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Ondine

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Pendant qu’il est en Chine elle est tentée de se taper tous les gars du village, mais elle n’en fait rien: elle préfère se balader seule dans les bois et se rappeler son odeur de poisson, en attendant la nuit et le rêve. C’est par le rêve qu’elle a compris que Nemrod était une façon de silure galbé. Elle reposait dans la vase, elle ouvrait la bouche, il entrait en elle et ressortait les yeux grand fermés; il avait le ventre lisse et jouait à l’envelopper de ses nageoires couleur de lune ou de prune.

Ce qui la trouble le plus, dans le rêve, c’est qu’il ne la prend jamais avant de lui avoir enfilé par la fente un lingam de jade sur lequel ses dents d’en bas se brisent, après quoi le poisson remonte en elle jusqu'à la rose à fin battant de sa pendule intime.

Son amie Nulle, dont l’ami est casserolier à l’Auberge du Cerf, lui dit qu’elle est tellement grave qu’elle devrait demander une assistance psy. Or voici que la préposée aux Affaire oniriques du Département freudien de la culture d'Etat, section Bellouve, produit un rapport enrichi naguère par la déposition d'un chamane des Indiens Wipibos. Le document fait état d'une légende amazonienne analogue, où le buisson de la dormeuse abrite une gueule de renarde, dont les dents se brisent sur le bâton du veilleur. Comme quoi le complexe de castration voyage, et parfois jusqu'en la Cité interdite.

D'ailleurs, quand Ondine pense aux Chinoises elle se sent toute petite: elle sait que là-bas les loutres ont encore le nombre pour elles.

(Extrait de La Fée Valse)

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