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Quelle petite phrase bouleversante...

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Le concerto pour violon de Saint-Saëns en incandescence sensible sous l’archet de James Ehnes. C'était jeudi soir au Septembre musical de Montreux, avec le Royal Philharmonic Orchestra de Londres dirigé par Charles Dutoit.

 

Certaines musiques, certaines mélodies, certaines phrases de piano ou de violon ou de quelque autre instrument n’en finissent pas de nous revenir à travers les années, on ne sait trop pourquoi, mais ce que je sais, pour ma part, c’est qu’il y a au moins quatre décennies que m’accompagnent les airs de violon du concerto  de Saint-Saëns, parfois snobé par les spécialistes. C’est vrai qu’il est d’une tendresse romantique , dans son deuxième mouvement, et d’une expressivité presque gitane, dans ses autres parties, qui peuvent paraître trop suave aux uns ou trop extravertie aux autres, mais je n’en ai cure en ce qui me concerne, et ce soir encore j’ai vérifié que j’avais raison : cette œuvre est une pure merveille de délicatesse et de vigueur. 

 

Or jamais autant que ce soir, après divers illustres violonistes, cela ne m’était apparu avec une telle  finesse, dans les aigus presque imperceptibles à l’oreille, autant que par sa puissance expressive dans les timbres sombres ou les scansions véhémentes, qu’avec James Ehnes.

 

Reprenant l’image de la « petite phrase » proustienne de la sonate de Vinteuil , Max Dorra fait allusion, dans le titre d’un de ses livres, à  « quelle petit phrase bouleversante au coeur d’un être », et c’est celle-ci même que James Ehnes a modulé ce soir dans le deuxième mouvement, avec un lyrisme intense mais sans ostentation, parfaitement accordé à l’orchestre de Charles Dutoit.

 

Enesco disait, à propos de Bach, que celui-ci prouvait que l’homme, parfois, est capable du ciel. Or c’est ce que je me suis dit hier soir en écoutant le concerto pour piano de Beethoven  joué par Radu Lupu, et la même grâce « céleste » m’a semblé se dégager ce soir du violon de James Ehnes…

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