À propos des pédophiles entrés en force au Capitole, de la sottise vaniteuse des riches et de l'envie malvenue d'un peu tous, avant le déboulé de deux bambins bons pour la joie...
Ce samedi 23 janvier. - À certain(e)s des 4018 ami(es) répertorié(e)s sur mon profil Facebook qui s’inquiéteraient de me voir scotché à une série de téléréalité aussi débile que L’Empire du bling, au lieu de me concentrer, par exemple, sur les Pensées de Pascal, je réponds en citant précisément celles-ci à la page 848 de mon exemplaire en Pochotèque sous le titre de Vanité : « Qu’une chose aussi visible qu’est la vanité du monde soit si peu connue, que ce soit une chose étrange et surprenante de dire que c’est une sottise de chercher les grandeurs, cela est admirable »
De fait je trouve « admirable », pour utiliser la même antiphrase que Pascal, qu’on ne cherche pas mieux, en l’observant et la décrivant, à discerner l’extravagante et sotte vanité du «monde» incarnée par les milliardaires asiates de la Cité des Anges, ou par les Kardashian et leurs émules russes ou arabes, par le clan Trump et autres démocrates riches à millions, qui n’a d’égale en sottise que l’envie mondialisée du Client jadis observé par le bienheureux Alexandre Vialatte, étant entendu que ladite vanité inclut les magazines de mode et les consommateurs de magazines de mode, autant dire tout le monde à des degrés divers qui salive de concupiscence à la vue en vitrine de telle parue de diamants ou de telle fourrure arrachée à l'innocente zibeline, de telle Rolex ou de telle Rolls, etc.
GISANTS DU MATIN. – Je constate une fois de plus ce matin, et le note mentalement, que les premiers instants de l’éveil, à peine dégagés de la scénographie magique des rêves, sont les plus poreusement ouverts aux associations d’images et d’idées fertiles, et j’en fais la remarque tout haut à Lady L. couchée à mes côtés et déjà en train de parcourir le monde au moyen de sa tablette à plus large écran que mon smartphone, éclatant soudain de rire à la vision du « meme » qui circule dans le monde entier, figurant un Bernie Sanders en mitaines devant le Cervin – mon Cervin dont j’ai entrepris la figuration picturale en 100 exemplaires.
Or l’entendant prononcer ce néologisme étrange de « meme », je lui demande d’en vérifier l’origine de l’usage, ce qu’elle fait aussitôt au moyen de la même tablette que je la vois manipuler avec une pointe d’envie, mais non : je dispose déjà d’un laptop Mac-pro de moyenne taille et d’un I-Mac à grand écran sur lequel je rédige tous les jours mon Cher Journal...
FAIRE AVEC. – La première sentence, empruntée à M. Stéphane Montabert, qui m’est revenue ce matin à l’esprit et que j’ai répétée à haute voix à l’attention de Lady L., nous a fait rire de concert, et quel plus beau concert que celui du rire, la phrase fameuse étant : « Les pédophiles sont entrés en force au Capitole ».
Cela aussi semble un fait insignifiant, si l’on n’y fait pas attention, alors que j’y vois, comme l’emblème de la sottise vaniteuse représentée par les Kardashian & Co, la cristallisation d’une bêtise simplificatrice millénaire dont les slogans politiques ou publicitaires saturent le nouveau langage de la tribu humaine, qu’il me paraît intéressant de répertorier et de citer plaisamment pour en rire.
Je répète donc à nous en tordre les çôtes: « Les pédophiles sont entrés en force au Capitole »...
Ce n’est pas rire de cette déviation fâcheuse de la machine désirante qu’est la pédomanie prédatrice (appelée pédophilie par abus de langage) que de se gausser de cette formidable expression de la connerie ambiante (« Les pédophiles sont entrés en force au Capitole »), car rire de celle-ci est signe de santé forestière, au sens où aurait pu l’entendre ce vieux sage de Thoreau dans sa cabane du fond des bois, qui n’aurait pas moins ri des pantins lustrés de L’Empire du bling.
Or nos bambins Anthony et Timothy vont débouler tout à l’heure à la Maison bleue dont les parquets de bois de chêne sont si propices au patinage, nous rions au nez des Autorités fédérales qui voudraient interdire aux enfants de chanter dans nos garderies (c’est noté dans l’édition de 24 heures d’hier) et là, Lady L. rentrant de sa balade matinale avec Snoopy, faut que j’aille me raser même si j'entends bien - faisant avec la pandémie - me garder d'embrasser nos choubidous de trop près, etc.