique d’une société déchirée, d’une verve irrésistible.

     La folie des hommes captée, sur le petit magnéto qu’il a reçu de son père, par un garçon de dix ans prénommé Yotam: tel est, en raccourci, le propos My first Sony, formidable roman choral de l’écrivain, dramaturge et scénariste israélien Benny Barbash.

     «La famille de Yotam cristallise le mal-être et les débats exacerbés de toute la société israélienne», nous explique Benny Barbash, venu à Paris avec les 39 autres écrivains israéliens présents au Salon du Livre. «L’idée du roman m’est venue par le fait que l’un de mes trois fils, ayant reçu le même «first Sony», passait son temps à tout enregistrer. Cette «oreille vierge», jouant sans cesse sur des associations, m’intéressait beaucoup, et j’ai écouté moi-même les enfants, je me suis intéressé à leur façon de parler pour la composition du roman. Par ailleurs, j’ai passé moi-même cinq ans de mon enfance en Argentine, qui m’ont beaucoup marqué.» L’Argentine de la dictature est en effet présente, dans My first Sony, par le personnage de la mère de Yotam, dont les positions d’extrême gauche se heurtent au nationalisme véhément du grand-père, autant qu’au fondamentalisme du frère de son mari, lequel penche plutôt pour le mouvement Shalom Akhshav (La Paix Maintenant) et la trompe plus souvent qu’à son tour. Or, plus on avance dans ce concert de voix d’abord familial, et plus le débats et les diatribes s’étendent à l’actualité puis à l’histoire d’Israël, remontant à la fondation de la nation par le grand-père émule de Menahem Begin, et brassant les voix de toutes les communautés.

    «La société israélienne est extrêmement hétérogène, dit à ce propos Benny Barbash. De plus, elle a subi plusieurs «divorces» internes que les écrivains reflètent. Jusqu’en 1967, ceux-ci étaient engagés de façon assez homogène. Après la guerre des Dix Jours, une première cassure s’est opérée, accentuée par la guerre du Liban »

    Marquant lui-même (il est né en 1951) le changement de mentalité des nouvelles générations, Benny Barbash a co-signé, en 1984, un film devenu «culte», intitulé Derrière les murs et dont l’acteur palestinien Mohammed Bakri a pu dire que «c’était la première fois qu’on allait si loin dans la remise en question d’Israël». Paradoxe significatif: le film reçut le Prix du meilleur scénario par le Centre du film israélien

      «La politique est omniprésente dans la société israélienne, remarquait Benny Barbash lors de son passage à Paris au dernier Salon du Livre, cela touche parfois à l’hystérie, mais cela s’explique par notre position de pays en état de siège permanent, où il est important de ne pas se taire ». Reste que la réalité captée sur le Sony de Yotam va bien au-delà des idéologies: dans la pleine pâte de la vie…

    1321382453.2.jpgBenny Barbash. My first Sony. Traduit de l’hébreu par Dominique Rotermund. Zulma, 475p

    Portrait de Benny Barbash: Raphaëlle Gaillarde / Gamma

  • Israël dans la peau de l’Autre

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    Hôte d’honneur du Salon du Livre de Paris, le petit pays déploie une littérature à valeur parfois universelle, illustrée par la présence de 40 écrivains et par de nombreuses publications. Aperçu d’une présence pourtant controversée.

    « Pour notre plus grande joie et notre plus grand malheur, les contingences du réel exercent une profonde influence sur ce que nous écrivons », écrivait Natalia Ginzburg (1916-1991), qui savait de quoi elle parlait. Or citant lui-même la romancière italienne dont le mari fut assassiné par la Gestapo, David Grossman, figure de proue de la littérature et de l’intelligentsia israéliennes (au premier rang du mouvement La Paix maintenant, aux côtés d’Amos Oz et d’Avraham.B. Yehoshua), dont le fils, sergent de vingt ans, a été tué en août 2006 au Sud Liban, est également bien placé pour exprimer ce qu’il ressent, en tant qu’écrivain israélien, des « contingences du réel ».
    Stigmatisant notamment l’apathie, le cynisme et le désespoir que suscite un contexte de violence endémique et de chaos, Grossman déplore plus précisément « l’atrophie de la « surface » de l’âme au contact de ce monde féroce et oppressant qui nous entoure ; l’amoindrissement de notre aptitude, de notre volonté à nous identifier à la souffrance d’autrui, la suspension de tout jugement moral ».
    Evoquant les conséquences de la haine sur le langage, réduisant l’autre à l’ennemi et la complexité du réel à des stéréotypes de plus en plus étroits, David Grossman, dans un texte admirable intitulé Ecrire dans le noir, dernier de cinq essais venant de paraître, rend hommage à une littérature engagée au sens le plus large et le plus profond, qui ressaisit la réalité dans sa complexité et non seulement dans ses aspects politiques ou idéologiques : « En écrivant, j’éprouve la richesse des possibles, inhérente à toute situation humaine » (…) « Subitement, je ne suis plus condamné à cette dichotomie absolue, fallacieuse et étouffante, à ce choix cruel d’« être la victime ou l’agresseur » en l’absence d’une troisième voie plus humaine» (…) « Quand j’écris, je redeviens une personne dont les différentes facettes s’interpénètrent, un homme capable de s’identifier aux malheurs de l’ennemi et à la légitimité de ses desiderata sans renier pour autant le moindre atome de son identité ».
    Citoyen engagé, romancier à l’écoute de l’Autre, David Grossman incarne par excellence, tout comme un Amos Oz, les ambassade des bonnes volontés sans lesquelles rien ne se réglera jamais « en réalité ». Autant dire qu’ on espère que les écrivains israéliens ne feront pas, au Salon de Paris, les frais de la politique de leur pays dont beaucoup sont, par leurs dits et leurs écrits, les premiers critiques…
    David Grossman. Dans la peau de Gisela. Politique et création littéraire. Gallimard, 126p.


    Une littérature entre humour panique et réalisme noir

    La « troisième voie plus humaine» à laquelle fait allusion David Grossman est bel et bien ce qui rapproche, hors partis, mouvances et autres clivages de générations, la littérature israélienne actuelle, d’une impressionnante vitalité et dont le double mérite, nous semble-t-il, est de nous confronter à la réalité au-delà du seul « reportage », mais aussi par le truchement de formes et de tonalité nouvelles, où l’humour panique fait florès.
    En témoignent plusieurs auteurs, tels l’incisif et séduisant Etgar Keret (né en 1967, de retour avec les nouvelles de Pipelines, chez Actes Sud), Alona Kimhi (née en 1966, dont Suzanne la pleureuse et Lily la tigresse, chez Gallimard, mêlent également désarroi et mordant), ou encore Amir Gutfreund (né en 1963), illustrant plus puissamment la veine tragi-comique de cette nouvelle littérature. Remonter aux sources de la Shoah en commençant par mettre les rieurs de son côté : tel est le propos de la dérive vers l’horreur accomplie dans Les gens indispensables ne meurent jamais. D’un autre point de vue, plus intimiste, c’est, en marge de l’holocauste, un regard non moins émouvant qu’Aharon Appelfeld porte sur l’éducation sentimentale d’un adolescent dans La Chambre de Mariana.
    1663526845.jpgPlus  percutante que jamais, dans la récente satire carabinée de Textile, Orly Castel Bloom brosse le portrait au vitriol d’un quatuor familial sur fond de paranoïa, avec la mère millionnaire (elle dirige une fabrique de pyjamas réservée aux ultra-orthodoxes) succombant à sa huitième opération esthétique, le père inventeur planchant sur une tenue de haute sécurité à base de fils d’araignées, la fille écolo-superchic et le fils sniper à Tsahal rêvant d’ouvrir une école de paparazzi en Californie…
    Pour ce qui touche à la complexité israélienne, sur place ou dans le monde, deux romans récemment traduits nous semblent en refléter le formidable imbroglio, qui ajoutent, aux nombreux tableaux existants des auteurs de premier rang (tels Amos Oz ou Avraham B. Yehoshua), des touches acides liées à la standardisation mondiale des modes de vie et à une « lecture » plus directe et panoptique de la société.
    Dans Sur le vif, vaste roman-chronique de Michal Govrin (née en 1955), le magnifique personnage d’Ilana Tsouriel, type de femme libre déchirée entre le monde de son père pionnier de la nation, celui de son mari historien de la Shoah, et de son amant palestinien Saïd, incarne une de ces destinées « complexes » dont parle Grossman ; et de même Sayed Kashua (né en 1975), Arabe israélien exprime-t-il à son tour, dans Et il y eut un matin, paru à L’Olivier, la cohabitation des deux cultures au quotidien. Enfin, Eshkol Nevo (né en 1971) déploie lui aussi, avec Quatre maisons et un exil, une remarquable fresque romanesque travaillé par l'acualité, illustrant à la fois les antinomies irréductibles de la société israélienne et ses aspirations à la fameuse « troisième voie ».

    Amir Gutfreund, Les gens indispensables ne meurent jamais. Gallimard, 502p ; Aharon Appelfeld. La chambre de Mariana. L’Olivier, 274p. Orly Castel Bloom. Textile. Actes Sud, 282p ; Michal Govrin, Sur le vif. Sabine Weispieser, 474p ; Eshkol Nevo. Quatre maisons et un exil. Gallimard, 443p.

    Cet article a paru dans l'édition du quotidien 24Heures du 11 mars 2008.