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Pensées de l’aube (23)

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Des petits souliers. – On dirait qu’il fait nuit depuis toujours dans la neige qui fait une espèce de jour dans la nuit, rien n’a changé depuis qu’il faisait froid dans vos chambres d’enfants, mais alors des voix vous encadraient, comme des voix de bergers autour des troupeaux, et bientôt vous étiez chaussés, de toutes les maisons du quartier s’en allaient les petits souliers ferrés sur la glace des chemins, par les routes ensuite vous vous pressiez comme des nains transis mais jusqu’au souvenir de cette morsure de l’hiver vous réchauffe l'âme…

De cette boule. – Tous les matins, maintenant, et ce sera comme ça jusqu’à la fin, sûrement : cette boule qui était au ciel jusque-là, ou tout au fond de la terre, est entrée en toi et te pèse de tout le poids du monde - et tu n’as qu’un chant pour t’en délivrer…

De l’embarquement. – Et tout à l’heure le monde remontera aux fenêtres, ou bien ce seront les fenêtres de la ville qui remonteront aux tiennes, il y aura des montagnes enneigées ou des silhouettes affairées, ce sera selon, des fenêtres de cet hôpital on ne voit que le ciel, de cet autre que la mer ou des murs, le monde affleure partout, on est dedans, on est embarqué : Terre à l’horizon…
Image : Philip Seelen

Commentaires

  • J'aime venir ici le matin. Je suis devant le père Lachaise sous la neige, il est huit heures mais cela fait un moment que Paris s'éveille. J'entends les souliers d'ici.

  • Cher Jan, votre note est de celles qui me touchent le plus, par son écho. Quand on aimerait n'être qu'un voix, on aime du moins qu'un écho lui réponde...

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