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Le Temps accordé

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370551485_10232406244245538_35873101909038329_n.jpg(Lectures du monde, 2023)
 
À La Désirade, ce vendredi 25 août. – La fraîcheur de l’aube en vif contraste avec la touffeur d’hier soir, même à 1111 mètres au-dessus des déchets marins, la vue du petit écureuil noir voltigeant dans les feuillages à l’arrière de La Désirade, un grand rapace tournoyant au-dessus des prairies où douze moutons trop en chair le narguent sans le vouloir, puis le téléphone très attendu de Michel Moret, qui m’annonce son départ pour l’autre bout du lac où il va charger le stock de mon nouveau livre: tout ça me fait oublier la lecture, ce matin, d’un long article d’Andrew Damon sur la catastrophique politique étrangère des States, dont on dirait qu’il veulent faire un nouveau Vietnam de l’Ukraine, puis les news du Guardian, du Washington Post et du Monde arabe où l’on détaille le nouveau rapprochement de l’Arabie saoudite et de l’Iran, bref le tout venant de ce très bas monde dont le cher Alighieri détaillait déjà les turpitudes en l’an 1300, avec les Prigogine de l’époque et autres canailles à la Dick Cheney (je regardais hier le DVD du film Vice) sans oublier les tsars à venir se réclamant du Très-Haut avec la même arrogance que les télévangélistes de Fox News…
***
Comme en 1973, et c’était à Pontarlier avec Dimitri, aussi fou de joie que moi au moment de prendre livraison de mon premier livre postfacé par lui, c’est avec un bonheur renouvelé que j’ai découvert cet après-midi, sorti de ses cartons, le premier exemplaire de mon tout petit livre au très considérable contenu méditatif et poétique (n’est-ce pas), que j’ai immédiatement dédicacé à Michel Moret, sans l’enthousiasme duquel ce triptyque n’aurait pas vu le jour de manière si rapide, et à Sébastien son collaborateur aussi compétent que discret, déjà tellement apprécié à L’Âge d’Homme.
Surprise en outre, et qui m’a tellement touché que je n’en ai rien montré : que l’éditeur ait fait imprimer un ravissant marque-pages à ma seule gloire cantonale et mondiale, annonçant mon essai sur Czapski (le contrat prévoit une parution en novembre) et mon roman panoptique, suite du Viol de l’ange que je suis en train de réviser. En d’autres termes : je suis non seulement accueilli par le timonier de L’Aire, mais défendu, et si j’ajoute le soutien promis d’Olivier Morattel à la publication de mes Lectures du monde, je serais un ingrat de ne pas rutiler de contentement...
Magie du livre ! À tout moment on annonce sa fin et son remplacement d’objet obsolète par les supports immatériels du numérique, et puis non : l’objet affiche sa présence réelle - Alleluia…
 
Images: au jour de la parution du premier livre de JLK, en 1973, avec Vladimir Dimitrijevic et Richard Aeschlimann, et le 25e opus d'aujourd'hui...

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