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Le dernier tabou

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Ecrivains et pédophilie. À propos de Polanski, Frédéric Mitterrand et d’une confusion générale sous contrôle politiquement correct…

La littérature universelle n’a cessé d’évoquer, depuis la plus haute Antiquité, tous les états du désir. Les enfants, selon les cultures, n’y ont pas échappé, sous des formes plus ou moins sublimées. En Occident, les écrits du marquis de Sade (1740-1814) sont les plus explicites de nos temps modernes, où des impubères des deux sexes se mêlent à toutes les orgies. Or Les œuvres de Sade ont quitté les « enfers » des bibliothèques et des librairies depuis belle lurette. Mais le « divin marquis » passerait-il aujourd’hui à la télévision ? Rien n’est moins sûr.
À l’heure du politiquement correct, la formule selon laquelle « tout peut s’écrire, mais tout ne peut pas se dire », se vérifie tous les jours. Gabriel Matzneff, auteur de grand talent, en a fait l’expérience en 1993, sur le plateau de Bernard Pivot, face à la romancière québecoise Denise Bombardier qui l’attaqua frontalement sur ses amours avec de très jeunes gens des deux sexes (entre 11 ans et 16 ans, selon l’aveu même de l’écrivain dans ses Carnets). Matzneff, injustement impliqué par ailleurs dans le scandale pédophile du Coral, n’en fut pas moins «remercié» par le journal Le Monde et perdit tout crédit sur la scène médiatique. Un sort moins enviable encore fut celui de Tony Duvert, chantre militant du droit des enfants à disposer de leur corps, dont Paysage de fantaisie fut couronné par le Prix Médicis en 1973 et qui se retira du monde en 1990 après son Abécédaire malveillant, pour mourir dans la solitude et l’opprobre. S’il n’était passé inaperçu, le roman de Maurice Heine intitulé Luce, Les mémoires d’un veuf, aurait « mérité » pareil traitement.
Plus discrets et prudents, et bénéficiant d’un contexte social moins tendu sur la question, un Henry de Montherlant ou un Michel Tournier, autres amateurs de jeunes garçons, n’ont jamais été en butte à la vindicte publique. Dès 2003, Alain Robbe-Grillet dénonçait cependant, à propos de La Reprise, où une adolescente apparaît sous les traits d’une « violeuse » virtuelle, les critiques selon lui « grotesques » dont il fit l’objet, comme celles qui ont visé le peintre Balthus. Sous les mêmes accusations, un enseignant picard fut arrêté par la police en 2000 pour avoir fait lire à ses élèves Le Grand cahier d’Agota Kristof où des parents avaient cru débusqer un auteur pédophile. À quand le procès posthume de Nabokov pour sa perverse Lolita ?

Commentaires

  • C'est à côté de la question. Celle-ci est : quelqu'un qui pratique la pédophilie ouvertement peut-il être ministre? Est-il crédible, respectable, si ces mots ont encore un sens (j'en doute)?
    Question subsidiaire : au nom de quoi, un artiste, si grand soit-il, peut-il être au dessus des lois?(Polanski).

  • Le problème qui se pose aujourd'hui n'est pas tant la pédophilie, mais le droit à la controverse antipédophile. Une société qui met toutes ses forces à l'oeuvre pour imposer une morale qui n'est jamais que culturelle, une société qui use de toutes ses forces pour réduire à néant des individus, n'est pas une société démocratique. La Démocratie ordonne le partage des idées et le débat politique. En France, il n'y a aujourd'hui aucun débat sur la pédophilie. Tout ce qu'on entend à travers les médias n'est qu'aboiements de chiens affamés, mise à l'index et persécutions ; et ce faisant, un déni total de la sexualité des enfants.

  • Est-il bien nécessaire qu'il y ait, sur la sexualité des enfants, un débat public, Douline ? Je me le demande. Je crains au contraire que cela donne lieu à de nouvelles réglementations, sous couvert de protéger nos chères têtes blondes. La judiciarisation à laquelle nous assistons protège certes les victimes, mais elle donne aussi des armes aux nouveaux bourreaux de vertu qui préparent l'Hospice de l'Innocence des derniers jours. Je suis, pour ma part, partisan du retour à la Forêt. Secrète et Sauvage...

  • Eh bien, retournons à la forêt. Merci pour ces paroles apaisantes. Pas totalement convaincantes, mais apaisantes... Je m'accommode mal de la résignation... Enfin, laissons donc passer la caravane...

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