On le sait depuis quelque temps, et cela se vérifie d'un clic sur Netflix: que Le Pouvoir du chien (The Power of the dog), le nouveau film de Jane Campion, avoisine le chef-d'oeuvre avec un mise en scène et une interprétation, des images et une bande- son d'une intensité dramatique et d'une beauté extrêmes . Ce qu'on sait moins, c'est que cette merveille de sensibilité, d'intelligence psychologique et de puissance expressive est la transposition, à la fois fidèle et très elliptique, d'un extraordiaire roman de Thomas Savage, dans lequel les éléments du drame sont évidemment beaucoup plus développés, les personnages plus étoffés et l'arrière-plan historique et social plus explicite aussi. René Girard eût été saisi par cette illustration du mimétisme amoureux à double triangulation lancinante. Chapeau les cow-boys, et révérence à dame Rose...