A propos d’un mot d’Alain Finkielkraut
(Dialogue schizo)
Moi l’autre : - Et que penses-tu de ça ?
Moi l’un : - De quoi ?
Moi l’autre : - De ce que prétend Alain Finkielkraut. Qu’Internet serait une poubelle ?
Moi l’un : - Je pense qu’il a raison à 99%. Et que, pour le reste, la poubelle me convient à merveille.
Moi l’autre: - Comme la Winnie de Beckett ?
Moi l’un : - Exactement ce que je me dis à chaque aube où je me connecte : « Encore une journée divine ! »
Moi l’autre : - C’est ta façon virtuelle de te rassurer ?
Moi l’un : - Absolument pas : je ne considère pas du tout Internet comme une réalité virtuelle, ou disons que, sur le 1% de temps compacté que je lui consacre, j’en tire 99% de réalité réelle, que je ne trouverai jamais à la télévision…
Moi l’autre : - Et dans les livres ?
Moi l’un : - Là tu me cherches, mais tu me trouves illico mesures en main : je dirai 100% de présence réelle pour les livres que je lis vraiment, ou pour ce que j’en écris, y compris sur Internet…
Moi l’autre : - Okay, mettons que cela tienne debout en ce qui te concerne, mais Aklain Finkielkraut affirme quelque chose qui relève du jugement de valeur général…
Moi l’un : - Ne fais pas la bête : tu te doutes bien que le philosophe ne vise aucunement l’outil Internet ni son utilisation constructive, mais son contenu réel global où la masse de déchets en croissance exponentielle appelle en effet la comparaison avec la poubelle.
Moi l’autre : - N’est-ce pas à un catastrophisme élitaire que tu cèdes ?
Moi l’un : - Pour le catastrophisme, sûrement pas. Il nous reste 1% où travailler et nous épanouir : c’est à peu près la dimension du jardin perso de chacun. Quant au caractère élitaire du travail au jardin : c’est l’évidence même.
Moi l’autre : - Et ça ne te gêne pas quelque part d’être élitaire ?
Moi l’un : - Certainement pas. Mais pour en revenir à notre statistique, ceci encore : que le 99% des déchets d’Internet correspond probablement, en termes d’objets bons à jeter, aux chiffres de l’industrie audiovisuelle, télévision publique comprise, des productions de l’écrit et de la société de consommation dans son ensemble.
Moi l’autre : On serait donc confinés, selon toi, dans ton minable 1 % ?
Moi l’un : - Minable en quoi ? Ah mais justement, mon jardin de curé m’appelle ! Et là, cher Candide, y a rien à jeter…
Commentaires
moi,je trouve qu'Aklain Finkielkraut,avait inventé MSN il y a longtemps,c'est à dire qu'il parlait parlait,et lisait peu sauf ses lectures d'universitaire.Et qu'il était comme faussement torturé pour parler,comme pour dire mon dieu vous ne me comprenez pas,il est temps d'agir.il était fou de kundéra et aimait tout ce que kundéra aimé,et comme c'était aussi les constats de kundéra qu'il aimait ça lui a donné cette manière de se dandiner comme souffrant le monde et lui comme ayant les moyens de changer l'intellect des discours,ou du moins le dévier en se tordant du corps en parlant.Il changeait d'avis souvent aussi,mais tant de fois je l'ai écouté tant de fois je n'ai retenu que sa manière de se tordre le corps le coup,la main sur le front comme pour montrer le mal qu'il endure à dire le bien!Mais je n'ai rien contre lui,seulement je crois pas à ce qu'il dit,ce qui m'a toujours écarté de le lire,et c'est trop tard
Salut l'ami! J'avais bien aimé la première lecture de ton auto-dialogue. J'aime encore plus la seconde! Pour ma part, 1% me convient parfaitement…
Je vous découvre grâce à Clopine. Ambiance générale très agréable. Je reviendrai.
J'aime bien votre dialogue le moi l'un, moi l'autre et celui qui attend les prochains
C'est étrange comme ce vieil adage "le miel attire les mouches" se vérifie une fois de plus ici. Il y a sur ce blog que je fréquente souvent et que j'apprécie pour la curiosité et l'esprit frappeur de son auteur, des centaines d'articles passionnants qui ne sont jamais commentés par un seul intervenant. Et hop's à chaque fois qu'une PERSONNALITE controversée de la bonne société franco-parisienne est signalée à notre attention par l'auteur du blog, pif ! paf ! tu peux être assuré que fleurira la colonne des commentaires. Alain Finkielkraut est aujourd'hui le pot de miel du jour.
Bien sûr, en tant que mouche, j'ai été aussi attiré par le miel finkielkrautien, j'ai posé mes fines pattes de mouche dans le nectar offert à ma trompe aspirante, mais maintenant je dégage, sinon je vais rester collé ici et ramasser un bon coup mérité de chasse mouche du webmaster de la boutique.
A vos pots de miel mes amies les mouches.
Bah, Juif errant, pifpaf c beaucoup dire. G beau faire du name dropping: pas vraiment pif ni paf avec Finkielkraut. J'espérais mieux. Je vais me donner de la peine. Ma statistique de ce matin accuse une nette baisse: 401 visites , contre 400 hier. Alors qu'on a grimpé jusqu'à 1000 au début de l'année avec BHL et l'Ouellebecq. Un matin s'affichait le résultat de 10.000 pages feuilletées en 24h. La machine a dû délirer. Je pensais en outre que Lanzmann, l'autre jour, allait m'amener du monde. Des clous. Faut-il que j'encense Dombasle ou que je dégomme Assouline ? En tout cas y en a qui ont payé plus que d'autres, mais le chauvinisme hexago-parisien n'a-t-il pas du plomb dans l'aile ? Carlos Fuentes, qui a un peu voyagé, me disait un jour qu'il n'avait jamais rencontré de société plus provinciale que la franco-parisienne que tu évoques. C'était très vrai hier, visiblement un peu moins aujourd'hui... Et puis moi j'aime bien les provinciaux, surtout en Pologne et en Appenzell. Faut d'ailleurs que je parle d'Andrzej Stasiuk. G l'impression que ça va me ramener un max de lecteurs... de la colonie polonaise du XVIIe arrondissement (entre rue Legendre et rue de la Félicité, où tu peux trouver de la vodka au miel Krupnik), et peut-être les anciens de la bande à Redonnet ? Quant au webmaster, his name is Fellow and sleeps now like a scottish chap...