(Au chat de Grignan)
La mort serait indigne du poète,
dit-on dans les cafés,
ou pire: le poète ne saurait mourir
comme tous nous le faisons
sans rimes ni raisons;
sans déclamer des choses
aux parfums suaves de roses,
serruriers ou fleuristes,
enfants à peine nés
ou présumés artistes -
le Rimbaud de demain ou Mozart
qu'on assassine dans les magazines -
et quoi encore pour augmenter
l’aura de ce quidam
dont on fait soudain tout un drame
parce qu’il a defunté ?
Le poète n’est pas meilleur
que les vers survivants
qui dévoreront ses orbites;
au vrai le poète est ailleurs
s’il dit vrai de ce qui l'habite
par delà les eaux sombres
où l’attendent les dieux
dissipant les pénombres...
Image JLK: le chat de Grignan.