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Le soldat Djamel

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Au Festival de Locarno 2006. Indigènes sur la Piazza Grande.

« C’est ici la plus grande salle de cinéma du monde et je suis content d’y revenir avec Indigènes, déclarait jeudi soir le réalisateur Rachid Bouchareb aux milliers de spectateurs présents sur la Piazza Grande de Locarno (qui peut en recevoir jusqu’à 7000) pour assister, en première internationale, à ce film nécessaire et poignant qui évoque la participation des tirailleurs « africains » à l’armée française, durant la Deuxième Guerre mondiale, et le sort injuste qui leur fut réservé jusque récemment. Egalement présent sur la scène : Bernard Blancan, incarnant (superbement) le sergent pied-noir Martinez, et qui a rappelé avec malice que c’est en faisant son service militaire à Djibouti, à 18 ans, qu’il avait commencé de s’entraîner pour ce film où il incarne un sous-off dur et fraternel à la fois à l’égard de ses hommes, prenant leur défense face à la hiérarchie souvent ingrate ou raciste.

Film de guerre de facture assez classique, Indigènes dégage une émotion croissante, évidemment liée à la destinée de ces soldats «bougnoules » prêts à mourir pour la France, souvent engagés dans des opérations meurtrières, du Monte Cassino aux Vosges, et dont les gouvernements français successifs refuseront de rétablir les pleins droits. Or, loin d’être un plaidoyer unilatéral, et moins encore un pamphlet, Indigènes impressionne par les nuances du tableau qu’il déploie. Ouvrage de mémoire, le film vaut surtout par les admirables portraits des fantassins algériens entourant le sergent Martinez, qu’il s’agisse de Saïd (Djamel Debbouze qui, loin de tirer la couverture à lui, se coule dans le personnage vibrant de vérité de l'éternel petit soldat), de Samy Nacéri (également formidable dans la figure plus « allumée » de Yassir) ou encore de Sami Bouajila, magnifique dans le rôle du caporal Abdelkader ne cessant de plaider pour les droits des siens. Dans la foulée, on peut rappeler que ces acteurs très engagés (Djamel Debbouze ayant lui-même participé à la production) ont eu droit à un prix d’interprétation collectif au dernier festival de Cannes et que le film, soutenu par les instances françaises officielles, relance un débat aux conséquences attendues. 

La sortie d’Indigènes en France est annoncée pour septembre 2006

Commentaires

  • Commentaire relatif à ta note du 20 juillet - "Notes pour un roman" - Dans la note 24 - Tu parles d'Elizabeth Costello telle qu'elle apparaît dans un livre de Coetzee - or je suis en train de lire, justement, celui qui a pour titre "Elizabeth Costello" (livre fort étrange dans sa conception...) Celui que tu cites vient-il avant ou après ??? Merci...

  • L'homme ralenti, où réapparaît Elizabeth Costello, vient après le roman éponyme. C'est d'ailleurs tout ce qui lui donne son sel, pour autant qu'on ait lu Elizabeth Costello, à mon sens supérieur au suivant... Bonjour de Locarno, fille de feu.

  • Merci et bon Locarno ! Je lirai donc à l'occasion cet Homme Ralenti. Je réfléchis à faire une note sur Elizabeth Costello (le livre).

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