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Lionel Baier voit double

Baier.jpgÀ voir aujourd'hui au cinéma Capitole, à Lausanne, sous l'égide de la Cinémathèque: deux nouveaux films de Lionel Baier. À 19h, Toulouse, et à 21h. Low Cost (Claude Jutra), découvert cet été au Festival de Locarno. Deux projections en présence du réalisateur. Entrée gratuite, sur réservation...



Commencé en juin dernier, achevé à la veille de sa projection par l’auteur dans sa chambre d’hôtel à Locarno, Low cost, entièrement tourné avec un téléphone portable, durant une dizaine d'année, constitue plus qu’une performance acrobatique : un véritable poème cinématographique, à la fois rapide et léger, mais non moins grave et juste dans son évocation du bilan existentiel prématuré d’un protagoniste (David Miller) averti de la date de sa mort.

Ce David est un avatar évident de Lionel Baier, mais le petit jeu des identifications est sans importance dans ce chant à la mémoire s’efforçant de capter la beauté fugace du monde et de rassembler les images d’une vie ressuscitée magiquement par le cinéma.

De Cabourg (!) à Lausanne et de Paris à certain pont de Montréal d’où Claude Jutra, le cinéaste quebecois atteint d’Alzheimer s’est jeté, au fil de rencontres (le frère de David, sa mère, un ancien ami, un stoppeur, d’autres encore), de remémorations et de séquences multipliant les effets de réel, sans oublier la superbe bande-son (peut-être juste un peu trop belle par rapport au grain de l’image, a remarqué Renato Berta dans le débat suivant le film…), Lionel Baier est parvenu à transcender les limites de son outillage minimal au fil d’une narration éminemment cinématographique.

À la réflexion sur le « bon marché » de nos vies, qui le « retourne » bonnement par le truchement de l’attention poétique à l’instant, s’allie une sorte de ressaisie phénoménologique du prix de la vie, précisément, pleine de tendresse et d’humour aussi. Bien plus abouti que le même exercice accompli l’an dernier par Pippo Delbono, Low Cost (Jutra) nous emmène plutôt, sans imitation ni pastiche, du côté du dernier Godard de Film socialisme ou d’Alain Cavalier dans son Filmeur, avec une patte vive qui n’est que de Lionel Baier, poète de cinéma… 


Commentaires

  • c'est très clean ici , bravo

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