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Le Temps accordé

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(Lectures du monde VII, 2023)
Ce dimanche 29 octobre. – Je me lève ce matin (un peu avant 7 heures sous un ciel gris soyeux aux nuages en fuseaux roses au- dessus des Dents du Midi et bleutés de l’autre côté où la lampe sourde de la lune disparaît à l'aplomb du lac pâle vers l’ouest jurassien) et me dis, après avoir relancé le feu, que le seul vrai travail est celui qui, mine de rien, fonde le dépassement modeste (« je reste dans mon modeste coin et consens à la vue de mes pieds noirs du matin », murmure Illia Illitch Oblomov) dont parle Nietzsche (1844-1900) en prônant le surhumain dont on a fait le contraire caricatural avec les gesticulations du super-héros en mission impossible.
Mais en quoi Tom Cruise dépasse-t-il le moindre brahmane en caleçon simple, et comment accueillir, vivre et honorer ce que le Hegel des Leçons d’esthétique appelle, en référence à la peinture hollandaise, les « dimanches de la vie » ?
Ainsi le travail serait-il relation continue avec l’avant et l’après, les fêtes de Brueghel et les musiques de demain qui évoqueront toujours et encore la mer où se purifient nos eaux sales…
 
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Le transhumanisme est pire que la caricature du surhumain selonn Nietzsche: c’est une régression à la machine de l’ingénieur enrichi, le winner de l’époque , le battant de la cloche sans âme qui explique tout sans comprendre rien...
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Quant « au retour à la terre », je lui préfère le retour par la terre, qui se fera tantôt par les villes et tantôt par les îles, spontané et en somme facile devant la splendeur des feuillages d’automne au balcon de La Désirade, ou plus exigeant, plus difficile dans le ruissellement souillé (ce matin, les dernières nouvelles des massacres souterrains de la bande de Gaza, mais aussi toute humeur morose ou tout rejet de l’enfan) du flot malodorant des heures.
 
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Mon travail (au sens entendu de la poésie-Dichtung) doit s’ancrer dans la continuité et la collaboration, notions chères à l’Artiste de la pensée (je pense surtout à Peter Sloeterdijk après le filosofo ignoto de Ceronetti et Charles-Albert le vélocipédiste céleste) que je pratique plus ou moins sciemment (consciemment) depuis mes quinze- seize ans où ont commencé les annotations de mes lectures du monde, et même dès l’apprentissage (par cœur) des poètes Verlaine et Rimbaud (naturellement en couple à mes yeux candides) ou Baudelaire et Musset, Apollinaire et Victor Hugo, les chansons d’Aragon, la pensée éthique des pacifistes de mes quatorze ans (Henri Lecoin et Jérôme Gauthier du Canard enchaîné), quelques barbus (Bachelard et Lavelle) et toute la bande ensuite qui m’a fait bander au sens le plus sublimé, le travail donc comme une pensée incarnée, la conscience comme une lumière, la patience comme un retour aux sources ouvertes à tout aval, etc.
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À part cela : plus d’attention à tout instant, prendre des nouvelles des enfants, reprendre le leporello des fleurs et papillons destiné à Elizabeth après celui des oiseaux (Tony) et des animaux de tous pays (Tim) , question là encore de passage, et tout de suite je recopie ces notes d’Apollinnaire avant de me remettre, sérieux, au boulot :
« J’ai eu le courage de regarder en arrière
Les cadavres de mes jours
Marquent ma route et je les pleure
Les uns pourrissent dans les égises italiennes
Ou bien dans de petits bois de citronniers
Qui fleurissent et fructitient
En même temps et en toute saison
D’autre jours ont pleuré avant de mourir dans des tavernes
Oì d’ardents bouquets roulaient
Aux yeux d’une mulâtresse qui inventait la poésie
Et les roses de l’électricités’ouvrent encore
Dans le jardn de ma mémoire »…

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