Pour Bona Mangangu
De l’ancien feu. – Bien avant votre naissance ils le portaient de maison en maison, le premier levé en portait le brasero par les villages et les hameaux, de foyer en foyer, tous le recevaient, ceux qu’on aimait et ceux qu’on n’aimait pas, la vie passait avec la guerre dans le temps…
Du passé. – Tu n’as aucun regret, ce qui te reste de meilleur n’est pas du passé, ce qui te fait vivre est ce qui vit en toi de ce passé qui ne passera jamais tant que tu vivras, et quand vous ne vivrez plus vos enfants se rappelleront peut-être ce peu de vous qui fut tout votre présent, ce feu de vous qui les éclaire peut-être à présent…
De l’avenir radieux. – Au lieu de jeter les mots usés tu les réparerais comme d’anciens objets qui te sembleraient pouvoir servir encore, tu te dirais en pensant aux enfants qu’il est encore des lendemains qui chantent, tu te dirais en pensant aux mal barrés qu’il est encore des jours meilleurs, tu ramasserais vos jouets brisés et tu te dirais, en te rappelant ce que disaient tes aïeux: que ça peut encore servir, et tu retournerais à ton atelier et le verbe rafistoler te reviendrait, et le mot te rappellerait le chant du rétameur italien qu’il y avait à côté de chez vous, et tout un monde te reviendrait avec ce chant – tout un monde à rafistoler…
Image: Philip Seelen
Commentaires
Lacrimae...
pour cette offrande de l'aube, doux murmure d'un coeur fraternel.
A petits pas de joie retrouvée... à petits pas.
Auguri tante...
Hey Bona Dear, Fine to think that you're reading that in Sheffield. Hope you enjoy. Here's snowing plenty of light white sheeps. Have a bright day. Jls
Hi there , I came once ..and I liked..so I pop back in...love your words here...this space is great ...love your paint to! bona a mate too...london my second birth town so french or english .doesn't matter to me...sauf qu'en français je laisse de vilaines fautes...
once more brilliant your words & color....
belle nuit..see you
Thanks a lot, it's great to read your nice words at this moment between Old Night and Young Day...
Monsieur,
pardon de ce message, qui n'a aucun rapport avec l'article que vous proposez (Pensées de l'aube, 22). En fait, ayant remarqué sur l'Internet que vous avez accepté, un jour, de faire suivre à Fabienne Verdier une missive qui lui était destinée, je me permets de tenter ma chance par la même voie électronique. Auriez-vous l'amabilité de lui transmettre le message suivant ?
"Madame,
c'est avec intérêt et émotion que j'ai lu "Passagère du silence". Je suis né à Chongqing en 1940 d'une mère française, et j'ai vécu avec elle jusqu'en 1960 à Shanghai, où elle est décédée en 1989. En ce moment, je mets la dernière main au récit de sa vie, à partir de ses carnets. Votre expérience en Chine m'a semblé comporter des analogies avec la vie de ma mère. L'ouvrage que je prépare sera tiré à quelques exemplaires, et j'aimerais vous en offrir un. J'ai également prévu d'en offrir un exemplaire à François et Micheline Cheng, qui me connaissent de longue date.
Ma démarche pouvant paraître étrange, il est peut-être utile que je me présente : http://www.icann.org/en/biog/subrenat.htm
Auriez-vous l'amabilité de m'indiquer vos coordonnées, afin que je puisse vous envoyer l'ouvrage, qui devrait être imprimé d'ici la mi-mars ?
Je vous prie d'accepter l'expression de mon admiration et de mes remerciements.
Jean-Jacques Subrenat"
Cordialement,
JJS.
Cher Jean-Jacques Subrenat, il doit y avoir malentendu, car je n'ai jamais fait suivre directement aucun courrier à Fabienne Verdier. J'ai expliqué maintes fois que je n'y étais pas habilité, mais qu'on pouvait lui transmettre des messages personnels par le truchement de son attachée de presse, Sandrine Labrevois, chez Albin Michel, ou, le cas échéant, par sa galeriste lausannoise, Alice Pauli. Avec mes regrets et mes cordialités. jlk.