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Freud et Dieu causent grave

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Le visiteur d’Eric Emmanuel Schmitt, mis en scène par Gildas Bourdet

Mais qu’est-ce que ce truc ringard ? Voilà ce qu’on pourrait se demander d’abord en découvrant le décor brunâtre représentant un intérieur viennois fleurant le vieux rat savantasse, où apparaissent d’abord un octogénaire chenu et sa fille quadra plus vraiment bimbo... Ensuite le thème, mes aïeux : Sigmund Freud qui reçoit, en 1938, la visite d’un drôle de type, qui est peut-être un dingue échappé de l’asile ou Dieu déguisé en dandy magicien, avec lequel il va « causer grave » pendant qu’Anna, sa fille, se fait interroger par les brutes de la Gestapo ! Autant dire : la totale.
Et c’est exactement ça, près de quinze ans après la création du Visiteur, qui a glané 3 Molière dans la foulée et fut représenté dans le monde entier, alors que le texte a été vendu à plus de 40.000 exemplaires: la totale non moins que tardive (!) surprise d’une pièce grave et belle, qui n’a pas pris une ride alors qu’elle relève d’un genre remontant à l’époque de Sartre et Camus, servie par des interprètes également remarquables, à commencer par Benoît Verehaert dans le rôle adorablement méphistophélique de Dieu, face auquel Alexandre von Sivers campe un Freud en héros de la Raison poignant d’humanité.
Gildas Bourdet signe la mise en scène de cette version qui accentue magnifiquement le dessin de chaque personnage, pour mieux détailler et éclairer le grand débat qui s’y joue.

Lausanne. Espace culturel des Terreaux, dernière le 11 novembre à 17h.

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